- Vérifiez toujours l’adéquation entre les animations proposées, le projet d’établissement et les projets de vie individualisés. C’est entre autres ce qui vous permettra d’avoir l’accord presque systématique de la direction, ainsi que l’adhésion des résidents.
- Pour trouver de nouvelles idées, regardez les fiches de renseignements des résidents, leurs habitudes, leurs souhaits, leurs loisirs avant l’institutionnalisation.
Tout savoir sur l’évaluation de l’animation en maison de retraite
Il est nécessaire d’évaluer régulièrement la qualité des activités. La fréquence la plus appropriée est trimestrielle, au moyen soit d’un point oral (avec quelques notes) pour faire évoluer les activités et projets, soit d’un support écrit plus formalisé lors d’une commission d’animation. Il est également nécessaire de garder dans les archives l’évolution des réflexions concernant l’animation. Vous vérifierez ainsi les objectifs, les personnes accueillies, les moyens et les méthodes utilisées grâce à un tableau d’évaluation semestrielle des activités.
A noter
Une commission animation peut avoir lieu tous les quatre mois. Les résultats sont à présenter au conseil de la vie sociale (trois fois par an). Cette commission réunit l’animateur, les résidents qui le souhaitent, et ne doit pas fermer la porte à tout autre participant (famille, intervenant extérieur). Le but étant, à travers un questionnaire, de recueillir la satisfaction globale pour chaque atelier proposé mais également laisser les personnes exprimer leurs souhaits de nouvelles activités. Retrouvez un exemple de commission animation.
L’évaluation de la faisabilité d’un projet se fera au fur et à mesure de l’avancée de celui-ci, afin d’adapter les méthodes utilisées aux participants. Le but est d’éviter la mise en échec.
Il est également essentiel de s’assurer que les valeurs et enjeux défendus par l’établissement sont respectés, et évaluer la cohérence des idées proposées, la communication, la coordination, la pratique des activités… de l’animateur. En principe, tout est notifié dans sa fiche de poste. Il est important que ses tâches soient réfléchies pour remédier aux imperfections.
L’animateur doit aussi vérifier que par les ateliers et projets proposés, il touche tous les publics : autonomes, semi-autonomes, dépendants, déments. Il est pertinent de catégoriser les résidents en personne apte à participer à l’animation générale, non apte ou qui refuse. Cette précision qui est bien évidemment évolutive en fonction de l’état de santé du résident et permet de ne pas laisser quelqu’un dans l’isolement. Le choix de participer ou non aux activités est un droit fondamental mais il est important de s’assurer que cela n’est pas dû à un programme non adapté.
A noter
On peut observer que certains résidents qui refusent de participer à une activité groupale ou qui ne souhaitent pas sortir de leur chambre pour se rendre en salle d’animation peuvent prendre beaucoup de plaisir lors du passage d’une bénévole lectrice, lors de visite d’animaux… Il ne faut pas passer à côté de ces refus qui n’en sont pas et qui les excluent d’une vie sociale.
Article L. 116-1 du Code de l’action sociale et des familles :
« L’action sociale et médico-sociale tend à promouvoir, dans un cadre interministériel, l’autonomie et la protection des personnes, la cohésion sociale, l’exercice de la citoyenneté, à prévenir les exclusions et à en corriger les effets. Elle repose sur une évaluation continue des besoins et des attentes des membres de tous les groupes sociaux, en particulier des personnes handicapées et des personnes âgées, des personnes et des familles vulnérables, en situation de précarité ou de pauvreté, et sur la mise à leur disposition de prestations en espèces ou en nature. Elle est mise en œuvre par l’État, les collectivités territoriales et leurs établissements publics, les organismes de sécurité sociale, les associations ainsi que par les institutions sociales et médico-sociales au sens de l’article L. 311-1. »
L’évaluation doit mettre à jour les problèmes rencontrés en ce qui concerne les moyens matériels utilisés mais aussi les moyens humains nécessaires. Il faut donc que les critères soient chiffrables afin d’être interprétables ; sinon, vous ne pourrez pas réagir aux signes découverts.
Vous pouvez ainsi calculer le pourcentage des activités réalisées chaque semaine ou chaque mois dans chaque secteur. Vous pourrez aussi prendre note des différents ateliers qui ne fonctionnent pas et évaluer avec les soignants les raisons de cet échec.
