À Paris, plusieurs centaines de manifestants se sont élancés en début d’après-midi du jardin du Luxembourg en direction du ministère de l’Éducation, dans une mobilisation regroupant les deux appels à la grève.
« On est en pleine passation des évaluations nationales, qui sont la clé de voûte d’un certain nombre de dégradations des conditions de travail », a expliqué à l’AFP Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-Snuipp, principal syndicat du premier degré (maternelle et élémentaire).
« C’est source de stress pour les élèves, les familles, c’est chronophage pour les enseignants. Toutes ces injonctions contribuent à la perte de sens du métier d’enseignant », a-t-elle ajouté.
Au niveau national, les syndicats FSU-Snuipp, CGT éducation et Sud éducation ont appelé les professeurs des écoles à ne pas faire passer ces évaluations qui démarraient mardi 10 septembre, « pour faire blocage ».
« Au final, ces évaluations sont censées aboutir au tri des élèves, aux fameux groupes de niveau », a critiqué Michaël Marcilloux, co-secrétaire général de la CGT Éduc’action. Et « cette date nationale permet aux enseignants du 93 de rebondir dans leur mobilisation entamée l’année dernière », a-t-il ajouté.
Plus localement, les syndicats d’enseignants de Seine-Saint-Denis ont également appelé à la grève mardi 10 septembre, déplorant une « rentrée catastrophique » et relançant ainsi leur mouvement initié au printemps en faveur d’un plan d’urgence pour l’enseignement public du département, le plus pauvre de France métropolitaine.
« Le but c’est être là pour cette lutte contre le tri social, d’une école à deux vitesses », a souligné dans le cortège Émilie Benoit, co-secrétaire de Sud Éducation 93.
Selon le rectorat de Créteil, 2,65 % des enseignants étaient grévistes dans le premier degré en Seine-Saint-Denis mardi 10 septembre et 7,45 % dans le second degré (collèges et lycées).
Des cortèges ont également défilé dans d’autres villes de France. À Marseille, quelque 150 enseignants et autres personnels de l’éducation se sont rassemblés devant la Direction des Services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN) des Bouches-du-Rhône.
À Toulouse, près d’une centaine de personnes ont manifesté en début d’après-midi derrière deux banderoles, sur lesquelles on pouvait lire « École publique en danger. Non au choc des savoirs, pour un choc des moyens » et « Accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), les invisibles de l’Éducation nationale sont en colère. Non à la précarité ».
À Rennes, ils étaient une quarantaine à la mi-journée devant la DSDEN d’Ille-et-Vilaine. « Avant, les évaluations permettaient aux enseignants de mettre en place (…) leurs cours en conservant leur liberté pédagogique », a estimé Emmanuelle Maray, secrétaire départementale de la FSU-Snuipp et enseignante.
Aujourd’hui, « les résultats ne servent qu’à mettre en place la politique éducative et l’imposer aux enseignants », a-t-elle regretté.
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