C’est « une reconnaissance historique pour les IDEC », se félicite la Fédération française des infirmières diplômées d’État coordinatrices (FFIDEC). Elle « se réjouit » de la promulgation du décret, « qui consacre officiellement le rôle et les missions des infirmiers coordinateurs en Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ». Le texte définit clairement les missions de l’IDEC :
- la coordination de l’équipe paramédicale et l’organisation des soins ;
- la contribution à la qualité des prises en charge et à l’amélioration continue des pratiques ;
- la contribution à certaines missions des médecins coordonnateurs : élaboration du projet général de soins, rédaction d’un rapport annuel d’activité médicale, avis sur les admissions, évaluation de la dépendance, application des bonnes pratiques.
Le décret affirme ainsi le principe d’une collaboration des deux professionnels dans leurs champs de compétences respectifs, telle que prévue par la loi du 27 juin 2025. Le texte apporte d’ailleurs des modifications aux missions du médecin coordonnateur. Si le suivi médical des résidents était auparavant limité aux situations d’urgence ou de carence du médecin traitant désigné, désormais il peut « assurer le suivi médical des résidents qui le souhaitent, et réaliser pour ceux-ci des prescriptions médicales ». Le texte ouvre aussi la possibilité pour l’Ehpad de recourir, sous conditions, à la télécoordination, en cas d’impossibilité de disposer du temps de coordination requis. Ce recours doit se faire sur une durée limitée et dans des conditions qui devront être fixées par arrêté. L’Ehpad devra en informer préalablement l’ARS.
Affirmation du leadership infirmier
Ce texte est le résultat « d’un long travail de concertations, de collaborations et d’engagement » et vient « confirmer ce que les professionnels savent depuis longtemps à savoir que les IDEC sont des acteurs essentiels de la qualité des soins et de l’organisation en Ehpad, du bien-être des résidents et du bon fonctionnement des équipes », soutient la FFIDEC. Selon elle, ce texte offre de nouvelles perspectives en donnant un cadre réglementaire clair et en précisant les responsabilités. Il s’agit d’une avancée majeure pour la profession, qui lui apporte une légitimité auprès des institutions et partenaires, et une lisibilité sur ses missions souvent méconnues. Il consacre le « leadership infirmier » ancré dans les réalités de terrain, au service des résidents, des familles et des équipes. Un point de vue partagé par le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), qui salue également cette avancée pour la profession infirmière. Pour le syndicat, ce décret « consacre le rôle des IDEC » qui sont « de véritables pilotes de la coordination soignante, garants de la continuité, de la sécurité et de la qualité des prises en charge. Leur mission va bien au-delà de la logistique : ils incarnent une expertise clinique, un management humain et une vision stratégique du soin gérontologique ».
Cette reconnaissance réglementaire ouvre la voie, d’après la FFIDEC, à de nouvelles perspectives : poursuivre la professionnalisation et la valorisation du métier, renforcer la formation et l’accompagnement des IDEC, et travailler à une meilleure attractivité de la fonction au service des établissements, des résidents et de leurs familles.
Laure Martin
