L’apprentissage, une panacée ?

Publié le 4 septembre 2012 à 0h00 - par

Le Centre d’études sur les recherches et les qualifications (Céreq), à travers une étude datée du mois de mai mais publiée en juillet 2012, démontre le contraire.

Dans son étude intitulée « Pour une approche circonstanciée de l’apprentissage », le CÉREQ affirme que l’apprentissage « n’est pas le remède automatique au chômage des jeunes ». Il a observé, dans de nombreux pays, que la forte implantation de l’apprentissage n’était pas forcément synonyme d’un taux de chômage faible « juvénile ». Pis, les pays qui s’en sortent le mieux en matière de chômage des jeunes « ne sont pas forcément ceux qui possèdent un système d’apprentissage étoffé ».

État des lieux

L’apprentissage connaît un fort développement depuis le milieu des années 1990 :

  • forte croissance du nombre d’apprentis ;
  • extension de l’apprentissage à des niveaux de formation de plus en plus élevés et à de nouveaux domaines professionnels (autres que ceux traditionnels de l’industrie) ;
  • création de nouveaux dispositifs (ex. : contrat de professionnalisation ouvert aux jeunes et aux adultes).

Or, qu’est-ce que cela a apporté ? Malgré ses efforts, selon Claudine Romani, l’auteure de l’étude du CÉREQ, « les résultats restent mitigés : le décrochage scolaire dans la filière par apprentissage est important. Le taux de rupture des contrats s’y établit encore à des niveaux relativement élevés ».

Quels sont les problèmes rencontrés ?

Tout d’abord, les liens entre le monde éducatif et le monde de l’entreprise sont distendus. Il ne semble toujours pas aisé de mettre en place une « organisation efficace des séquences entre l’école et l’entreprise ». D’après le CÉREQ, ce serait encore plus difficile avec l’université qu’avec le système scolaire.

Ensuite, les entreprises françaises feraient preuve d’un « engagement frileux » dans la formation professionnelle initiale, comparativement à leurs homologues allemandes. Peur d’investir financièrement dans l’éducation ? Pas seulement, selon le CÉREQ.

Enfin, le système d’apprentissage français « souffre de la complexité de son pilotage institutionnel, politique et financier ». En effet, la décentralisation contraint à la coordination tous les offreurs de formation.

Claudine Romani suggère de s’inspirer du modèle allemand sans toutefois chercher à le copier scrupuleusement. S’il faut promouvoir l’alternance – car elle est « sans doute un élément d’amélioration de l’insertion individuelle des jeunes et une voie d’accès à une qualification reconnue » -, la conjoncture économique compte tout autant. Néanmoins, d’autres éléments sont indispensables tels que les stratégies de recrutement des entreprises et le fonctionnement des marchés du travail.


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