Fichepratique

Appartenance sociale et réussite scolaire

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Mise à jour le 1 avr. 2025 | Référence : 2951

L'essentiel par l'éditeur

L’appartenance sociale influence fortement la réussite scolaire en France, malgré les efforts pour promouvoir l’égalité des chances. Historiquement, l’école a reproduit les inégalités sociales, un phénomène analysé par Bourdieu et Passeron. Les politiques d’éducation prioritaire n’ont pas réussi à réduire ces écarts, souvent exacerbés par la ségrégation spatiale et sociale. Les enfants d’immigrés montrent des résultats scolaires variables, influencés par des aspirations familiales élevées.

  • Comment l’appartenance sociale influence-t-elle la réussite scolaire en France ?
  • Les politiques d’éducation prioritaire sont-elles efficaces pour réduire les inégalités scolaires ?
  • Pourquoi les enfants d’immigrés réussissent-ils différemment à l’école en France ?

Si, du point de vue terminologique, la réussite et, par contraste, l’échec scolaire, sont aujourd’hui analysés et quantifiés par les chercheurs en termes d’inégalités de performances, de résultats et de parcours scolaires, du point de vue statistique, les faits sont clairement établis depuis plusieurs décennies : « De la petite enfance à la sortie du système éducatif avec ou sans diplôme, l’origine sociale, le genre et l’ascendance migratoire des élèves exercent sur leurs performances et leurs parcours une influence majeure » (France Stratégie, Scolarités : le poids des héritages, septembre 2023).

Plus précisément, « de ces trois dimensions liées à la naissance des élèves, c’est l’origine sociale qui, en France, pèse le plus sur leurs trajectoires. Les écarts entre filles et garçons (à l’avantage des premières) y sont plutôt moins prononcés que dans d’autres pays, et toutes choses égales par ailleurs, ceux qui séparent les enfants d’immigrés et de natifs sont très faibles, voire inexistants ».

Cette fiche doit permettre de préciser les caractéristiques de cette relation, en étudiant son évolution et les modèles qui en rendent compte. Ces développements permettront en outre d’aborder la question délicate de la démocratisation de l’enseignement.

1.

Réussite et échec scolaire : des notions récentes

« Nous sommes un grand siècle à la condition de bien connaître quelle est l’œuvre, quelle est la mission, quel est le devoir de notre siècle. […] c’est une œuvre généreuse, et je la définis ainsi : faire disparaître la dernière, la plus redoutable des inégalités qui viennent de la naissance, l’inégalité d’éducation », Jules Ferry, discours à la salle Molière le 10 avril 1870.

Deux réseaux parallèles

Un demi-siècle après l’instauration du collège unique ( L. n° 75-620, 11 juill. 1975 , dite « loi Haby »), rappelons que la question de la réussite et de l’échec ne se pose pas dans l’école de Jules Ferry. Le monde scolaire est organisé en deux réseaux parallèles, le réseau primaire (école primaire et son prolongement dans l’enseignement primaire supérieur) et le réseau secondaire...
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