- La passation des tests doit être réalisée par du personnel formé.
- Le dépistage et le diagnostic des démences vasculaires doivent être réalisés par des médecins.
- Toute personne doit être informée de façon adaptée des décisions médicales la concernant, et sa parole doit être prise en compte.
La démence vasculaire
Qu’est-ce que la démence vasculaire ?
La démence vasculaire (DV) est avant tout liée à une anomalie des vaisseaux du cerveau, qui provoque des dégâts dans les tissus du cerveau suite à un apport insuffisant de sang dans les tissus.
Le manque de circulation sanguine provoque la mort de petites régions du cerveau sous forme de micro-infarctus (petites attaques) ou, lorsque les troubles circulatoires sont plus importants, par la mort des cellules de grandes régions du cerveau : il s’agit alors d’un infarctus cérébral, appelé aussi « attaque d’apoplexie ».
De nombreux micro-infarctus peuvent cependant se produire sans que la personne s’en rende compte.
Au début d’une démence vasculaire, les personnes n’ont que de légers problèmes de mémoire et d’orientation. On note chez eux un ralentissement de la pensée et des mouvements, un manque d’agilité et de flexibilité mentale.
On peut observer une aggravation rapide, suivie d’une récupération progressive de la fonction, puis de nouveau une aggravation brusque, etc. Peu à peu, les différentes fonctions ne peuvent plus récupérer, puisque le tissu cérébral est continuellement détruit par les micro-infarctus qui récidivent constamment.
Plusieurs affections médicales peuvent entraîner une lésion du système vasculaire dans le cerveau, notamment un accident vasculaire cérébral (AVC), une hypertension artérielle, un diabète, un taux de cholestérol élevé et des problèmes cardiaques.
A noter
- Dans les trois ans suivant un AVC, 30 % des personnes développent un syndrome démentiel. La DV des personnes âgées représente 20 % des cas de démence.
- Les DV sont un ensemble de maladies du cerveau non dégénératives qui conduisent à une détérioration des capacités cognitives et de la mémoire.
- Elles touchent autant les hommes que les femmes.
Causes et facteurs de risque
Les DV résultent dans leur grande majorité de la survenue d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ou de la répétition de plusieurs mini-AVC.
Les facteurs d’AVC sont :
- l’âge (plus de 65 ans) ;
- l’hypertension artérielle (HTA) ;
- les maladies du cœur ;
- le diabète ;
- le mode de vie.
De plus, le tabagisme, l’excès de poids, les niveaux élevés de cholestérol et les antécédents de maladie cardiaque dans la famille peuvent tous accroître le risque d’AVC, qui à son tour accroît le risque de démence vasculaire.
Les AVC mineurs (souvent appelés « accidents ischémiques transitoires » [AIT]) sont des signes précurseurs d’un AVC imminent. La perte temporaire de la vue, de la parole, de la force ou de brefs épisodes d’engourdissement peuvent indiquer un AIT.
Il est important de déterminer les facteurs de risques de la démence vasculaire, parce qu’il est souvent possible de les traiter et de diminuer le risque d’AVC. Les personnes peuvent réduire les facteurs de risque :
- en adoptant un mode de vie sain :
- exercice régulier,
- bonnes habitudes alimentaires,
- arrêt du tabagisme,
- réduction du stress ;
- par la prescription de médicaments contrôlant la tension artérielle, le diabète et les maladies du cœur.
Clinique de la démence vasculaire et examens à faire
Clinique de la démence vasculaire
On définit généralement la démence en se rapportant aux critères diagnostiques du NINDS-AIREN. Pour la diagnostiquer, il existe huit types de critères neurologiques, mesurés par le score d’ischémie de Hachinski.
Les symptômes de la démence vasculaire sont similaires à ceux des autres démences. Ils incluent des problèmes de mémoire, des difficultés à communiquer, l’incapacité à réaliser des tâches simples ainsi que des troubles de la personnalité.
Au contraire des autres démences qui évoluent lentement, la démence vasculaire se caractérise par un déclenchement abrupt et par une évolution fluctuante qui se fait par paliers. Autrement dit, les symptômes restent stables pendant un certain temps puis s’aggravent de façon marquée.
La détérioration par paliers consiste dans le fait que toutes les fonctions ne sont pas nécessairement affectées selon la même progression et qu’il y a des fluctuations entre des améliorations spontanées et des détériorations. Par exemple, l’agitation sera prononcée, tandis que la perte de mémoire sera seulement minime. Les détériorations pourront aussi se stabiliser pour un temps.
Les principaux symptômes sont les suivants :
- évolution rapide et stable ;
- syndrome cognitivo-comportemental :
- syndrome dysexecutif,
- troubles de la mémoire de profil sous-cortico-frontal,
- dépression, apathie, labilité émotionnelle ;
- troubles moteurs :
- marche à petits pas,
- dysarthrie, dysphagie,
- syndrome parkinsonien ;
- troubles sphinctériens.
A noter
- La démence vasculaire peut être accompagnée d’un délirium, d’idées délirantes, d’une humeur dépressive et d’une perturbation du comportement.
- La maladie d’Alzheimer et démence vasculaire se ressemblent beaucoup ; suffisamment pour qu’il soit généralement difficile de les différencier lors du diagnostic. Il est dit que ce n’est que post mortem, après autopsie, qu’on peut déterminer avec la plus grande certitude qu’il s’agissait d’Alzheimer… ou non.
Les examens médicaux
L’objectif du médecin est dans un premier temps de déterminer l’étiologie de l’AVC : s’agit-il d’un accident cérébral ischémique ou hémorragique ?
Dans un deuxième temps, il s’agit de localiser la zone cérébrale affectée au moyen d’un scanner.
