Budget annexe des prestations sociales agricoles

Le Budget annexe des prestations sociales agricoles (BAPSA) est un mécanisme clé pour garantir la protection sociale des exploitants agricoles en France. Ce budget particulier a connu des évolutions majeures au fil des années, en réponse aux défis économiques et démographiques du secteur agricole.

Qu’est-ce que le BAPSA ?

Le BAPSA retrace les flux financiers liés à la sécurité sociale agricole, notamment pour les exploitants non-salariés. Il est alimenté par plusieurs sources : des taxes affectées à hauteur de 5,2 milliards d’euros, des compensations démographiques provenant d’autres régimes pour 5,7 milliards d’euros, les cotisations des exploitants eux-mêmes (2,5 milliards d’euros), ainsi qu’une subvention de l’État à hauteur de 271 millions d’euros.

Ce budget est crucial pour assurer la continuité des prestations de santé, des pensions de retraite et des aides familiales aux agriculteurs.

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Les défis financiers du BAPSA

Malgré des ressources importantes, le BAPSA a connu des déficits significatifs. En 2002, le déficit prévisionnel s’élevait à 551 millions d’euros, conséquence d’une baisse des ressources (notamment la TVA affectée et les cotisations) combinée à une forte augmentation des dépenses, en particulier celles liées à la santé. Cette situation a nécessité des ajustements pour rétablir l’équilibre financier.

Le gouvernement a adopté plusieurs mesures pour réduire ce déficit : un prélèvement de 456 millions d’euros sur les réserves de la Mutualité sociale agricole (MSA) et d’autres organismes agricoles, ainsi qu’une augmentation de 290 millions d’euros de la subvention de l’État. Ces ajustements ont permis de combler le fossé entre les ressources et les dépenses, mais la question de la soutenabilité à long terme est restée posée.

La transition vers le FFIPSA : une évolution nécessaire

Face aux limites du BAPSA, le Fonds de financement des prestations sociales des non-salariés agricoles (FFIPSA) a été créé en 2005 pour en prendre le relais. Cet établissement public administratif était chargé de financer l’assurance maladie, les prestations familiales et les pensions de retraite des exploitants agricoles.

Le FFIPSA était placé sous la tutelle conjointe de trois ministères : l’Agriculture, le Budget, et la Santé. Ses recettes provenaient des cotisations sociales, de la CSG, de taxes affectées (comme les droits sur le tabac), et des compensations démographiques. Cependant, le FFIPSA a rapidement fait face à un déficit structurel. En 2007, il affichait 16,542 milliards d’euros de dépenses pour seulement 14,313 milliards d’euros de recettes, soit un déficit de 2,229 milliards d’euros.

Un déficit structurel et une dissolution inévitable

Le principal problème du FFIPSA était le déséquilibre démographique du régime agricole, avec seulement 0,37 cotisant pour chaque retraité. De plus, la suppression de la subvention d’équilibre qui était prévue dans le cadre du BAPSA a aggravé la situation financière. Les recettes issues des droits sur le tabac, moins stables que la TVA, n’ont pas suffi à compenser les dépenses croissantes.

Dès 2008, le FFIPSA a dû recourir à l’emprunt pour financer les prestations sociales. Finalement, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009 a prévu la dissolution du FFIPSA au 1er janvier 2009. Ses actifs et passifs ont été repris par la Mutualité sociale agricole, tandis que l’État a pris en charge la dette de 7,5 milliards d’euros.

Les comptes spéciaux du Trésor : une autre facette des défis financiers

Outre le BAPSA et le FFIPSA, les comptes spéciaux du Trésor jouent également un rôle important dans la gestion des finances publiques. Le compte d’émission des monnaies métalliques, par exemple, a connu une dégradation significative. En raison d’une demande de pièces plus faible que prévu avec l’introduction de l’euro, le solde de ce compte s’est dégradé de 1,3 milliard d’euros. Alors qu’un excédent de 533 millions d’euros était attendu, le compte a finalement affiché un déficit de 767 millions d’euros.

Cette situation souligne la complexité de la gestion des finances publiques et la nécessité d’une adaptation constante aux réalités économiques.

Publié le 12/02/2025

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