Partie 7 - Les risques liés aux soins
7/4 - La prévention des escarres : stratégie de gestion des risques liés aux activités de soins
- I - Définition de l’escarre
- II - Aspects épidémiologiques
- III - Aspects physiopathologiques
- IV - Coûts matériels et humains
- V - Risque de contentieux
- VI - Aspect pluriprofessionnel
- VII - Information, éducation du patient et de son entourage, satisfaction
- VIII - De l’audit clinique à un projet d’amélioration de la qualité et de gestion des risques
Considérés comme des événements indésirables et des risques, les escarres qui peuvent concerner un nombre non négligeable de patients et être des facteurs de morbidité importants peuvent bénéficier d’audits cliniques ciblées et de projet d’amélioration des soins. Différents outils permettent d’encadrer efficacement cette démarche.
Le développement de l’escarre est encore fréquent malgré les progrès réalisés au cours des vingt dernières années dans le domaine de la prise en charge des patients à haut risque, tels les patients dépendants, alités, souffrant de troubles neurologiques. Les escarres demeurent un sujet d’actualité et la lutte contre cette pathologie constitue un enjeu majeur de santé publique. La survenue de celles-ci au décours d’une hospitalisation doit être considérée comme un événement indésirable, non comme une fatalité ou la conséquence inéluctable de l’histoire médicale d’un patient. L’escarre est un vrai risque à l’hôpital. Développer une réflexion pour la prévenir, la traiter et éduquer les patients nécessite une dynamique autour de laquelle il convient de réunir l’ensemble des acteurs de soins, car il s’agit de coordonner les pratiques, d’élaborer et/ou de valider des outils communs permettant d’évaluer le niveau de risque et de réaliser un suivi des actions mises en place.
Le développement d’une escarre est un problème de santé important puisque, dans une étude anglaise
Clark M., Watts S., “The Incidence of Pressure Scores within a National Health Service Trust Hospital During 1991”, Adv. Nursing, 1994 ; 20: 33-36.
, les auteurs indiquent que 4 à 10 % des patients développent des escarres au décours de leur hospitalisation. De plus, la présence d’escarres entraîne une morbidité non négligeable : douleur, infections nosocomiales, consommation accrue de prestations hospitalières. On observe également une surmortalitéGrosshans C., Rabesiaka V., Passadori Y., Pierrejean C., Peter B. « Épidémiologie et résultats du traitement de 284 escarres chez des personnes âgées hospitalisées », Rev. Gériatrie 1990, 15 ; 383- 389 ; Berlowitz D.R., Wilking S.V., “ The Short Terme Outcome of Pressure Scores ”, J. Am. Geriatr. Soc., 1990; 38: 748-752.
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