Le contexte social
Le rapport de 2016 de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) signale une augmentation constante des actes à caractère raciste, antisémites ou xénophobes (22,4 % entre 2014 et 2015).
Les attentats de janvier et novembre 2015 ont favorisé les amalgames entre islam et islamisme radical et provoqué une vague d’agressions sans précédent contre les musulmans de France et leurs lieux de culte, les actes et menaces recensés en 2015 ont augmenté de 223 % par rapport à 2014. En ce qui concerne les actes antisémites, ils sont en légère baisse mais leur degré de violence a été très élevé.
La lutte contre le racisme et l’antisémitisme
À la suite des attentats terroristes de janvier 2015, la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, a constitué la « Grande cause nationale 2015 » et donné lieu à un plan national d’action 2015-2017. La lettre de la ministre de l’Éducation nationale, du 16 juin 2015 (BO spécial n° 5 du 18 juin 2015), oriente sa mise en œuvre dans le système éducatif. Ce plan s’articule avec les « Onze mesures de la grande mobilisation de l’École pour les valeurs de la République », que la ministre avait prises dès le 22 janvier 2015.
Remarque
Selon le rapport 2016 de la CNCDH, 71 % des Français se déclarent favorables à une lutte active contre le racisme en France, contre 55 % en 2007 : « Ébranlés par les attentats qui ont touché notre pays, à deux reprises en 2015, les Français semblent vouloir dépasser les préjugés, valoriser l’acceptation de l’Autre, exprimant certes un besoin de plus de sécurité mais aussi de plus de fraternité. »
Le contexte scolaire
En 2010, un rapport de l’Inspection générale indiquait : « De nombreux intervenants ont mis l’accent sur le sentiment d’une détérioration du vivre ensemble qui amènerait de plus en plus de situations de violences à caractère raciste, sexiste, homophobe, ou d’une manière générale de violences qui procèdent d’abord d’un jugement négatif sur une personne pour un trait quelconque (sont évoqués le handicap, le vêtement, la petite taille...) suivi de moqueries et d’injures. Cette forme de stigmatisation constitue le début d’un processus de marginalisation qui peut aller jusqu’au harcèlement (bullying) et aux violences physiques dans certains cas. »
En 2011, la première enquête de victimation, menée par Éric Debarbieux, (cf. Bibliographie), montrait que 10 % des collégiens rencontraient des problèmes avec le harcèlement et 6 % des collégiens subissaient un harcèlement que l’on peut qualifier de sévère à très sévère : ce qui représente beaucoup d’élèves.
À ce sujet, le ministère a mis en place deux outils complémentaires : une enquête annuelle sur les faits de violence, à partir de données renseignées par les chefs d’établissement dans l’application Sivis et l’enquête de victimation, menée tous les deux ans auprès des élèves et des personnels eux-mêmes (cf. Violence dans les établissements : où en est-on ?). Celle-ci évalue, entre autres, la proportion d’atteintes qui ne sont pas recensées dans Sivis faute de signalement.
Le contexte de la classe ayant motivé les deux HVC
Le climat de la classe de CAP où se sont déroulées les séances était dégradé depuis le début de l’année par des stigmatisations, des injures à caractère raciste. Les professeurs et les personnels de la vie scolaire étaient excédés par la banalisation des injures comme « sale négro », « sale Blanc », « sale Arabe » « sale pute »… et les conflits qui parfois s’ensuivaient.