Le poids des déterminismes sociaux
L’enquête PISA de 2012 affirme de nouveau que le poids du déterminisme social est plus fort en France qu’en Allemagne (1,3 fois plus) ou qu’en Finlande (1,7 fois plus), mais qu’il y a plus de très bons élèves en Allemagne (17,5 %) et en Finlande (15,3 %) qu’en France (12,9 %).
C’est pourquoi, dans sa conférence de presse du 17 décembre 2014, la ministre de l’Éducation nationale indique que « la politique d’éducation prioritaire a pour objectif de corriger l’impact des inégalités sociales et économiques sur la réussite scolaire » (on peut d’ailleurs noter qu’elle est un échec relatif, puisqu’elle a été mise en place dès 1981 avec le même objectif…). L’objectif ambitieux de ramener à moins de 10 % les écarts de réussite scolaire entre les élèves de l’éducation prioritaire et les autres donne l’enjeu principal de la réussite éducative pour tous.
La politique liée à la réussite éducative est le symbole de la lutte contre les inégalités de toute nature, qu’elles soient sociales, culturelles, médicales ou encore affectives. Elle doit se développer au sein de l’institution, mais aussi à l’extérieur, dans le cadre de partenariats (villes, collectivités, associations), puisque l’approche éducative déborde largement la pédagogie et la vie scolaire.
L’innovation pour la réussite éducative
Le ministère de l’Éducation nationale s’est doté d’un organe de réflexion et de pilotage de la politique de la réussite éducative par la création, le 19 avril 2013, du Conseil national de l’innovation pour la réussite éducative (CNIRE).
Remarque
La naissance du CNIRE s’est faite dans l’enthousiasme et la volonté de dépoussiérer et d’innover en matière de pratique pédagogique. Il n’en demeure pas moins qu’après deux changements de ministre de l’Éducation nationale, même si la pertinence d’un tel organe reste essentielle dans le dispositif de la réussite éducative, il n’a pas été encore adoubé par les nouveaux acteurs de la scène éducative et son avenir reste en suspens.
Il nous paraît malgré tout important d’en dessiner les contours.
Composition du CNIRE
Placé sous l’égide du ministre en charge de la Réussite éducative, le Conseil national se réunit au moins deux fois par an et est composé, outre son président, de 39 membres dont 11 membres de droit (parmi lesquels on trouve des représentants des ministères suivants : Jeunesse, Justice, Famille, Ville, Aménagement du territoire, Agriculture, Outre-mer), et 28 membres désignés pour leurs compétences en matière d’éducation et d’innovation.
Voici un outil qui permet de mesurer l’implication très large des enjeux sociétaux liés à la réussite éducative.
Mission du CNIRE
Le Conseil national a pour mission de faire expertiser et d’évaluer les pratiques innovantes conduites en matière de réussite scolaire. Il doit les soutenir et les faire connaître à l’ensemble du système éducatif, et les enrichir par le débat avec les responsables du système éducatif, les chercheurs, les experts français et étrangers et les milieux associatifs et pédagogiques.
Il doit en outre impulser un esprit d’innovation en matière de réussite scolaire et de réussite éducative en animant avec la DGESCO le réseau des conseillers académiques recherche et développement, innovation et expérimentation (CARDIE).
Il s’est donné trois axes de travail prioritaires :
- la fabrique de l’engagement : comment favoriser l’engagement des élèves et de l’ensemble des personnels ?
- la fabrique de l’ouverture : comment ouvrir l’école, en particulier aux parents ?
- la fabrique de la compétence : comment développer la compétence ?
Il ponctue son année de travail par la production d’un rapport présentant des observations et des propositions.