Formation des enseignants : les universités pour le report de la réforme « faute d’arbitrages »

Publié le 21 juin 2024 à 9h30 - par

France universités, association qui regroupe universités et grandes écoles, a demandé jeudi 20 juin 2024 le « report » de la réforme voulue par Emmanuel Macron de la formation initiale des enseignants, affirmant ne pas être en mesure de l’appliquer « faute d’arbitrages ».

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Cette réforme, qui ramène le concours du professorat des écoles à bac+3 au lieu de bac+5 et qui doit entrer en vigueur à la rentrée prochaine, avait été présentée par Emmanuel Macron en avril, pour répondre à la grave crise de recrutement dans l’Éducation nationale.

Elle marque un nouveau changement de pied sur la formation initiale des enseignants.

Actuellement la formation des futurs enseignants est organisée à l’université au sein des Inspé (instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation) à travers des masters dédiés (bac + 5).

France Universités, qui compte au total 116 membres, dont 74 universités, demande « instamment au gouvernement de reporter la réforme à la rentrée 2025 et aux ministres en charge de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur d’organiser la concertation nécessaire à la levée des interrogations laissées en suspens », est-il écrit dans un communiqué.

France Universités dit « regretter que, faute d’arbitrages vainement réclamés à plusieurs reprises, les conditions ne soient plus réunies pour que les établissements soient à même de l’appliquer dans des conditions de nature à en garantir la réussite », poursuit le texte.

Plus de 1 500 postes n’ont pas été pourvus cette année à ce stade aux concours de professeurs des écoles, essentiellement dans les académies de Versailles et de Créteil, selon des chiffres récemment relayés par des syndicats, qui alertent sur la « pénurie durable » d’enseignants.

En mai dernier, la ministre de l’Éducation Nicole Belloubet a reconnu qu’il y aurait de nouveau un déficit de professeurs des écoles titulaires à la rentrée prochaine « dans certaines académies », notamment celles de Versailles et Créteil.

L’an dernier, c’est plus de 3 100 postes qui n’avaient pas été pourvus, dont 1 315 dans le premier degré, selon des chiffres publiés début juillet par le ministère de l’Éducation.

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