On appelle réseau social un groupe de personnes ou d’organisations liées entre elles par des échanges sociaux entretenus au moyen d’Internet. Les principaux réseaux sociaux sont donc :
- Facebook ;
- Google ;
- Twitter.
Données chiffrées
Une récente enquête Ifop a révélé que 77 % des internautes sont membres d’au moins un réseau social en ligne.
Une étude de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a par ailleurs précisé que 48 % des 4-17 ans ont un compte sur Facebook (alors que ce réseau est, en principe, interdit aux jeunes de moins de 13 ans).
L’instantanéité des échanges, la satisfaction immédiate des besoins – ou son sentiment –, la désinhibition induite par l’absence physique de l’interlocuteur séduisent les jeunes, dont plus de la moitié se connecte chaque jour (étude James 2010).
Ces attraits expliquent le succès grandissant des réseaux sociaux, qui offrent également une source quasi inépuisable d’informations. Mais ces bénéfices ne doivent pas occulter les risques liés à ces usages, qui ne sont pas virtuels !
L’exposition de l’intimité
Complaisamment sollicitée, elle conduit à des désagréments non négligeables : 25 % des jeunes usagers avouent avoir été victimes d’insultes ou de rumeurs. Sans protection, l’exposition publique provoque des dérives de plus en plus fréquentes : injures donc, mais aussi obscénité, violence, harcèlement moral…
En l’absence de toute précaution (88 % des jeunes mettent leurs photos, 68 % dévoilent leur adresse mail), l’usurpation d’identité constitue un délit de plus en plus observé.
L’exposition à la violence
L’exposition à la violence (sans filtre, les jeunes peuvent accéder à l’obscénité polymorphe) est un risque permanent. La pornographie est omniprésente et les risques liés à la pédophilie ne doivent pas être sous-estimés (15 % des jeunes enfants victimes de pédophiles ont rencontré leur futur agresseur sur Internet).
D’autres risques, plus insidieux, menacent l’utilisateur non averti.
L’évitement du monde « réel »
L’absence de l’autre entretient l’illusion d’une relation idéale, sans compromis ni déception. Ce leurre d’un objet total, parfaitement comblant, ou d’un miroir réfléchissant, d’un lien que nulle aspérité ne viendrait éroder, n’est pas sans évoquer la recherche acharnée du toxicomane.
Il est évidemment tentant de multiplier sur Internet la recherche d’« amis » : cette activité est anodine et, la plupart du temps, passagère. Mais une fixation sur ces amitiés illusoires peut renforcer des vulnérabilités psychiques : la confrontation au monde « réel », au risque lié à la véritable rencontre (qui ne peut exister sans face-à-face) peut trouver dans un usage sans discernement des réseaux sociaux un redoutable évitement (la moitié des jeunes usagers d’Internet disent avoir au moins 300 « amis »).
A savoir
L’économie du risque de la présence de l’autre séduit certains jeunes, notamment à l’adolescence – période, on le sait, marquée par la recherche identitaire. L’enfermement dans la cyberdépendance peut constituer une réponse à un mal-être lié à une fragilité psychique fréquente à cet âge de la vie où s’opère la douloureuse transition entre le renoncement à l’enfance et l’angoissante entrée dans le monde adulte.
L’accès à un monde sans limites, l’attrait d’une jouissance immédiate (les sites de jeux et de paris en ligne, de poker, sont révélateurs de cet univers de sensations accessible par un simple clic) offrent une pernicieuse séduction à des jeunes en recherche de réponses comblant leur quête existentielle.
L’enracinement dans le monde virtuel peut donc, dans les cas d’usage immodéré des réseaux sociaux, entraîner un retrait relationnel, un isolement qui doivent interroger.