Grève du 2 octobre : une journée qui s’annonce moins suivie dans la fonction publique

Publié le 1 octobre 2025 à 11h10 - par

Face aux réformes budgétaires annoncées et à la montée des inquiétudes sur les politiques d’austérité, une nouvelle journée de grève et de mobilisation est prévue ce jeudi 2 octobre à l’appel de l’intersyndicale. Cette deuxième journée de mobilisation pour s’opposer aux pistes d’économies budgétaires et demander plus de justice fiscale s’annonce moins suivie que celle du 18 septembre, avec des taux de grévistes en recul.

Fonction publique, éducation, transports : la journée de grève du 2 octobre s'annonce moins suivie
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240 actions prévues dans toute la France pour jeudi 2 octobre

En incluant la journée d’actions sous le mot d’ordre « Bloquons tout » du 10 septembre, lancée sur les réseaux sociaux et soutenue par certains syndicats comme la CGT et Solidaires, il s’agit de la troisième journée de mobilisation sociale depuis la rentrée.

La CGT recensait mardi 30 septembre environ 240 actions prévues dans toute la France pour jeudi 2 octobre, des cortèges dans de nombreuses villes mais aussi quelques rassemblements dès le petit matin sur des ronds-points ou des carrefours.

À Paris, le cortège se déploiera cette fois-ci rive gauche, avec un départ à 14h place d’Italie et une arrivée place Vauban, près des Invalides et non loin de l’Assemblée nationale.

Transports : perturbations limitées, trafic globalement maintenu

Alors que la précédente mobilisation du 18 septembre avait fortement impacté le réseau RATP, avec un service réduit limité aux heures de pointe (à l’exception des lignes automatiques 1, 4 et 14), la journée du 2 octobre s’annonce nettement moins perturbée pour les usagers.

Dans la capitale, le service sera normal sur l’ensemble du réseau RATP, à l’exception de quelques perturbations sur le RER B, qui traverse Paris du Nord au Sud, mais même sur cet axe le trafic sera « quasi-normal » dans Paris, selon le ministre chargé des Transports.

Côté SNCF, la circulation des TGV sera normale, tandis que des perturbations ponctuelles pourraient affecter les TER, RER, Transilien et Intercités.

Dans le secteur aérien, 75 grévistes sont déclarés et « des retards sont à prévoir », mais avec « un impact limité », selon le ministère, qui souligne qu’« aucune perturbation significative n’est à prévoir dans les aéroports parisiens ».

Éducation : une participation en repli malgré une colère persistante

La mobilisation dans le secteur de l’éducation reflète une dynamique d’essoufflement, conséquence d’un calendrier de rentrée déjà chargé et d’une difficulté pour les enseignants à multiplier les jours de grève en l’espace d’un mois.

« Autour de 10 % de grévistes » attendus dans les écoles

Dans les écoles primaires, le FSU-Snuipp prévoit 10 % de grévistes, contre 17,48 % lors de la mobilisation du 18 septembre. Pour la co-secrétaire générale du syndicat, Aurélie Gagnier, ce recul s’explique notamment par un manque de clarté politique : « Le flou politique freine la mobilisation », mais « les personnels que nous rencontrons soutiennent la nécessité de plus de justice fiscale et sociale et reconnaissent l’urgence d’un budget qui réponde aux besoins de l’école. »

Mobilisation un peu moins élevée que le 18 septembre dans le secondaire

Dans les collèges et lycées : même tendance au recul, selon le Snes-FSU. Sa secrétaire générale, Sophie Vénétitay, souligne la difficulté à se mobiliser aussi tôt dans l’année scolaire, juste après la rentrée, au moment où il est « important de voir les élèves, tisser le lien avec eux ».
De même, Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du syndicat SE-Unsa, jointe par l’AFP, relève que plusieurs jours de grève en un mois sont aussi des « jours de salaires en moins ».

Fonction publique : revendications salariales et sociales maintenues

Malgré une mobilisation plus faible que prévue, les revendications portées par l’intersyndicale demeurent inchangées. Les huit organisations représentatives de la fonction publique réclament :

  • une « revalorisation des rémunérations,
  • l’amélioration des conditions d’emploi,
  • l’égalité entre les femmes et les hommes »,
  • ainsi que la création de postes de fonctionnaires.

Lors du 18 septembre, seuls 12,7 % des agents de la fonction publique de l’État avaient fait grève et les fonctions publiques territoriale et hospitalière ne comptaient qu’un peu plus de 7 % de grévistes chacune.

Dans le secteur de la santé, une trentaine de syndicats et associations de soignants et patients appellent aussi à une marche blanche samedi 4 octobre à Paris pour « exiger la sanctuarisation des budgets de santé ».

Dispositif policier conséquent

Près de 5 000 membres des forces de l’ordre seront déployés dans la capitale ce jeudi 2 octobre afin de sécuriser cette nouvelle journée de mobilisation intersyndicale, a affirmé mercredi sur TF1 le préfet de police (PP) de Paris, Laurent Nuñez. Un dispositif « très conséquent » : « pour ce qui concerne les forces de sécurité intérieure, on se prépare comme s’il allait y avoir (…) 55 000 » personnes à Paris, a affirmé Laurent Nuñez. « Comme d’habitude, à chaque fois que nous avons des grandes journées intersyndicales et des manifestations, nous avons la constitution de groupes de casseurs que je distingue très clairement du reste de la manifestation intersyndicale et notamment des organisations syndicales, où la manifestation se passe toujours très bien. Mais devant ce cortège, on a toujours la constitution de black bloc qui se fondent dans ce qu’on appelle le pré-cortège », a justifié le préfet de police.

Il a également prévenu que les forces de l’ordre « débloqueraient immédiatement toute tentative de blocage, qu’il s’agisse de lycées, de dépôts de bus (…) ou de routes ». Laurent Nuñez a par ailleurs indiqué avoir signé un nouvel arrêté autorisant l’usage de drone par les forces de l’ordre pour surveiller la manifestation.


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