Des syndicats enseignants demandent la suspension de la réforme de la formation des profs

Publié le 12 juin 2024 à 8h45 - par

Des syndicats enseignants ont demandé mardi 11 juin 2024 au gouvernement de suspendre la réforme de la formation initiale des enseignants, qui doit entrer en vigueur à la rentrée prochaine pour répondre à la grave crise de recrutement dans l’Éducation nationale.

Des syndicats enseignants demandent la suspension de la réforme de la formation des profs
© Par contrastwerkstatt - stock.adobe.com

Cette réforme, qui ramène le concours du professorat des écoles à bac+3 au lieu de bac+5, avait été présentée par Emmanuel Macron en avril, marquant un nouveau changement de pied sur la formation initiale des enseignants.

Mardi 11 juin, quatre syndicats (FSU, Fnec FP-FO, CGT Éduc’action, Snalc) ont pris la décision de ne pas siéger au comité social d’administration du ministère, où devait être présenté le décret entérinant cette réforme. La réunion n’a ainsi pu se tenir, faute de quorum.

Ces syndicats « demandent d’urgence au ministère de suspendre cette réforme, de prendre le temps d’une vraie concertation et d’envisager une réforme qui relancera réellement l’attractivité du métier », ont-ils écrit dans un communiqué commun.

Selon eux, « la crise d’attractivité s’enracine dans la durée et le gouvernement fait le choix de l’aggraver avec une réforme précipitée ». « Le texte statutaire transmis aux organisations syndicales relève d’un mépris et d’une provocation envers les futurs enseignants jamais égalée concernant la rémunération, la formation et l’affectation », poursuivent-ils.

« Si on suit le raisonnement du ministère, les textes devraient être publiés mi-juillet pour une application en septembre alors qu’il n’y a pas eu de dialogue et il y a encore trop de questions sans réponses. C’est intenable », a réagi auprès de l’AFP Jean-Rémi Girard, président du Snalc (collèges et lycées).

Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale SE-Unsa, un des syndicats enseignants à ne pas avoir voulu boycotter ce comité, se dit de son côté « inquiète d’une réforme qui est allée vite ». « Plus on boycotte, plus on reporte les choses. Nous on avait vraiment nécessité à proposer des choses pour faire évoluer le texte », a-t-elle regretté.

Selon une source proche, le ministère de l’Éducation « continue d’avancer sur ses dossiers », malgré le contexte politique incertain.

En mai dernier, la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet a reconnu qu’il y aurait de nouveau un déficit de professeurs des écoles titulaires à la rentrée prochaine « dans certaines académies », notamment celles de Versailles et Créteil.

Dans un récent rapport, le sénateur Max Brisson (LR) et la sénatrice centriste Annick Billon, ont proposé de revoir la formation initiale des professeurs. Ils suggèrent notamment de rendre obligatoires les stages d’immersion pour les futurs enseignants du premier degré dès la licence, ainsi que d’« inscrire la formation dans le temps long », afin de « répondre à un déficit d’attractivité du métier d’enseignant ».

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