De plus, l’examen neurologique pourra mettre en évidence des anomalies comme :
- une paralysie minime faciale et un trouble de la verticalité du regard ;
- un déficit moteur discret d’un membre ou encore un déficit de l’équilibre, caractérisé par l’impossibilité de rester debout les yeux fermés.
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) permet de visualiser les lésions de petite taille ; elle est utilisée pour rechercher la présence de lacunes cérébrales, qui apparaissent sous forme d’images noires.
Les autres examens, complémentaires, visent à déterminer la cause de la démence vasculaire :
- En premier lieu, le dépistage d’une HTA est entrepris.
- Une échographie Doppler des artères du cou indique la présence de plaques d’athérome et quantifie leur importance.
- L’examen sanguin dépiste, lui, un diabète ou une hyperlipidémie.
- Enfin, un examen cardiaque permet de rechercher des signes d’insuffisance cardiaque.
Traitements et prise en charge
Le traitement de la démence vasculaire exige avant tout un bon contrôle des valeurs de la pression artérielle, un régime pauvre en graisse et en cholestérol, une adaptation si nécessaire du poids corporel ainsi qu’un entraînement physique régulier.
À la suite d’une attaque, des médicaments peuvent être prescrits pour améliorer l’afflux sanguin vers le cerveau et diminuer le risque de nouveaux accidents. Une personne peut aussi tirer avantage de différents traitements qui l’aideront à améliorer la mobilité et la parole, comme la physiothérapie, la kinésithérapie et l’orthophonie. Certains médecins recommandent couramment l’utilisation de médicaments appelés « inhibiteurs de la cholinestérase ».
Le traitement pharmacologique doit s’accompagner, en fonction de la symptomatologie :
- d’interventions non médicamenteuses :
- portant sur la qualité de vie,
- par une prise en charge orthophonique ;
- d’interventions portant sur la cognition :
- mises en situation,
- simulation de situations vécues ;
- d’interventions portant sur l’activité motrice :
- exercice physique,
- intervention de kinésithérapeutes, de psychomotriciens et d’ergothérapeutes ;
- d’interventions portant sur le comportement :
- diverses thérapies,
- stimulation multisensorielle…
A noter
L’effet bénéfique de l’activité physique sur la démence vasculaire est multiple :
- augmentation de la circulation sanguine cérébrale ;
- diminution du risque de maladies cardio-vasculaires (hypertension, etc.) ;
- stimulation de la plasticité synaptique (c’est-à-dire augmentation du nombre de contacts entre les neurones) ;
- production de molécules neuroprotectrices (tels que les facteurs de croissance) ;
- stimulation de la neurogenèse (capacité du cerveau à produire de nouveaux neurones) ;
- synthèse de nouveaux neurotransmetteurs ;
- baisse de la synthèse d’hormones du stress (cortisol) néfastes pour le cerveau, et en particulier l’hippocampe (une région du cerveau impliquée dans la mémoire).
Les personnes effectuant de l’exercice physique sont également plus stimulées et interagissent plus, ce qui est un atout supplémentaire favorisant les fonctions cognitives.
Conclusion
La démence vasculaire est une maladie qui dégrade peu à peu les organes. Elle est provoquée par de petites hémorragies ou thromboses (caillots de sang) qui endommagent le cerveau. Elle atteint surtout les personnes âgées victimes d’hypertension artérielle, de diabète ou de maladies cardiaques.
Les individus atteints peuvent alors développer des symptômes comme des difficultés à parler, la perte de sensibilité d’un organe ou encore des troubles de la mémoire. Certaines personnes se souviennent souvent de tout ce qui s’est passé avant l’accident. C’est alors la mémoire du moment qui est touchée : les individus atteints oublient tout au fur et à mesure.
Commentaires
- La démence vasculaire n’est pas une affection définie, mais un concept réunissant des phénomènes extrêmement hétérogènes.
- La notion de déficit cognitif vasculaire apporte une certaine simplification et surtout permet de reconnaître et de prévenir les lésions ischémiques cérébrales avant qu’elles ne s’accompagnent d’une démence.
- Dans la grande majorité des cas, les lésions vasculaires sont associées à des lésions de type Alzheimer.
- En pratique, ce qui compte, c’est la prise en charge des facteurs de risque vasculaire au même titre que celle des lésions dégénératives.
Notre conseil
Évitez les erreurs
Comme avec les malades d’Alzheimer, il faut éviter les circonstances où le résidant peut être mis en échec, dévalorisé ou humilié (ex. : les contentions).
Faq
Tous les AVC ne conduisent pas à des troubles cognitifs.
Il n’existe, à l’heure actuelle, aucun traitement permettant de guérir les lésions cérébrales. Cette maladie reste pour l’instant incurable, c’est-à-dire irréversible.
La démence vasculaire évolue avec des aggravations successives entre lesquelles il y a des périodes sans évolution (plateaux), alors que la maladie d’Alzheimer est caractérisée par une évolution progressive liée à la perte progressive des neurones.
Aller plus loin
Bibliographie
- Lucette Lacomblez et Florence Mahieux-Laurent, Les Démences du sujet âgé, John Libbey Eurotext, coll. « Pathologie-Science », 2003
- Gilbert Ferrey et Gérard Le Gouès, Psychopathologie du sujet âgé, Masson, coll. « Les âges de la vie », 2008
Sites Internet
- sante.lefigaro.fr : Sur le site du Figaro, consultez l’article « Démences vasculaires : qu’est-ce que c’est ? », à partir de la rubrique « Maladie » du menu « Santé ».
- www.masef.com : Les Médecins auteurs de sharewares et freewares (MASEF) présentent Médimento, « un logiciel qui rassemble des centaines de tableaux diagnostiques, étiologiques, cliniques, différentiels ».
Publié le 26/11/2024
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