La mise en œuvre de mesures exceptionnelles pour faire face à la crise sanitaire de la Covid-19 met à l’épreuve les modalités de gestion du personnel dans les collectivités territoriales et leurs établissements publics.
La situation est inédite à bien des égards, elle confronte le statut à deux de ses impératifs premiers : assurer la continuité des services publics et garantir la mutabilité de l’action publique et son adaptation au contexte sanitaire qui évolue chaque jour. En effet, depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020, la gestion des agents publics a fortement évolué en fonction de l’évolution de la situation. Deux ans après le début de la crise, le contexte sanitaire oblige encore le service public à s’adapter aux nouveaux variants de la Covid-19 avec une obligation réglementaire de protéger les agents publics et l’impérieuse nécessité de garder le service public ouvert.
Au-delà des mécanismes de gestion de crise qui ont été activés dès les premiers jours de l’épidémie dans la très grande majorité des organisations, ce qui se joue à présent, c’est la capacité des RH publiques à accompagner, sur un horizon temporel long, à la fois la gestion quotidienne des ressources humaines dans toutes ses dimensions, mais aussi les conséquences parfois inattendues d’une crise sans précédent. À ce titre, nous pourrions citer l’accélération de l’évolution des métiers avec le fort développement du numérique, le rapport différent au travail avec la volonté d’une meilleure conciliation entre la vie personnelle et la vie professionnelle ou encore les envies de changement de résidence.
Dans bien des domaines, le droit de la fonction publique territoriale autorise la souplesse qui est nécessaire pour assurer la continuité des activités, notamment quand il s’agit de recourir à des moyens de puissance publique ; dans d’autres en revanche, le cadre de référence a été adapté pour tenir compte de la crise et en accompagner la gestion.