Partie 1 - Le bénévolat
1/3 - Les aspects socio-économiques du bénévolat
- I - Quelques repères
- II - Les bénévoles dans le secteur sanitaire et social
- III - Un bénévolat inégalitaire sur le territoire
- IV - Estimation du poids économique des bénévoles
- V - Valorisation monétaire du bénévolat dans les associations
- VI - Les différentes formes de bénévolat dans les associations (d’après les travaux de Laurent Gardin)
- VII - Impact du bénévolat sur l’évolution des politiques et des dépenses publiques
- VIII - Marché de la formation et bénévolat
- IX - Le bénévolat en Europe
- X - Orientations et questions en débat
Le bénévolat n’est-il pas un moyen tout simple de répondre, au moindre coût, aux besoins sociaux non satisfaits ? Que représente le poids socio-économique des bénévoles dans le secteur social ? Tout en étant un moyen de réduire les dépenses, n’est-il pas aussi un déclencheur de politiques publiques nouvelles et donc de budgets nouveaux ?
Il est important de préciser en préliminaire l’insuffisance de l’analyse économique dans le domaine du bénévolat. Les quelques chercheurs qui s’y sont engagés soulèvent tous la complexité même de l’analyse, qui entremêle à la fois des aspects économiques, des comportements sociologiques et psychologiques mais aussi des questions d’ordre moral.
En effet, il n’existait pas d’enquête systématique avant les premiers travaux réalisés par la Fondation de France en partenariat avec le Laboratoire d’économie sociale en 1991.
Si les premiers résultats montrent bien la progression régulière du nombre de bénévoles (de 8 millions en 1991 à 12 millions environ en 2004), ces travaux restent insuffisants et limités dans les approches qui sont proposées.
Il est évident que le monde du bénévolat reste et restera difficile à cerner, en particulier si l’on veut comprendre les motivations des bénévoles, d’autant plus que ceux-ci interviennent souvent dans des associations qui elles-mêmes ne sont pas comptabilisées dans les statistiques.
I - Quelques repères
Les repères qui sont proposés ici sont issus en partie des travaux d’Édith Archambault parus dans l’ouvrage Associations et fondations en France (édition Économica, 1996), de plusieurs études du LES depuis 1997, d’articles émanant des grandes associations caritatives et de croisements de données effectués par l’auteur.
Il est estimé à environ 12 000 000 en France mais seulement 4 000 000 de bénévoles sont véritablement actifs ; certains sont simplement inscrits comme membres d’associations mais participent peu ou pas du tout ou alors uniquement aux assemblées générales.
Si on interroge les Français, près de 15 000 000 déclarent travailler bénévolement, le travail bénévole variant d’une heure par mois à cinq heures par semaine. Parfois même, des personnes ont réalisé une activité bénévole durant un court séjour au cours d’une année. Ces données, établies à partir des déclarations des Français, doivent être maniées avec...