Partie 8 - Gérer les ressources financières
Chapitre 9 - La pluriannualité pour les ESMS
8.9/1 - La pluriannualité, une nécessité interne pour les établissements
La pluriannualité est un des volets fondamentaux du management, dans les établissements aussi bien publics que privés, à but lucratif ou non. Les directeurs d'établissement et les responsables de structure gestionnaire d'établissement savent se placer dans une optique à moyen voire long terme. Le rappel des différents arguments pour cette pluriannualité permettra de mieux comprendre la méthodologie du plan pluriannuel d'investissement et de fonctionnement.
Quelles que soient leur taille ou leurs capacités, quels que soient leurs statuts, les établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESMS) ne peuvent pas être gérés avec le seul outil budgétaire. En d'autres termes, la gestion budgétaire est une gestion « le nez dans le guidon », une méthode sans doute nécessaire pour réaliser les prestations au quotidien et franchir un certain nombre d'obstacles, mais totalement insuffisante pour perdurer.
La négociation annuelle, avec le plus souvent la reconduction des budgets, suppose qu'en amont les besoins aient été anticipés d'une manière assez précise et réaliste, que dans la mesure du possible ils aient été évalués pour ne pas prendre au dépourvu dans un temps limité les financeurs, qui ont des marges de manœuvre souvent très faibles.
Le renouvellement des équipements ne peut pas être décidé seulement lorsque ceux-ci arrivent au terme de leur durée de vie – parfois aléatoire –, car les financements sont limités. Le maintien de la qualité des prestations implique un renouvellement régulier des investissements, qui peut et qui doit se préparer.
Les améliorations dans les services rendus, notamment en termes de qualité (par exemple, la qualité d'accueil de l'usager en permettant que les chambres d'internat deviennent individuelles), les propositions innovantes ont besoin d'un temps de gestation et de simulation pour être approfondies.
Il faut pouvoir évaluer l'impact des décisions d'aujourd'hui sur les équilibres des années ultérieures. Ce sont des charges induites trop souvent sous-estimées.
Lorsqu'elles ne peuvent pas être prises en compte en totalité, ne réduisent-elles pas l'efficacité des décisions prises ?
Dans l'analyse multicritère, pour choisir entre plusieurs actions nouvelles ou programmes de développement, ne faut-il pas retenir l'impact sur les équilibres économiques et financiers à moyen terme ?
La mise aux normes de certains établissements ne peut sans doute pas être réalisée sur un seul exercice, et il faut pouvoir achever les actions engagées donc anticiper les décisions sur les exercices ultérieurs.
Un déficit d'exploitation sur un exercice ne doit pas être une fatalité. La résorption d'une impasse financière peut faire l'objet d'un étalement dans le temps,...