S’interroger et s’autoévaluer
L’animateur doit être en capacité de s’autoévaluer avec sincérité au niveau de sa pratique et de l’atteinte des objectifs fixés.
Il doit pour cela se poser les questions suivantes :
- L’organisation et la coordination des activités et ateliers ont-elles été pertinentes ?
- La durée de l’animation a-t-elle été bien adaptée au public ?
- Ai-je été en capacité de mobiliser les équipes internes, les bénévoles ?
- Ai-je été capable de susciter l’intérêt, la motivation, la cohésion du groupe ?
- Ai-je bien tenu compte des éléments du projet de vie et de l’histoire de vie ?
- Ai-je su m’adapter aux contraintes, aux moyens ?
- Les moyens utilisés sont-ils en proportion des résultats obtenus ?
- Qu’aurais-je pu faire autrement ?
- Les objectifs fixés ont-ils été atteints, et pourquoi ?
- Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? Que pourrais-je améliorer ?
- Ai-je bien communiqué ? Mes consignes étaient-elles claires et compréhensibles ?
- Ai-je bien affiché le programme pour avoir une bonne participation ?
- Qu’ai-je appris sur moi durant cette activité ?
Toutes ces interrogations doivent lui permettre d’analyser ses pratiques et de s’améliorer.
Interpréter les résultats et apporter des solutions
Après avoir réalisé toutes les évaluations nécessaires à l’analyse d’une année d’animation, il est intéressant de les comparer aux objectifs annuels que vous aviez formulés. Il y aura forcément des différences, mais peu importe : le but est de réussir à identifier les points négatifs de l’année afin d’y remédier. Vous pourrez ainsi être plus performant dans les prévisions de l’année suivante.
Le bilan d’activité annuel se fait par rapport au projet d’animation, avec la participation de l’équipe et de la direction ou du cadre. Il est lui aussi présenté au CVS.
Les questions essentielles sont les suivantes :
- Le projet d’animation est-il pertinent et cohérent ?
- Les objectifs ont-ils été atteints ? partiellement ? Sont-ils adaptés aux capacités et aux souhaits des résidents ?
- Le suivi du projet a-t-il été fait ? Les indicateurs sont-ils pertinents ?
Le bilan des projets est l’occasion de revoir la progression et les moyens mis en place. Vous comprendrez ainsi les dysfonctionnements constatés et pourrez y remédier.
Concernant les moyens, il sera toujours temps de négocier plus de budget pour acheter du matériel adapté ou plus de personnel pour encadrer le projet.
Vous devez vérifier d’après les bilans individuels si la participation diminue ou augmente sur des ateliers particuliers, ou si des résidents sont moins pris en charge. Pour l’année suivante, vous adapterez les moyens mis en place et l’attention portée à certains. Votre but doit être d’améliorer le nombre et les thèmes d’ateliers proposés à chacun.
On peut faire évoluer les activités de plusieurs manières :
- en tenant compte des problèmes relevés ;
- en faisant le point sur les envies des résidents ;
- en discutant des objectifs à venir avec le personnel ;
- en diversifiant les exercices, divertissements, jeux… ;
- en trouvant de nouvelles activités mieux adaptées.
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Comment intégrer l’évaluation dans une démarche continue d’amélioration ?
L’évaluation des activités ne doit pas être perçue comme une simple formalité ponctuelle, mais plutôt comme un outil dynamique d’amélioration continue. Pour maximiser l’efficacité des animations, il est recommandé d’adopter une approche itérative. Les retours réguliers des résidents et du personnel permettent d’ajuster les ateliers en temps réel, avant même la fin du projet. De cette manière, l’évaluation devient un levier stratégique pour ajuster le projet en fonction des besoins émergents et non un bilan post-événement.
Il est important de personnaliser les évaluations !
Un aspect souvent sous-estimé dans l’évaluation des projets d’animation est la prise en compte des particularités individuelles des résidents. Plutôt que de s’en tenir uniquement aux résultats globaux, il est essentiel d’inclure des indicateurs personnalisés qui tiennent compte de l’évolution des capacités physiques et cognitives de chaque résident. Cela permet de mesurer des progrès spécifiques, par exemple dans la gestion des émotions, les interactions sociales ou l’amélioration de la motricité. Cette approche individualisée rend les évaluations plus pertinentes et fournit des données plus riches pour ajuster les futurs projets.
Comment créer un environnement d’apprentissage collaboratif ?
