Un phénomène naturel
La prise de risque et la consommation de toxiques à l’adolescence constituent des tendances propres à l’âge (cf. Conduites à risque).
Il s’agit de comportements plus ou moins imposés par le groupe, qui visent à procurer :
- des sensations psychiques grâce à la consommation d’alcool et de drogues illicites et à la perpétration d’actes délictueux ;
- des sensations physiques par la pratique de sports de l’extrême, de jeux dangereux ou de pratiques dangereuses (ex. : la conduite inappropriée de scooter).
Différents facteurs influant sur le comportement des adolescents
Ces facteurs sont les suivants :
- la recherche des limites ;
- l’appropriation du monde par des expériences vécues comme initiatiques ;
- le corps que l’on éprouve pour multiplier et intensifier les sensations.
Remarque
Ces comportements s’inscrivent dans un processus adolescent non pathologique, a priori.
Ce sont des pratiques initiatiques et intégratives. Elles nécessitent cependant la vigilance des éducateurs, car elles sont parfois illégales et ne sont pas sans risque pour les plus fragiles. En effet, confronté à certaines difficultés, un adolescent peut se trouver en situation de fragilité psychologique et s’adonner à des consommations répétées et excessives qui lui font courir le risque de la dépendance. Une prise en charge psychologique est alors nécessaire.
Les facteurs conjoncturels aggravants
Des facteurs conjoncturels aggravants peuvent s’ajouter :
- une rupture familiale ;
- un déménagement et une perte du groupe de pairs ;
- un problème de santé ;
- le rejet ou la maltraitance de la part d’autres élèves.
Ces adolescents peuvent reprendre seuls les comportements qui ont été initiés dans le groupe, pour gérer leur mal-être. Ils risquent alors de :
- faire de ces conduites à risque une habitude dont ils ne peuvent plus se libérer ;
- utiliser les substances psychoactives (cannabis, ecstasy…) comme des médicaments pour lutter contre l’angoisse ou l’insomnie.
Les adolescents qui vont très mal
Certains jeunes sont dans un état de souffrance psychique grave qui prend sa source dans l’enfance et l’histoire familiale. Dans ce cas, la prise de produits toxiques fonctionne comme une thérapie fallacieuse. Souvent, ils ont perdu leur liberté par rapport au produit et se retrouvent sous l’emprise du besoin.
Sans qu’ils le sachent, leur consommation peut compenser une maladie psychique latente de l’ordre de la névrose ou de la psychose.
Les troubles psychiatriques sont révélés par :
- des symptômes névrotiques : névrose d’angoisse, phobie scolaire… ;
- des symptômes psychotiques : interprétations paranoïaques, délires, hallucinations, dépersonnalisation…
Une aide médico-psychologique adaptée est alors indispensable.
Remarque
Dans tous les cas, l’usage de produits toxiques (notamment le cannabis), lorsqu’il est régulier, diminue la motivation et l’investissement des apprentissages, produit des effets nocifs sur les fonctions cognitives (capacités de concentration et de mémorisation), entraîne une baisse du rendement scolaire et des résultats.
L’addiction
Il y a addiction lorsque la personne concernée veut réduire ou cesser sa consommation mais n’y parvient pas.
Il est question ici uniquement de l’addiction à des produits psychoactifs, les addictions sans produit (par exemple aux jeux vidéo) faisant l’objet d’études parfois contradictoires.
Enquête ESCAPAD 2011
(Site de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie [MILDT] : drogues.gouv.fr)
L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a interrogé en 2011 les jeunes Français présents lors de la journée défense et citoyenneté (anciennement appelée journée d’appel et de préparation à la défense) sur leur santé et leurs consommations de produits psychoactifs.
Ces premiers résultats de l’enquête ESCAPAD 2011 laissent apparaître deux tendances majeures :
- En 2011, une large majorité des indicateurs sur les usages de substances psychoactives à 17 ans apparaît nettement orientée à la baisse. Les expérimentations de tabac et d’alcool poursuivent leur diminution alors que celle du cannabis se stabilise. La part des adolescents n’ayant expérimenté aucun de ces trois produits reste faible, mais continue de progresser (6,6 %, contre 5,1 % en 2008). Pour l’expérimentation des autres drogues illicites, dont la cocaïne, l’ecstasy et l’héroïne, les tendances sont globalement orientées à la baisse, avec des niveaux de consommation qui restent faibles.
- Dans le même temps, alors que l’usage régulier de cannabis est en baisse, les résultats de l’enquête font apparaître des usages réguliers de tabac et d’alcool en hausse et en particulier une augmentation notable des ivresses répétées et régulières.