L’absentéisme et le décrochage sont liés : l’absentéisme est à la fois la cause, le symptôme, la conséquence du décrochage.
La définition de l’absentéisme
Depuis 2008, le
Code de l’éducation
juge un élève comme absentéiste dès 4 demi-journées d’absence sur un mois, en l’absence de motif ou de motif considéré comme non légitime. L’absentéisme est qualifié de lourd à partir de 10 demi-journées non justifiées sur un mois.
Remarque
Ces seuils ne sont pas très significatifs dans les établissements caractérisés par un fort taux d’absentéisme : un lycée professionnel sur dix a dépassé les 40 % d’absentéisme en janvier 2011 ; certaines dispositions de la loi de 2010 y étaient inapplicables (cf. Rapport P. Antonmattei et A. Fouquet, 2011).
Le Code de l’éducation juge un élève comme absentéiste dès 4 demi-journées d'absence sur un mois, en l'absence de motif ou de motif considéré comme légitime.
La proportion d’élèves absents de façon non justifiée quatre demi-journées ou plus dans le mois atteint 2,8 % des collégiens, 4,6 % en lycée d’enseignement général et technologique et 11,5 % en lycée professionnel.
L’absentéisme est très inégalement distribué entre les établissements : en janvier 2014, il concerne moins de 1,4 % des élèves dans la moitié des établissements, alors qu’il dépasse 12,8 % dans un établissement sur dix.
Les élèves absents plus de 10 demi-journées par mois de manière non justifiée représentent 1 % sur l’ensemble des établissements. Les cas d’absentéisme les plus lourds constituent un risque important de décrochage scolaire : ils représentent en moyenne 0,4 % des élèves.
La définition du décrochage
Le décrochage est un processus conduisant un jeune en formation initiale à se détacher du système éducatif jusqu’à le quitter avant d’avoir obtenu un diplôme de niveau V comme le CAP ou le BEP ou de niveau supérieur (Éduscol).
Certains signes de décrochage se décèlent dès l’école élémentaire, ils s’accentuent au collège. Ils concernent plus massivement les garçons.
Certains paliers favorisent le phénomène : l’entrée en sixième, la fin de la troisième et le début de la seconde. On estime à environ 140 000 le nombre annuel de décrocheurs.
L’analyse de ces phénomènes par l’Éducation nationale
Il existe différents facteurs de risque de décrochage et des fragilités diverses.
Ce sont souvent les causes externes que l’Institution met en avant ; certains chercheurs estiment qu’elles sont, de fait, majorées car le décrochage résulte toujours de la conjonction de plusieurs facteurs.
Les facteurs sociaux et familiaux
Les situations conflictuelles familiales, le manque de sécurité matérielle, affective, et/ou de contrôle parental entrent en compte.
Remarque
Il est certain que les phénomènes d’absentéisme et de décrochage sont fortement accentués dans les territoires relevant de l’éducation prioritaire, ils peuvent cependant toucher d’autres milieux.
Les facteurs personnels
Les troubles psychologiques, cognitifs ou mentaux : dépression, déficit d’attention, vulnérabilité au stress, manque de confiance en soi… peuvent conduire au décrochage.
Les liens avec la délinquance
La majorité précédente a en partie traité ce phénomène sous l’angle de la délinquance ce qui a entraîné des politiques répressives en direction des parents, notamment le risque de suspension des allocations familiales (
loi n° 2010-1127 du 28 septembre 2010
dite loi « Ciotti », abrogée en 2012).
Les liens avec la difficulté scolaire
L’une des causes identifiées concerne les difficultés d’apprentissages.
Le problème est parfois considéré en termes d’inaptitudes, certains élèves étant qualifiés d’a-scolaires. Cela peut expliquer une tendance à externaliser la prise en charge.
Les liens avec l’orientation
Il est maintenant reconnu que l’orientation subie est l’une des causes du décrochage en début de seconde professionnelle. Certaines filières sont souvent considérées comme des voies de relégation.
C’est pourquoi le MEN lance une expérimentation laissant le choix final d’orientation aux parents en fin de troisième.