Partie 10 - Évaluation et qualité dans les établissements en Europe
Chapitre 1 - Qualité et établissements d'accueil de l'enfance en Europe
10.1/3 - Privilégier l'autonomie de l'enfant
Dans la recommandation (2005)5 du comité des ministres de l'Europe, la ligne directrice est clairement la suivante :
Construire un projet de placement individualisé reposant à la fois sur le développement des capacités et aptitudes de l'enfant et sur le respect de son autonomie, ainsi que sur le maintien des contacts avec le monde extérieur et la préparation de l'enfant à la vie future hors de l'institution ».
Il ne peut pas y avoir de position plus nette et il serait difficile de ne pas la partager, tant elle est basée sur une volonté de donner toutes ses chances à l'enfant de se reconstruire et de préparer positivement un avenir si possible choisi.
Si un établissement d'accueil veut réellement apporter une réponse de qualité aux enfants confiés, il est indispensable de prendre en compte non seulement l'état de ses besoins mais surtout ses potentialités.
Beaucoup d'établissements ont mis en place des méthodes et des outils de diagnostic au moment de l'accueil ; dans cet esprit l'approche SOCEN (SOCcuper des ENfants) est intéressante à double titre :
elle permet d'abord de prendre en compte toutes les dimensions de l'environnement d'un enfant et toutes les capacités de sa famille, c'est une véritable approche systémique
elle rend ensuite l'enfant acteur de la progression de son autonomie et prend en compte au moins chaque année ses évolutions.
Mais le plus important dans cette démarche, c'est la volonté de positiver le projet de chaque enfant et de lui donner toutes les chances de réussite à travers une analyse de ses forces plutôt qu'en général uniquement de ses faiblesses.
Plusieurs pays utilisent cette méthode : le Royaume-Uni (dans la version LAC/Looking After Children), la Belgique, la Hongrie.
Il existe aussi un important projet européen sur l'indépendance des jeunes qui passe en revue leurs besoins et les modalités pour améliorer les services offerts.
Toutes ses approches mettent en avant le projet de vie de l'enfant et valorisent avant tout ses potentialités, avec des outils d'analyse de plus en plus scientifiques et normalisés.
De plus en plus de pays d'Europe ont bien compris l'avantage de donner ou redonner la parole aux enfants et aux jeunes, parole jusqu'à présent confisquée en partie par les adultes mais aussi par les professionnels du secteur social qui avaient tendance à faire pour le mieux pour les enfants (en particulier concernant l'hébergement, la nourriture, les soins et l'éducation) mais sans construire avec eux des réponses plus adaptées à leurs problématiques.
En Pologne par exemple, quand on sait que la prise en charge des jeunes peut aller jusqu'à 24 ans, la production des réponses avec eux est indispensable pour réussir.
Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous pour accéder à la publication dans son intégralité.