L’évaluation ne doit pas être uniquement descendante, elle peut être un moyen de renforcer la collaboration entre le personnel, les résidents et les familles. En mettant en place des groupes de réflexion et de retour d’expérience impliquant toutes ces parties prenantes, on crée un environnement propice à l’innovation et à l’amélioration continue. Par exemple, des ateliers où les résidents peuvent co-créer de nouvelles activités ou modifier celles existantes en fonction de leurs préférences peuvent apporter des idées nouvelles, inattendues et motivantes pour l’ensemble du groupe.
La gestion des ressources : une dimension clé de l’évaluation
Souvent, l’évaluation des activités et projets d’animation ne prend pas suffisamment en compte la gestion des ressources, qu’elles soient humaines, matérielles ou financières. Il est pourtant essentiel d’évaluer la proportionnalité entre les moyens déployés et les résultats obtenus. Des ateliers qui mobilisent un grand nombre de ressources (par exemple, des intervenants extérieurs spécialisés ou des équipements spécifiques) doivent être évalués à la lumière des bénéfices réels pour les résidents. Cela permet d’optimiser les ressources dans les projets futurs et d’assurer une utilisation plus rationnelle des budgets alloués.
Bien intégrer la technologie dans l’évaluation
L’intégration de solutions technologiques peut apporter une nouvelle dimension à l’évaluation des projets d’animation. Par exemple, des logiciels de suivi des activités permettent de centraliser toutes les données recueillies (participation, retours qualitatifs, progrès individuels) et de les analyser plus efficacement. En utilisant des outils numériques, il devient possible de visualiser des tendances à long terme et de repérer rapidement les points de blocage ou les besoins d’ajustement. De plus, ces solutions peuvent faciliter la communication avec les familles, en leur fournissant un accès direct aux bilans des activités et à l’évolution de leurs proches.
Valoriser les retours des résidents : un levier de motivation
Au-delà de leur aspect utilitaire, les évaluations peuvent devenir un outil de valorisation pour les résidents eux-mêmes. En prenant en compte leurs suggestions et en montrant que leurs avis influencent les décisions concernant les futures activités, on renforce leur sentiment d’appartenance et leur implication dans la vie de l’établissement. Une reconnaissance de l’impact de leur retour sur les ajustements réalisés peut avoir un effet motivant, et contribuer à améliorer la participation globale aux activités.
Pensez à assurer un suivi post-évaluation !
Une évaluation ne doit pas s’arrêter à la collecte de données ; elle doit être suivie d’actions concrètes et visibles pour les parties prenantes. Il est important d’établir un suivi post-évaluation qui permette de mesurer les effets des ajustements apportés et de vérifier si les objectifs d’amélioration ont été atteints. Des réunions de bilan intermédiaires peuvent également être organisées pour s’assurer que les changements entrepris répondent bien aux attentes initiales, notamment celles des résidents et des familles.
Notre conseil
Évitez les erreurs
- Ne négligez pas d’évaluer régulièrement les différents ateliers et projets.
- Pensez à demander l’avis des résidents sur leurs souhaits.
- Il est important de revoir l’organisation avec le personnel.
Faq sur l’évaluation des animateurs en maison de retraite
À quel moment évaluer les activités et projets ?
Pourquoi est-il important d’évaluer régulièrement les ateliers ?
L’évaluation régulière permet d’adapter les activités aux capacités et souhaits des résidents, de prévenir l’échec et d’améliorer la qualité des projets.
Quels outils peuvent être utilisés pour évaluer les animations ?
Les outils incluent des grilles d’évaluation des participants, des tableaux d’analyse des activités, et des commissions d’animation pour recueillir la satisfaction des résidents.
Qui participe aux commissions d’animation ?
Les commissions réunissent l’animateur, les résidents, et d’autres acteurs comme la famille ou des intervenants extérieurs. Leur but est de recueillir des retours et suggestions sur les activités.
Comment adapter les activités aux différents publics ?
Il est essentiel de catégoriser les résidents selon leur capacité à participer, et d’offrir des alternatives pour ceux qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas participer aux activités groupales.
Comment un animateur peut-il s’autoévaluer ?
L’animateur doit se poser des questions sur l’organisation, la pertinence des activités, la mobilisation des équipes, et les résultats obtenus, afin de corriger ses pratiques et atteindre les objectifs.
Publié le 26/11/2024
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