Partie 9 - En complément
Chapitre 15 - La socialisation dans les modes d’accueil

9.15/6 - Vers un accueil adapté

L’enfant est l’enjeu d’un projet social et culturel dans sa famille, mais aussi dans la société via notamment les lieux collectifs « dits » de socialisation du jeune enfant : lieux d’accueil enfants-parents, structures multi-accueils, écoles maternelles, etc. Il est nécessaire de trouver les moyens de développer une relative adéquation entre milieu familial et milieu d’accueil afin que le tout-petit ne devienne pas l’enjeu de conflits culturels ou éducatifs.

Des métiers de femmes

Beaucoup d’habitudes relationnelles se prennent au moment de la petite enfance et l’on est en droit de se demander si la féminisation extrême de cet environnement (jusqu’à l’école maternelle) n’est pas un problème. Ne crée-t-elle pas un déficit ? Les enfants gagneraient certainement à être davantage en contact avec des hommes et des femmes. Sans compter qu’on leur donne là encore à voir que c’est le « boulot » des femmes de s’occuper des enfants.

Or si, depuis quelques années, les femmes investissent de plus en plus les métiers « d’hommes », l’inverse n’est pas vrai. Intégrer une formation « féminine » a encore pour les hommes un double coût très important : identitaire et transgressif.

Un travail au niveau de l’orientation scolaire serait nécessaire pour que les garçons puissent davantage se diriger vers des métiers qui leur plairaient mais dont l’image sociale est trop féminine.

Cela prendra encore beaucoup de temps. Il faut toujours activer plusieurs leviers simultanément pour que se produisent des changements et qu’une société évolue.

Politique familiale

La France s’est longtemps montrée favorable à la socialisation précoce via les structures d’accueil censées favoriser par la suite l’intégration scolaire puis sociale. Des valeurs pédagogiques sur fond de nécessités économiques.

Au fil des ans, les personnels ont été de plus en plus qualifiés, l’accueil de mieux en mieux étudié. Mais depuis quelques années, la rentabilité a repris le dessus et rend de plus en plus difficile la mise en pratique des valeurs de bientraitance auxquelles les professionnels de la petite enfance se sont attachés. En effet, la tendance actuelle se dirige vers un personnel moins nombreux, donc surchargé ; et peu disponible pour des contacts individuels ainsi que moins formé, donc moins à même d’offrir une prise en charge adaptée.

En attendant, les besoins de l’enfant, eux, restent les mêmes et ne peuvent pas être revus à la baisse sous peine de manquements graves.

À savoir

Le fonctionnement des structures d’accueil de la petite enfance est aujourd’hui contraint de se repenser, de se renouveler. Ces lieux doivent...

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous pour accéder à la publication dans son intégralité.