La médiation animale est en plein essor. A priori, cela peut paraître simple, mais en réalité, si l’objectif premier est de travailler dans un cadre éthique et déontologique respectueux des trois protagonistes, alors on réalise que c’est un métier complexe que nous pouvons qualifier de « métier trois en un ».
En effet, il allie des connaissances approfondies et une formation :
- sur l’humain et ses pathologies ;
- sur l’animal : son comportement, son éducation, ses besoins ;
- sur le métier qui lie les deux : la médiation animale.
L’objectif de la médiation animale en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) est de mettre en lien un animal sélectionné et évalué comme apte à la pratique de la médiation animale et des personnes âgées afin de provoquer une rencontre positive, qui permet l’ouverture d’un espace de travail pour le professionnel.
La formation du professionnel
Pour faire de la médiation animale dans un cadre sécurisant à la fois pour l’animal, le bénéficiaire et le professionnel, il est indispensable de travailler avec des professionnels formés à cet effet.
Aujourd’hui, aucune formation en médiation animale n’est reconnue en France. Les professionnels souhaitant se former à cette pratique doivent avoir un métier de base reconnu par l’État : infirmier, assistant de service social, aide médico-psychologique (AMP), éducateur spécialisé, psychologue, etc.
Ils vont ensuite se former à cette pratique avec l’animal en suivant une formation complémentaire.
- Il existe en France trois diplômes universitaires (DU) reconnus par leur faculté (Clermont-Ferrand, Paris et Rennes).
- Il existe également des formations privées, parfois très chères pour ce qu’elles apportent réellement.
A noter
Ce ne sont pas forcément les formations les plus faciles à trouver qui sont les plus formatrices.
La formation du chien
L’animal doit être évalué par un professionnel du comportement canin (éducateur canin, vétérinaire comportementaliste, éthologue, etc.) afin de diminuer au minimum les risques d’accident comme les chutes ou la morsure.
Pour cette évaluation, le professionnel du comportement canin doit connaître sur le terrain la médiation animale (ex. : Aurore Chartier, d’Harmonie animale). Il sait alors exactement ce que l’on peut attendre d’un chien médiateur. Le chien passe une batterie de tests pour définir et analyser son degré d’adaptation et de tolérance au stress et aux situations inconnues (odeurs, lieux, personnes).
Cet animal doit être également vu par un vétérinaire plusieurs fois par an afin d’évaluer son état de santé et mettre à jour ses vaccins. Un animal qui n’aurait pas ces garanties comportementales et d’hygiène de base peut mettre à mal le projet de médiation animale au sein d’une EHPAD.
Éric Trivellin, formateur canin dans le cadre du DU « relation d’aide par la médiation animale » (RAMA) et responsable depuis 2008 de l’évaluation comportementale des chiens visiteurs pour le compte de la Commission nationale d’éducation et d’activités cynophiles-Société centrale canine (CNEAC-SCC), ne constate à ce jour aucun incident dans les institutions dans lesquelles les chiens évalués interviennent. Les bienfaits de la médiation animale (voir Étape 2) sont bien plus importants que les risques d’incidents.
Dans le cadre de la création de Cœur d’artichien, la médiation animale est avant tout une manière de travailler qui apporte des cartes supplémentaires aux équipes pluridisciplinaires des établissements pour entrer en communication avec les personnes âgées en souffrance. L’animal ouvre un espace de travail qui permet de rendre acteur la personne dans sa prise en charge.
L’animal médiateur est un être vivant qui introduit un tiers dans la relation. Il crée un lien entre le bénéficiaire et le professionnel. Doté de sa propre personnalité, d’un caractère bien à lui, il répond aux stimulus humains et de l’environnement en fonction de son histoire de vie et de ses expériences.