Élisabeth Borne veut inscrire durablement la santé au cœur de l’école

« L’École est le cœur battant de la République : elle instruit, émancipe, rassemble. Mais pour qu’elle accomplisse pleinement sa mission, encore faut-il que chaque élève puisse apprendre sereinement, dans un environnement bienveillant, où sa santé est protégée et sa parole écoutée », a déclaré la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le 14 mai, dans son discours de clôture des Assises de la santé scolaire. Or, le système de santé scolaire « ne répond plus aux défis du temps présent et peine, encore trop souvent, à détecter les souffrances, à accompagner les plus vulnérables et à faire face à l’ampleur des besoins », déplore Élisabeth Borne. Face à ce constat, la ministre d’État entend « agir pour les élèves, au cœur de l’école ».

Selon Élisabeth Borne, les Assises de la santé scolaire ont dessiné « les contours d’une ambition renouvelée, fondée sur quatre grandes priorités. » À savoir :

• Réaffirmer les trois piliers de la santé scolaire : la prévention, la détection et la promotion de la santé ;
• Intervenir dès les premières années de vie à l’école, pour éviter que les fragilités n se transforment en ruptures ;
• Construire une véritable alliance avec les partenaires de l’école, notamment le ministère de la Santé et les collectivités locales, pour que le repérage, les soins et le suivi soient efficaces et durables ;
• Faire de la santé mentale des jeunes une priorité nationale.

Agir pour la santé, le bien-être des élèves et la protection de l’enfance

Pour faciliter l’enracinement des trois piliers de la santé scolaire – prévention-détection – promotion de la santé -, la ministre de l’Éducation nationale veut recentrer les personnels sur leur cœur de métier en allégeant leur charge administrative. Autre promesse, pour mieux détecter dès le plus jeune âge : 100 % des élèves doivent bénéficier d’une analyse personnalisée de leur situation de santé.

Agir en faveur de la santé mentale

« Il nous faut faire de la santé mentale des jeunes une priorité nationale, dans la continuité de notre engagement contre le harcèlement à l’école, en améliorant la détection des fragilités et la prise en charge des élèves, en renforçant l’appui aux équipes éducatives, en formant et en sensibilisant les jeunes », a martelé Élisabeth Borne. Ainsi, d’ici fin 2025, elle promet de systématiser les protocoles dédiés à la santé mentale dans toutes les écoles, les collèges et les lycées. Parallèlement, il convient de former à la santé mentale les inspecteurs du premier degré et les personnels de direction et, d’ici la fin de l’année scolaire 2025-2026, deux personnels repères en santé mentale dans chaque circonscription pour le premier degré et dans tous les collèges et les lycées. Autres mesures annoncées : développer le partenariat avec les maisons des adolescents ; organiser un système de coupe-files pour faciliter l’accès des élèves aux centres médico-psychologiques (CMP).

Pour renforcer l’appui aux équipes éducatives, la ministre a annoncé la nomination de 100 psychologues de l’éducation nationale conseillers techniques en santé mentale (un dans chaque département) identifiés au sein de pôles départementaux santé, bien-être et protection de l’enfance. Enfin, elle prévoit de généraliser le déploiement d’un module de sensibilisation auprès des lycéens et d’expérimenter son déploiement auprès des collégiens.

« Parce qu’on n’apprend pas quand on souffre, parce que prendre soin de nos élèves, c’est pendre soin de l’avenir, nous avons une responsabilité collective : faire de la santé scolaire un véritable levier de bien-être, de réussite, de justice et de cohésion. Ce que nous avons engagé aujourd’hui n’est qu’une étape. Le cap est clair : inscrire durablement la santé au cœur de l’École, pour permettre à chaque élève de grandir, d’apprendre et de réussir », a conclu la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.