Fin de l’expérimentation d’une cagnotte scolaire pour lutter contre l’absentéisme

Publié le 1 juillet 2010 à 2h00 - par

Le ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives, Marc-Philippe Daubresse a annoncé, le 30 juin, la fin de ce dispositif expérimenté dans l’académie de Créteil qui lie l’assiduité des élèves à une rétribution financière.

Fin de l’expérimentation d’une cagnotte scolaire pour lutter contre l’absentéisme

L’expérimentation d’une cagnotte scolaire pour lutter contre l’absentéisme des élèves, lancée dans trois lycées professionnels de l’académie de Créteil en octobre 2009, qui avait provoqué une levée de boucliers syndicale et politique, ne s’est pas révélée concluante et ne sera pas reconduite l’année prochaine. Cette initiative « n’a pas eu d’effet significatif sur l’absentéisme », a déclaré le ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives Marc-Philippe Daubresse dans un entretien au Parisien/Aujourd’hui en France.

Ce dispositif consistait à allouer une « cagnotte » pouvant aller jusqu’à 10 000 € aux classes les plus assidues en cours en vue de financer un projet éducatif commun (voyage scolaire, achat de matériel informatique…). Chacune des classes-pilotes disposaient d’une cagnotte initiale de 2 000 euros, susceptible de prospérer au fur et à mesure de l’année, si les élèves faisaient preuve d’assiduité. « Les élèves n’ont pas joué le jeu. Il y a même eu une surenchère de la part de certains d’entre eux à ne pas venir en cours », a-t-il ajouté.

« Les enseignants des classes concernées étaient réservés. Ils ne se sont pas appropriés ce dispositif et donc (…) ne souhaitaient pas la prolongation de cette expérimentation », a ajouté le ministre de l’Éducation nationale Luc Chatel, à la sortie du Conseil des ministres.

L’ancien Haut Commissaire aux Solidarités actives Martin Hirsch a estimé quant à lui qu’il était « dommage qu’on ait sacrifié un programme, sans lui donner sa chance ».

Pour le SNES, l’abandon de la cagnotte apparaît comme une mesure « sage » tout en rappelant son « opposition de principe » à un projet qui s’inscrit dans « une politique de détournement de l’attention » alors que 16 000 suppressions de postes sont prévues cette année dans l’Éducation nationale (voir notre flash du 14 mai 2010).

Cette décision satisfait également la CGT Educ’action qui déplore dans un communiqué que le gouvernement préfère toutefois actionner le seul « levier financier » contre l’absentéisme, « que ce soit en positif avec la cagnotte ou en négatif avec la suppression des allocations familiales ».

Mardi, la proposition de loi d’Éric Ciotti visant à suspendre les allocations familiales, après « un premier avertissement », pour lutter contre l’absentéisme scolaire a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale. Ce texte, qui répond à un vœu plusieurs fois exprimé par le chef de l’État, doit être maintenant examiné au Sénat à la rentrée prochaine.


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