Contexte
L’évolution législative comme réglementaire du secteur social et médico-social a bouleversé son organisation. Depuis la loi n° 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale, on parle de « mettre l’usager au cœur du dispositif »… Cette règle d’or a entraîné au fil des ans une individualisation de plus en plus grande de la prise en charge.
Au début de ce siècle, la réponse à la dégradation de l’état de santé de la personne âgée était l’EHPAD (quand la personne âgée était trop dépendante) ou l’aide (et/ou le soin) à domicile. Au fil du temps, d’autres réponses « intermédiaires » sont apparues. Citons entre autres : les résidences autonomie, l’hébergement temporaire (dans le cadre du dispositif Paerpa), les unités de vie (pour offrir un « répit » aux aidants)…
Par ailleurs, la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement (« loi ASV ») du 28 décembre 2015 propose une approche transversale de la question du vieillissement et privilégie le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie.
Enfin, en mars 2019, après une vaste concertation autour du grand âge et de l’autonomie, le rapport Libault qui formule 175 propositions en retient 10 pour « passer de la gestion de la dépendance au soutien à l’autonomie » parmi lesquelles « un soutien financier de 550 millions d’euros pour les services d’aide et d’accompagnement à domicile, afin d’améliorer le service rendu à la personne âgée et de revaloriser les salaires des professionnels »…
Dans ce contexte, le développement du numérique, la création puis la progression de la filière « silver économie », l’émergence puis la généralisation à domicile des objets connectés ont offert à nos anciens l’opportunité de vieillir à domicile en préservant leur sécurité.
Ainsi émergent depuis quelques années différentes expérimentations d’EHPAD « hors les murs » ([email protected], dispositif Cos, [email protected]…) qui s’adressent à des personnes dont la situation nécessiterait une entrée en EHPAD classique (GIR 1 à 4). Cette nouvelle diversification de l’offre s’appuie sur deux éléments : une coordination renforcée et étroite avec des services d’aide à domicile et l’utilisation des nouvelles technologies.
Les conditions sont aujourd’hui réunies pour que ces expérimentations se généralisent. Il est donc utile de définir les contours de ce nouveau concept, et surtout d’identifier les conditions pour son développement futur.