L’éducation à la citoyenneté fait partie intégrante des missions de l’école
C’est ainsi que débute, en 2004, la présentation du parcours civique qui s’appuie à la fois sur les enseignements (notamment éducation civique, ECJS), sur les pratiques et les comportements susceptibles de se mettre en place au sein de l’établissement, mais, surtout (c’est ce qui correspond à l’idée de « parcours ») qui s’articule autour de différentes « journées » à partir desquelles des actions citoyennes sont susceptibles d’être mises en œuvre : dans le domaine des droits (de l’enfant, de la femme, abolition de l’esclavage, etc.) ; dans le domaine du travail de mémoire (Holocauste, crimes contre l’humanité, victimes de la déportation, etc.) ; dans le domaine de la solidarité (solidarité internationale, lutte contre le racisme, etc.).
Deux lois d’orientations, deux socles communs et plusieurs événements tragiques plus tard, c’est désormais dans le cadre militant de la « Grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République » que s’inscrit le parcours citoyen : il ne s’agit plus d’un programme, mais d’un combat qui implique les élèves et toute l’équipe éducative.
Un élément essentiel du socle commun
Ramené à 5 domaines (au lieu de 7 dans la version précédente), le nouveau socle commun de connaissances, de compétences et de culture fait une large place à l’éducation citoyenne et à la promotion des valeurs de la République. Il valorise :
- des modes collaboratifs de travail, fondés sur la coopération, l’entraide et la participation ;
- l’engagement dans des projets, disciplinaires ou interdisciplinaires, permettant de donner plus de sens aux apprentissages ;
- la transmission et le partage des valeurs et principes qui fondent la République et l’exercice de la démocratie, notamment la souveraineté populaire, la laïcité, le respect de l’autre et de la différence, l’égalité entre les femmes et les hommes dans l’ensemble des champs de la vie politique, professionnelle, familiale et sociale, ainsi que la lutte contre toutes les formes de discrimination ;
- le respect des engagements pris envers soi-même et envers les autres ;
- un travail de réflexion autour des faits historiques qui alimentent la mémoire collective ;
- la prévention contre toutes les formes de racisme et l’ouverture interculturelle, pour que chacun s’enrichisse de la culture des autres ;
- la compréhension de l’interdépendance humanité-environnement et du comportement écocitoyen ;
- le développement de l’esprit critique, de la rigueur et de la recherche de vérité dans tous les champs du savoir ;
- la compréhension des mécanismes du traitement et de la fabrication de l’information et de ses enjeux, politiques, économiques et sociétaux ;
- l’entraînement au débat, à la controverse et à l’argumentation ;
- la maîtrise et la mise en œuvre des langages dans des contextes et des situations de communication variés ;
- le développement d’une pratique responsable du numérique, de l’Internet et des réseaux sociaux ;
- la lutte contre toute forme de manipulation, commerciale ou idéologique, et contre le complotisme.
Plus particulièrement, c’est le domaine 3 (« La formation de la personne et du citoyen ») qui met en relief les contenus spécifiques du parcours citoyen.
Quels sont les objectifs et les contenus de référence du parcours citoyen ? La nouvelle mouture du socle commun de connaissances, de compétences et de culture en donne le cadre, qui se décline dans les différents enseignements, la vie scolaire et les projets susceptibles d’être mise en place par les élèves.
Ce nouveau socle commun s’articule sur la mise en place des nouveaux programmes du collège et, en particulier, l’éducation morale et civique.
L’enseignement moral et civique (EMC)
L’enseignement moral et civique doit permettre aux élèves par une pédagogie active et le recours aux supports audiovisuels, de comprendre le bien-fondé des règles régissant les comportements individuels et collectifs (principe de discipline), de reconnaître le pluralisme des opinions, des convictions et des modes de vie (principe de coexistence des libertés), et de construire du lien social et politique (principe de la communauté des citoyens). Il favorise le respect des droits et de la loi, l’égale considération des personnes, la solidarité, l’entraide, la coopération, le sens de l’intérêt général et de la participation à la vie démocratique. Il intègre de manière transversale les problématiques de lutte contre le racisme, contre l’antisémitisme, contre les préjugés et contre toutes les formes de discrimination, les notions de droits et de devoirs, le principe de laïcité.
L’éducation aux médias et à l’information
Il s’agit d’un enseignement intégré de manière transversale dans les différentes disciplines. Il doit apprendre aux élèves à lire et à décrypter l’information et l’image, à aiguiser leur esprit critique et à se forger une opinion, compétences essentielles pour exercer une citoyenneté éclairée et responsable en démocratie.
Le ministère veillera à ce qu’un média – radio, journal, blog ou plateforme collaborative en ligne – soit développé dans chaque collège et dans chaque lycée. Les professeurs documentalistes seront tout particulièrement mobilisés à cette fin. C’est en effet en engageant les élèves eux-mêmes dans des activités de production et de diffusion de contenus, notamment à travers les réseaux sociaux et les plateformes collaboratives en ligne, qu’ils prendront le mieux conscience des enjeux attachés à la fiabilité des sources, à l’interprétation des informations et à la représentation de soi en ligne.
Le centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (Clemi) restera pleinement engagé sur ces enjeux (notamment dans le cadre de la semaine de la presse à l’école).
Derechef, la laïcité
Plus de dix ans après la loi de 2004, « encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse », le combat pour la laïcité a sensiblement changé de nature, dans l’école et dans la société. Dans le cadre de la mobilisation de l’école pour les valeurs de la République, il inclut désormais l’égalité entre les filles et les garçons, les hommes et les femmes, la lutte contre l’intégrisme, les discriminations et la radicalisation.
Pour le parcours citoyen, que ce soit dans les enseignements, la vie scolaire ou les projets et activités, c’est la Charte de la laïcité que les élèves doivent s’approprier, et qui constitue le fil directeur.
La charte explicite les sens et enjeux du principe de laïcité à l’école, dans son rapport avec les autres valeurs et principes de la République.