Partie 1 - Comptabilité privée et comptabilité publique

1/2 - La comptabilité

Les collectivités publiques appliquent une comptabilité identique à celle des entreprises

Les collectivités territoriales et leurs établissements publics oublient très souvent que, quelles que soient les particularités de leur comptabilité, elle se rattache, et ce encore un peu plus avec la dernière instruction M14, à la comptabilité générale selon laquelle toutes les entreprises commerciales tiennent leurs comptes ; la compréhension du système comptable que les collectivités publiques doivent appliquer, et en particulier des schémas d’écritures comptables, exige que les agents qui en sont chargés connaissent les principes élémentaires de la comptabilité générale, et notamment le principe de la partie double, véritable colonne vertébrale de la comptabilité depuis sa vulgarisation en 1494 par le moine franciscain Fra Luca di Borgo.

Les différences ne concernent pas la technique comptable

En effet, l’opposition qui est souvent avancée entre la comptabilité publique et la comptabilité privée ne concerne absolument pas la comptabilité au sens strict : dans les deux cas, l’objectif est le même, à savoir mettre en œuvre la même technique afin de recueillir des données financières sur une entité administrative ou économique, et les organiser selon des normes communes afin, d’une part, de les rendre lisibles pour l’action et, d’autre part, comparables d’une entité à une autre.

Cette opposition vise plutôt l’environnement juridique et la manière dont chacune est tenue : ainsi, la séparation entre ordonnateur et comptable et l’obligation d’autorisations budgétaires caractérisent nettement la comptabilité publique par rapport à la comptabilité privée ; toutefois, ces différences ne concernent pas la technique comptable au sens strict.

La comptabilité a d’abord été « en partie simple »

La comptabilité a été l’objet d’une évolution sur plusieurs siècles : à l’origine moyen de preuve et de contrôle, elle est aujourd’hui un outil de calcul économique et de gestion.

Au Moyen Âge, les domaines féodaux et, plus encore sans doute, les congrégations possédaient de très grandes propriétés foncières qu’il fallait gérer ; certains ordres religieux devinrent même de véritables banquiers, notamment du roi de France, tenant une comptabilité qu’ils auraient apprise des Libanais, successeurs des Phéniciens.

Les frères trésoriers devaient présenter, dès requête de leurs supérieurs, un état exact de leurs recettes et de leurs dépenses ; cette nécessité de rendre compte s’est notamment imposée à l’Ordre des Templiers quand il fut chargé d’administrer le Trésor du roi ; la comptabilité...

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