Aménagement des rythmes scolaires : rencontre entre l’ANDEV et le ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon

Publié le 22 juin 2012 à 0h00 - par

Lors de son invitation le 13 juin 2012 au ministère de l’Éducation nationale pour évoquer la position de l’association sur l’aménagement des rythmes scolaires, l’ANDEV a rappelé que la gestion de ce dossier est sensible et complexe, qu’il s’agit d’un véritable « serpent de mer » datant de nombreuses décennies, que les gouvernements successifs ont tenté, sans succès, de prendre à bras le corps.

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L’ANDEV a présenté ses positions fondées sur les expériences de ses membres. Elle a insisté sur la nécessité d’un engagement de l’État, ambitieux, durable et respectueux des territoires, dont l’enjeu est bien évidemment la réussite éducative de tous les enfants. Elle a rappelé l’incontournable mise en place d’un cadre national et sa déclinaison concertée à l’échelon local, la prise en compte du temps de l’enfant dans sa globalité (bannissant de ce fait la segmentation des décisions), un temps de service public national d’éducation augmenté et articulé (État et collectivités) et, enfin, la reconnaissance du savoir-faire des territoires pour une mise en œuvre réussie des politiques éducatives concernées.
Les collectivités auront besoin de temps, celui du projet local, de l’appropriation, pour la mise en œuvre des réformes nécessaires.

L’ANDEV a bien été reçue, mais a-t-elle été entendue ou même écoutée ?

Les doutes proviennent des propos de Vincent Peillon dans son interview sur France Inter dès le 14 juin dont l’entretien qu’il a accordé au quotidien L’Est Républicain le même jour, soit 18 heures après notre passage au ministère. Il est indispensable que l’organisation des rythmes de vie de l’enfant soit réfléchie dans sa globalité et non pas de façon partielle, permettant un réel rééquilibrage des temps et une véritable cohérence dans les actions menées, en faveur d’une continuité éducative porteuse de réussite scolaire et éducative.

Ainsi, quelle surprise d’entendre Vincent Peillon annoncer qu’il est favorable, tout de suite, à un allongement des vacances de la Toussaint 2012, qui compteront deux jours et demi de plus. L’ANDEV est bien sûr favorable au cadencement : sept semaines de classe, deux semaines de vacances. Mais, dans la précipitation, va-t-on une fois encore et dans le même temps, réduire les temps d’apprentissage ? Et quelle prise en compte a-t-elle été faite des communes qui ont déjà organisé leur calendrier et leurs prévisions budgétaires et d’effectifs pour ces congés de novembre 2012 ? Interrogé sur cette décision qui avait déjà fait l’objet de commentaires dans les médias, le cabinet du ministre avait répondu qu’il ne s’agissait que d’une rumeur !

Analogiquement, les mêmes questions se posent sur la méthode pour l’annonce d’une journée de prérentrée supplémentaire pour les enseignants.

Quelle surprise encore d’entendre le ministre parler d’une pause minimum d’une heure trente pour la restauration scolaire. Là encore, l’ANDEV est favorable à ce que la pause méridienne devienne un temps éducatif plein et entier. Mais s’agit-il ici de reporter l’aide personnalisée le matin ou le soir, ou bien encore d’obliger les communes à élargir la pause méridienne à deux heures, sans autre considération, ou bien enfin de supprimer cette aide personnalisée, par ailleurs décriée par certains. Aucune de ces trois hypothèses ne nous semble satisfaisante, que ce soit du point de vue du respect dû aux collectivités territoriales ou de celui dû à cette aide personnalisée, qui, pour l’ANDEV, semblait être prometteuse pour la réussite des enfants, à condition qu’elle soit réinscrite dans le temps scolaire.

L’ANDEV rappelle qu’une approche globale des sujets est déterminante dans le chantier qui s’ouvre. Sectoriser les décisions revient à minorer l’intérêt qui doit être porté à nos enfants, à leur éducation en général et à l’école en particulier. L’association, qui avait été reçue le 1er décembre 2010 par les membres de la conférence nationale sur les rythmes, sous le précédent gouvernement, redoutait à l’époque une illusion de concertation. Rassurée par les réactions de M. Ayrault, Premier ministre, sur la méthode, elle pense aujourd’hui ne pas arriver à la conclusion d’hier.

Confiante, forte de ses espérances et de son expertise, l’ANDEV poursuivra la diffusion de ses idées et restera vigilante à leur prise en compte.

Communiqué de l’ANDEV – Anne-Sophie Benoit,

Présidente de l’ANDEV


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