Quelles sont vos fonctions actuelles et les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

Karine Garcin-Escobar : Juriste de formation, cela fait 23 ans que je m’épanouis en collectivités territoriales, le service public chevillé au corps. Au service de 7 collectivités très différentes, j’ai ainsi découvert des territoires très diversifiés : Villeneuve-le-Roi, Palaiseau, Montpellier (Ville et Département de l’Hérault), La Grande Motte et Gap (Département des Hautes Alpes), principalement sur des fonctions « Ressources ».

Je suis désormais DGA Ville plus Juste, plus Sûre et plus Proche de la Ville de Marseille soit en charge de la Sécurité publique (Police municipale) et privée, de la Prévention, du Lien social, de la Vie associative, de l’Action sociale, des solidarités, de la Santé publique et environnementale, de la Lutte contre les discriminations, de la Résorption des squats et bidonvilles, de la Proximité (funéraires, élections, relations usagers) et de la Démocratie participative.

Cette appétence pour la sphère publique s’est également traduite par l’exercice de 3 mandats d’élue locale (2001-2020) et une activité régulière de formatrice pour le CNFPT. Soucieuse de contribuer à la modernisation de l’action publique, je suis depuis quelques années engagées au sein de l’Association des Administrateurs Territoriaux de France (AATF – Association Professionnelle regroupant les Hauts Fonctionnaires Territoriaux), Déléguée Régionale puis Vice-Présidente en charge des Délégations Régionales.

Si vous deviez décrire votre métier actuel en 3 mots, quels seraient-ils ?

Karine Garcin-Escobar : Chef d’orchestre, équilibriste et coach !

Chef d’orchestre car c’est celui ou celle qui donne le cap et le bon rythme mais c’est par le talent et l’expertise de chaque musicien dans son domaine que l’ensemble fonctionne.

Équilibriste pour jongler entre le temps politique et le temps administratif, équilibre de plus en plus difficile à trouver au regard des enjeux de transformations des organisations qui s’imposent à nous.

Coach pour accompagner les équipes à développer encore davantage leurs aptitudes, les soutenir et atteindre nos objectifs.

Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?

Karine Garcin-Escobar : Elles sont nombreuses, principalement axées sur le savoir être plus que sur les compétences et connaissances techniques. Je citerai la capacité d’adaptation pour ne pas dire la résilience, l’écoute, le sens de la communication, l’enthousiasme, l’aptitude à la prise de décision, susciter l’adhésion et surtout porter une vision claire.

Qu'est ce qui vous fait lever chaque matin ?

Karine Garcin-Escobar : Le sentiment d’être utile à la réussite d’un projet politique juste, de contribuer professionnellement et personnellement à un meilleur vivre ensemble.

Le sens des responsabilités sachant que chaque marseillaise et marseillais aura besoin - à une étape de sa vie - du concours et de l’intervention des services qui me sont confiés. Que ce soit pour effectuer des démarches administratives, bénéficier d’assistance et de protection ou encore accéder aux dispositifs de solidarité sociale et sociétale. Cela m’engage autant que cela me porte.

Savoir mon mari et mes 3 fils en bonne santé. Pour avoir été confrontée à la grave maladie de mon fils ainé, je savoure chaque jour la chance de les avoir à mes côtés.

Quel est le projet qui vous a le plus marquée et dont vous êtes la plus fière ?

Karine Garcin-Escobar : La refonte de la tarification de la restauration scolaire et des accueils périscolaires de la Ville de Montpellier et son évaluation. Ce projet à la croisée des enjeux sociaux, politiques, financiers et organisationnels, a été particulièrement enthousiasmant à piloter.

Avez-vous un rêve que vous souhaiteriez concrétiser ?

Karine Garcin-Escobar : Je n’ai pas vraiment de rêve à concrétiser. Comblée sur le plan personnel, je suis persuadée que le bonheur se définit en effet par « faire ce que l’on veut et vouloir ce qu’on fait »* ! [*Françoise Giroud]

J’ai tendance à vivre intensément le moment présent et recherche au travers de mes collaborations professionnelles à relever de nouveaux challenges. Je n’ai aujourd’hui aucune idée de ce que seront mes défis de demain.

Il m’importe de contribuer - à mon échelle – aux nécessaires transitions environnementales, sociales, économiques et politiques.

Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marquée dans votre carrière ?

Karine Garcin Escobar : Toutes ont compté ! Élus, collaborateurs, collègues, représentants du personnel, partenaires, prestataires et surtout usagers... avec et pour lesquels j’ai travaillé ont contribué à faire ce que je suis aujourd’hui et ont influé sur mon parcours.

Même les « mauvaises » rencontres et les accidents de parcours ont boosté ma carrière ! Cela renforce ma détermination et m’amène à aller de l’avant.

Un livre m’a particulièrement marqué, « Le conflit, la femme et la mère » d'Élisabeth Badinter, à une époque de ma vie où j’étais tiraillée entre mon envie de pleinement m’investir professionnellement (sans compter un fort engagement d’élue locale) et mon désir de consacrer suffisamment de temps et d’attention à mes enfants.

J’ai depuis trouvé « mon » schéma familial, enfin libérée des représentations sociales sur ce que doit être une bonne mère ; j’ai pu donner à ma carrière un nouvel élan.

Quelle est votre citation préférée et pourquoi ?

Karine Garcin Escobar : « Seul, on va plus vite ; ensemble, on va plus loin ». Ce proverbe africain résonne dans tout mon être tant je suis convaincue par la force de l’intelligence collective à tous les niveaux et dans tous les domaines. Un collectif qui n’est pas la somme des individus qui le compose mais bien un tout qui lui est supérieur.

Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière ?

Karine Garcin Escobar : La crise sanitaire du Covid est sans conteste l’évènement qui a le plus impacté ma carrière car c’est à ce moment-là que j’ai ressenti un profond sentiment d’utilité et que j’ai pris la décision de passer des fonctions ressources à des fonctions opérationnelles plus en prise avec des politiques publiques visant à la sécurisation et à la protection des populations.

La réussite de l’Examen Professionnel d’Administrateur Territorial m’a permis d’accéder à des postes de Direction générale au sein de collectivités territoriales de plus en plus importantes (de La Grande Motte à la 2^e Ville de France) sur des missions aux enjeux de plus en plus forts.

Propos recueillis par Hugues Perinel

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