Accompagner une personne dans son parcours d’insertion, c’est aider la personne à définir des projets, des objectifs et à lever les freins qui l’empêchent d’en arriver là.
Nous qualifierons de « personnes en insertion » une personne qui souhaite faire évoluer sa situation personnelle actuelle, tant par la recherche d’un emploi ou d’une formation que par la recherche d’un élément contribuant à son épanouissement.
Le frein majeur à ce parcours d’insertion est souvent le mode de garde des enfants. Pourquoi ?
Voici les diverses difficultés auxquelles peuvent être confrontées les personnes en insertion pour faire garder leurs enfants.
Face à l’emploi
- Les personnes sont souvent prévenues tardivement de leur prise de poste. En effet, à la recherche d’un emploi, elles effectuent souvent des remplacements, des missions en intérim et elles doivent se rendre disponibles dans l’immédiat ou le lendemain, ou encore la semaine suivante. De la même façon, la mission locale et Pôle emploi orientent souvent les personnes en insertion sur des formations qui débutent la semaine d’après. Ainsi, la personne doit trouver rapidement un mode de garde pour son ou ses enfants.
- Les emplois trouvés sont souvent pour de courtes durées (à la journée, la semaine, CDD de quelques semaines ou au mieux de quelques mois et de plus en plus fréquemment à temps partiel).
- Peu qualifiées, les personnes en insertion sont orientées ou s’orientent d’elles-mêmes vers des emplois qui demandent pas ou peu de qualification ou d’expérience, mais qui souvent ont des horaires atypiques. Par exemple, les emplois de manutentionnaire nécessitent souvent que l’on travaille « en poste ». De la même façon, être serveur demande de travailler de 10 h à 15 h puis de reprendre vers 18 h jusqu’à 1 heure du matin, selon le type d’établissement.
- Certains emplois nécessitent un changement d’emploi du temps chaque semaine…
- Être en insertion signifie aussi accéder à des emplois souvent mal payés ou des formations faiblement rémunérées (300 €), voire pas du tout.
- La personne peut également réaliser des déplacements pour suivre l’action d’insertion, générant parfois un temps d’absence du domicile assez long.
Vis-à-vis de la situation familiale
- Une personne membre d’une famille monoparentale rencontrera plus de difficultés qu’une personne en couple.
- L’âge des enfants peut être une difficulté dans la recherche d’un mode de garde. En effet, il existe différents modes de garde et aides financières pour la garde d’un enfant de moins de 3 ans, mais ces aides sont considérablement réduites aux 3 ans de l’enfant.
- Il peut y avoir un éloignement géographique entre le domicile, le mode de garde, le travail.
- La capacité de la personne à gérer son budget doit être prise en compte pour la recherche d’un mode de garde adapté.
Il convient aussi d’évaluer le besoin d’accompagnement à la parentalité (cf. Mobiliser les aides à la parentalité) ressenti par certaines personnes en recherche d’insertion et de faire le lien avec le mode d’accueil recherché. Notez que les modes d’accueil ne sont pas simplement des « modes de garde » mais aussi des facteurs de l’insertion des personnes.
D’autre part, certains préjugés persistent. En effet, une personne dite en insertion est souvent identifiée comme une personne à la recherche d’un emploi ou d’une formation, de même qu’une personne à la recherche d’un mode de garde est identifiée comme une personne en emploi. Or faut-il obligatoirement travailler pour trouver un mode de garde ? Le terme « insertion » se réduit-il à la notion de travail ? Ainsi, dans nos métiers, il n’est pas rare de rencontrer une mère isolée qui rencontre des difficultés dans l’éducation de son enfant et qui ne supporte plus de rester 24 h/24 avec ce dernier. Travailleurs sociaux, il est possible d’imaginer un projet avec cette mère pour faire garder son enfant quelques heures dans la semaine.
Ce document présente les avantages et les inconvénients des différentes structures pour une personne en insertion.
Remarque
La prévention de l’enfance, via les inquiétudes d’un travailleur social pour un enfant potentiellement en danger, est le motif premier pour obtenir une place en crèche ou dans une autre structure adaptée.