Ce lundi 25 novembre, les 2 070 centres d’accueil des Restos du Cœur ont ouvert leurs portes. Jusqu’à fin mars, quotidiennement ou au moins deux fois par semaine, les bénévoles de l’association offriront des paniers repas à ceux qui se sont préalablement inscrits. Au lancement de cette 29e campagne hivernale, les Restos du Cœur s’attendent à une nouvelle progression du nombre des bénéficiaires. De fait, après les 960 000 personnes aidées et les 130 millions de repas servis lors de l’hiver 2012-2013, l’association créée par Coluche en 1985 a acquis la « quasi-certitude » que le seuil symbolique du million de bénéficiaires sera atteint.
La situation socio-économique ne laisse que peu d’espoir d’une amélioration, explique le président des Restos, Olivier Berthe, rappelant que 57 % des bénéficiaires sont demandeurs d’emploi. « Ils viennent un an, un an et demi après avoir perdu leur emploi, quand les allocations chômage sont en baisse. La reprise économique n’étant pas là, cette tendance, on va la vivre encore pendant deux à trois ans », prévoit Olivier Berthe. Selon lui, « les 66 000 bénévoles sont tous les jours face à des hommes, des femmes et des enfants en extrême difficulté ».
Pour faire face, la recherche de financement constitue une priorité de l’association, d’autant que les aides publiques, notamment européennes, ont été réduites dans le budget 2014-2020 de l’Union européenne. « À fin novembre, nous n’avons toujours pas officiellement l’annonce du budget européen qu’on nous donnera en 2014 », déplore le président des Restos. Celui-ci serait en baisse de 10 %.
Heureusement pour les Restos du Cœur, la générosité du public (dons et legs, ventes des CD et DVD des Enfoirés) ne faiblit pas. Les dons des particuliers sont toujours en hausse. Parallèlement, l’association veut néanmoins développer les dons en nature. « Il est urgent de voter une loi qui permette de mettre en place une incitation fiscale à la filière agricole, d’élargir à ce secteur la loi Coluche », qui accorde aux particuliers une réduction d’impôt quand ils font un don, plaide Olivier Berthe.
Autre priorité : lutter contre le gaspillage, en intensifiant les collectes et la récupération de produits proches de la date de péremption auprès des grandes surfaces, entreprises agro-alimentaires et marchés. Le quart des produits distribués par les Restos du Cœur proviennent déjà de cette source.
