La « dynamique de tension budgétaire déjà à l’œuvre depuis quelque temps » a « des effets immédiats sur la rentrée », a estimé Bruno Bobkiewicz, secrétaire général de ce syndicat des personnels de direction des collèges et lycées, lors d’une conférence de presse.
« Il y a une réduction des différentes enveloppes pour les établissements » allant des heures supplémentaires au Pacte enseignant (dispositif de compensation financière pour les enseignants qui assurent des remplacements, ndlr) aux « enveloppes du Pass Culture (…) qui ont très largement baissé », énumère M. Bobkiewicz.
À cela s’ajoute la fin du versement de primes pour les enseignants travaillant dans des lycées auparavant classés en REP. La réforme de l’éducation prioritaire en 2014/2015 a fait sortir les lycées de ces dispositifs.
« Ça va impacter la fiche de paie d’un certain nombre d’enseignants qui jusqu’à présent étaient partants pour ces dispositifs », poursuit-t-il. Il s’attend à ce que les enseignants participent en nombre à l’appel intersyndical à la grève le 18 septembre.
« Le versement avait cependant perduré, sans base juridique. (…) Un dialogue va être engagé pour définir les modalités de régularisation de cette situation », explique-t-on au ministère.
Le ministère rappelle aussi que le budget consacré à la part collective du Pass Culture est défini pour chaque année civile dans le cadre de la loi de finances et que l’enveloppe pour 2025 représente ainsi 72 millions d’euros, dont 15,2 millions d’euros pour le premier trimestre de l’année scolaire 2025-2026.
Concernant le Pacte, on indique rue de Grenelle que pour l’année scolaire qui s’ouvre, les dotations ont été globalement fixées sur la base des constats de consommation du Pacte pour l’année 2024-2025.
Le SNPDEN-Unsa constate par ailleurs qu’il manque des heures d’enseignement « dans 60 % des établissements », d’après une enquête de rentrée du syndicat auprès de ses membres, un chiffre en très faible amélioration sur un an (moins de 1 point de pourcentage).
La ministre de l’Éducation Élisabeth Borne a dit qu’il manquait pour la rentrée l’équivalent de 2 500 professeurs, de « moins que l’an dernier ».
L’enquête du SNPDEN-Unsa constate aussi que seuls 9 % des établissements scolaires ont mis en place le dispositif « portable en pause » souhaité par la ministre, et 68 % n’ont pas l’intention de le faire.
Il s’agit pour les collèges de mettre sous clé les portables des élèves à leur arrivée, pour les récupérer en fin de journée.
Pour M. Bobkiewicz, cette mesure requiert des moyens financiers et humains dont les collectivités locales et établissements ne disposent selon lui pas en période de restrictions budgétaires.
Il déplore également qu’Élisabeth Borne ait déclaré « tardivement », pendant sa conférence de rentrée, que les établissements allaient devoir définir d’ici aux vacances de la Toussaint quelles notes compteraient ou non dans le contrôle continu du bac. Une mesure qui a contrarié les chefs d’établissement et contre laquelle les enseignants sont « vent debout », a-t-il dit.
Selon lui, il vaut mieux laisser les enseignants décider mais au besoin faire rectifier par une commission externe les notations qui seraient trop strictes ou généreuses.
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