Non, les dépenses liées à l’organisation de la consultation des électeurs constituent une dépense obligatoire de la collectivité territoriale qui l’a décidée.
En revanche, les dépenses liées à la consultation organisée dans la commune sur l’initiative d’une autre collectivité (conseil départemental, conseil régional) lui sont remboursées par cette collectivité de manière forfaitaire, au moyen d’une dotation calculée en fonction du nombre d’électeurs inscrits dans la commune et du nombre de bureaux de vote.
Voici quelques exemples de consultations jugées non recevables.
- La population consultée sur la compatibilité du passage d’une autoroute avec la qualité de vie, d’environnement… alors que cette décision ne relève pas du conseil municipal ( CE, 16 décembre 1994, Commune d’Avrillé, n° 146832 ).
- La population consultée sur des critères restrictifs ayant trait aux conditions d’attribution des logements sociaux, alors que le Code général des collectivités territoriales ne le prévoit pas ( CE, 21 juin 2000, Commune de Charvieu-Chavagneux, n° 198237 ).
- Le conseil départemental du Gers souhaitait poser à ses concitoyens la question suivante : « Êtes-vous favorables à la présence d’expérimentations d’OGM en plein champ sur le territoire du département du Gers ? » Considérant que le projet de délibération joint avait pour objet de décider d'interdire toute culture d'organismes génétiquement modifiés en plein champ, sur le territoire du département du Gers, et que cette décision relevait du pouvoir de police spéciale de l’État et non du maire, la cour d’appel du tribunal administratif de Bordeaux a annulé la délibération du conseil général prévoyant d’organiser une consultation locale sur les OGM ( CAA Bordeaux, 15 mai 2007, Département du Gers, n° 05BX02259 ).
Le décret du 8 décembre 2011 pris en application de l’article 16 de la loi du 17 mai 2011 de simplification et d’amélioration de la qualité du droit précise les conditions dans lesquelles l’État et les collectivités territoriales peuvent recourir, dans les limites fixées par la loi, à consultation via un site Internet. Cette consultation peut ainsi se substituer à celle prévue par la loi ou les règlements, préalablement à l’adoption d’un acte réglementaire, en lieu et place de la consultation d’une ou plusieurs commissions consultatives.
Il s’agit donc d’un autre type de consultation, dite ouverte, bien différenciée de la consultation locale organisée uniquement dans des bureaux de vote.
En 2011, le conseil général de la Somme a organisé une consultation sur Internet : « Un nom pour les habitants de la Somme ». Cette consultation relève en réalité d’une simple enquête d’opinion.