Contexte
La massification de l’enseignement du second degré s’est accompagnée d’un processus de démocratisation dans la relation pédagogique entre élèves et enseignants puis entre élèves et équipe de direction.
Si la première est née des contestations sociales et libertaires dans les années 1960, la seconde est le résultat des mouvements lycéens des années 1990 et 2000 prônant un meilleur encadrement et des conditions matérielles satisfaisantes pour pouvoir étudier sereinement.
Paradoxalement, aux revendications lycéennes, l’institution scolaire répond par l’octroi de nouveaux droits en faveur des élèves cherchant à prévenir les grèves unitaires et nationales. Autrement dit, son intention était et demeure que les conflits au sein du lycée se règlent par la discussion, voire la négociation à travers le système représentatif de la démocratie scolaire.
Toutefois, les instances créées, telles que la maison des lycéens (MDL) ou le conseil de la vie lycéenne (CVL), n’ont pas assez été investies par les élèves. Aussi, l’institution scolaire a dû réécrire de nouvelles circulaires ou inciter les chefs d’établissements et les CPE à impulser sur le terrain une dynamique pour faire vivre la démocratie lycéenne. Depuis 2005, il en va de même pour le collège où l’on souhaite que les élèves s’investissent davantage dans la vie de leur établissement (foyer socio-éducatif [FSE], parcours citoyen, conseil de la vie collégienne [CVC]).
Avec les attentats de 2015 et 2016, l’accent a été mis sur l’éducation aux valeurs de la République et de la laïcité. Dans ce contexte, la place conférée à l’organisation des élections des délégués est devenue un temps fort du volet éducatif du projet d’établissement dans les collèges comme dans les lycées.
Un nouvel opus s’est ouvert avec la circulaire de rentrée du 10 juillet 2020. La prise en compte des nouveaux enjeux sociétaux autour du développement durable, de l’écologie et du climat, relayés par la jeunesse qui se mobilise depuis 2018 autour des « marches pour le climat », a vu ces valeurs portées par des ébauches institutionnelles au sein des établissements avec la mise en place, d’une part, d’un représentant des élèves sensibilisé par ces questions environnementales, l’éco-délégué, depuis la rentrée de 2020 et, d’autre part avec le passage du comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC) au comité d’éducation à la santé, à la citoyenneté et à l’environnement (CESCE) pour celle de 2022.