Hospitalisation privée : un quart à un tiers d’établissements en déficit

Publié le 27 avril 2011 à 0h00 - par

La situation économique des hôpitaux et cliniques privés est restée contrastée en 2009 avec 23 % de ces établissements en déficit, et même 31 % de ceux spécialisés en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO), a annoncé ce mercredi la Fédération de l’Hospitalisation privée (FHP).

Hospitalisation privée : un quart à un tiers d’établissements en déficit

Celle-ci craint une dégradation en 2010, en raison notamment de l’évolution « quasi nulle » des tarifs fixés par l’assurance maladie et d’un endettement en forte progression (+ 300 millions d’euros en 2009), de moins en moins couvert par les capitaux propres. « La discrimination injustifiée subie par le secteur privé sur les tarifs de remboursement de la Sécurité sociale, inférieurs de 26 % à ceux du public, ne permet plus de couvrir les charges d’exploitation », a estimé la branche MCO de la FHP. Dans le cadre de la tarification à l’activité, l’assurance maladie rembourse aux établissements privés des sommes sur la base de tarifs prédéfinis pour chaque acte médical.  En dehors de ces remboursements, les établissements privés complètent leurs revenus par des « recettes annexes », comme les tarifs des chambres facturés aux patients. « Nos établissements doivent faire face à d’importants investissements pour rester en pointe et sont lourdement endettés. Les remboursements de l’assurance maladie ne couvrent plus les charges d’exploitation qu’à hauteur de 90,3 % », selon Lamine Gharbi, président de la FHP-MCO. « On est en train d’étouffer, voire de tuer de mort lente, tout un secteur d’excellence au risque de mettre en danger la liberté de choix des patients », a-t-il affirmé. La marge bénéficiaire moyenne (résultat net par rapport au chiffre d’affaires) des cliniques privées a certes augmenté en 2009, passant à 2,6 % contre 2,4 % en 2008. Mais il ne pourrait s’agir que d’une embellie provisoire. En fait, les deux tiers des établissements sont sous les 3 % préconisés par les experts financiers. Le président de la FHP, Jean-Loup Durousset, plutôt que de moyenne préfère parler de groupe. « Le groupe des cliniques bénéficiaires est à 4,6 % et pourrait encore améliorer sa rentabilité en 2010, par contre les établissements déficitaires (- 4,7 %) vont connaître encore des difficultés et peut-être qu’on va avoir une moyenne dégradée », a-t-il dit à l’AFP. « Face à l’État qui a trahi ses engagements en repoussant à 2018 la convergence tarifaire initialement prévue pour 2012 et qui nous traite avec la plus grande indifférence en nous excluant du dialogue sur l’avenir du système hospitalier, la FHP-MCO ne compte pas rester sans réagir face à cette situation inique », a prévenu M. Gharbi. Le secteur de l’hospitalisation privée comprend 1 123 cliniques, 113 200 lits et places, soit 25 % de l’offre nationale, mais qui atteint plus de 30 % dans les régions du sud de la France et en Guadeloupe. Le privé pratique 55 % des interventions chirurgicales en France et assure 67 % de la chirurgie ambulatoire (dans la journée, sans hébergement de nuit), généralement présentée comme une activité d’avenir.

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