C’est l’ordonnance n° 58-1373 du 30 décembre 1958 relative à la création des centres hospitaliers et universitaires (CHU), à la réforme de l’enseignement médical et au développement de la recherche médicale, qui est à l’origine de l’organisation hospitalière et universitaire que nous connaissons aujourd’hui. C’est dans le cadre des conventions constitutives des CHU associant les centres hospitaliers régionaux (CHR) et les unités de formation et de recherche (UFR) de médecine, de pharmacie et d’odontologie qu’exercent les professeurs des universités-praticiens hospitaliers (PU-PH).
La particularité de ces emplois est de dépendre de deux entités juridiques distinctes : le CHR et l’UFR de rattachement, d’où l’appellation courante de personnels « bi-appartenants ».
C’est au terme de restructurations statutaires plus ou moins ambitieuses, liées notamment aux progrès de la médecine et corrélativement à l’évolution des pratiques que ces derniers engendrent, mais également liées aux effets pervers du « numerus clausus », que les PU-PH des disciplines médicales, à savoir les disciplines cliniques, biologiques et mixtes, des disciplines pharmaceutiques et des disciplines odontologiques, sont aujourd’hui regroupés dans un statut unique.
C’est dans le cadre de ce nouveau statut, qui impose désormais une activité à temps plein, que ces praticiens exercent une activité de soins, d’enseignement et de recherche.
Une gestion partagée entre l’échelon local et national - Les emplois de PU-PH sont gérés d’une façon que l’on peut qualifier de conjointe entre l’échelon national représenté par le CNG et l’échelon local, à savoir les CHU, en raison de leur étroite interdépendance.
S’il appartient à l’échelon national de gérer les étapes les plus structurantes de la carrière de ces praticiens, en revanche il appartient à l’échelon local d’assurer la gestion prévisionnelle des effectifs en lien avec les contraintes statutaires de déroulement de carrière des intéressés.
À titre d’illustration de cette interdépendance, on doit citer l’instruction interministérielle n° DGOS/RH5/DGRH/2023/83 du 24 juillet 2023 relative à la mise en œuvre, par les centres hospitaliers et universitaires, de mesures tendant à l’accompagnement des candidats à une carrière hospitalo-universitaire.
Dans la logique de ces mesures visant à renforcer l’attractivité des carrières hospitalo-universitaires, les décrets n° 2024-765 et n° 2024-767 du 8 juillet 2024 ont eu pour objet de mettre un terme à une situation jugée inéquitable par les PU-PH, à savoir que les émoluments hospitaliers ne généraient qu’une cotisation à la retraite additionnelle de la fonction publique (RAFP) prélevée sur les rémunérations universitaires.
Depuis le 1er septembre 2024, en application de ces textes, les PU-PH bénéficient d’un régime de retraite complémentaire plus favorable, car à compter de cette date ils cotisent à l’Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’État et des collectivités publiques (Ircantec) sur un pourcentage de leurs émoluments hospitaliers et de leurs primes et indemnités. Les taux de la cotisation salariée et de la cotisation patronale, dérogatoires, sont spécifiques au statut.
Les cotisations sont prélevées par l’établissement employeur.
Dans le prolongement des récentes évolutions statutaires ayant conduit à la création d’un statut unique pour les personnels enseignants et hospitaliers, des précisions sur la nature des opérations de gestion nationales assurées par le CNG pour les personnels titulaires ont été apportées par l’arrêté du 18 octobre 2023 relatif aux opérations de gestion des personnels enseignants et hospitaliers des centres hospitaliers et universitaires.
Ces opérations de gestion assurées par le CNG au nom du ministre chargé de la Santé se répartissent selon trois grandes catégories qui se déclinent-elles mêmes en un certain nombre de composantes limitativement énumérées, à savoir :
- les opérations relatives au recrutement ;
- les opérations liées à l’exercice des fonctions et au déroulement de la carrière ;
- les opérations relatives à la discipline et à l’insuffisance professionnelle.