La circulaire de rentrée scolaire 2025/2026 est parue le 3 juillet

Publié le 7 juillet 2025 à 13h20 - par

La circulaire ministérielle de la rentrée scolaire 2025/2026, publiée le 3 juillet, réaffirme l’impératif de consolider les savoirs fondamentaux pour favoriser la réussite de tous les élèves.

La circulaire de rentrée 2025 est parue
© Par Florence Piot - stock.adobe.com

« Tenir la promesse républicaine de l’École : élever le niveau général et donner les mêmes chances à tous. » C’est l’intitulé de la circulaire de rentrée 2025, diffusée par la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche avant même le début des vacances scolaires (Bulletin officiel de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports n° 27 du 3 juillet 2025). Ce texte traditionnel définit les grands objectifs pour l’année scolaire à venir. Pour l’année scolaire 2025-2026, ils sont au nombre de trois.

Consolider l’apprentissage des savoirs fondamentaux et favoriser la réussite de tous les élèves

  • De la maternelle à la 6e

Si les évaluations nationales montrent une légère progression des élèves, « de véritables faiblesses demeurent », pointe la circulaire. Ainsi, 15 % des élèves de 6e n’atteignent pas le niveau de CE2 attendu en lecture ; les écarts de performance entre les filles et les garçons en 6e ont cru de 7 points en mathématiques au cours des cinq dernières années ; le développement du vocabulaire et le calcul mental restent à consolider.

Pour renforcer ces acquis fondamentaux dès le début de la scolarité obligatoire, de nouveaux programmes de français et de mathématiques sont donc mis en œuvre de la petite section à la 6e. À la rentrée, chaque professeur disposera de ressources pour enseigner les contenus de ces nouveaux programmes, assure le ministère.

  • Au collège

Pour prendre en charge l’hétérogénéité des élèves au collège, des évaluations nationales exhaustives seront désormais obligatoires pour tous les élèves de 5e. Elles se tiendront dans un format resserré, organisé autour d’une séquence « mathématiques et français » d’une heure, à laquelle s’ajoute le test de fluence. Cette stratégie est d’autant plus importante que le niveau d’exigence du diplôme national du brevet est renforcé, précise la circulaire.

Par ailleurs, l’analyse de la première année de mise en œuvre des groupes de besoins en 6e et 5e fait apparaître « la nécessité d’ajuster l’organisation de ces groupes afin qu’ils constituent une réponse pédagogique adaptée à chaque élève. » En vue de la rentrée prochaine, il s’agit de constituer des groupes en ciblant des compétences précises que les élèves doivent acquérir : fluence, compréhension de textes ou d’énoncé, automatismes de calcul et résolution de problèmes.

  • Au lycée

En juin 2026, tous les élèves passeront une épreuve anticipée de mathématiques à la fin de la classe de 1re au lycée général et technologique, ce qui permettra de valoriser les compétences acquises de la même manière en mathématiques et en français. « Afin d’éviter une pression excessive sur les résultats et d’encadrer le contrôle continu », indique la circulaire, chaque lycée devra préciser son projet d’évaluation à l’aune des résultats de ses élèves aux dernières sessions du baccalauréat. Dès cette année, les élèves et leur famille seront informés des évaluations prises en compte dans le contrôle continu, avec une distinction précise entre les évaluations nécessaires aux professeurs pour mesurer la progression de leurs élèves et celles qui permettent d’évaluer leur niveau de maîtrise.

Au lycée professionnel, à l’issue de la session 2025, un bilan du parcours différencié des élèves de terminale sera réalisé. Celui-ci permettra, le cas échéant, d’opérer les modifications nécessaires. Dans le même temps, l’offre de formation doit continuer d’évoluer pour répondre aux défis économiques et technologiques du pays et aux aspirations des élèves, soutient le ministère. L’année prochaine, chacune des régions académiques, en lien avec les régions, devra définir des cibles de fermeture et d’ouverture des formations pour les deux prochaines années.

  • Le plan Avenir

Lancé à la rentrée 2025, le plan Avenir a pour objectif de « mener une nouvelle bataille pour l’égalité des chances, contre l’autocensure et contre tous les stéréotypes qui persistent encore dans la formation, dans l’orientation et dans les aspirations professionnelles », explique la circulaire. Chaque collège et chaque lycée va se doter d’un plan pluriannuel d’éducation à l’orientation qui définit des objectifs clairs, assortis d’indicateurs de suivi, et prévoit des actions pédagogiques sur un temps d’enseignement dédié.

Dès la classe de 5e, chaque élève suivra un programme d’éducation à l’orientation, avec quatre demi-journées dédiées par an : visites d’entreprises, de plateaux techniques, de salons et forums, rencontres avec des professionnels et des rôles modèles… Les professeurs principaux bénéficieront, à cet effet, d’une formation spécifique dès l’automne 2025, en commençant par les 30 000 professeurs principaux de classe de 3e , avec l’appui des psychologues de l’éducation nationale. Dans les lycées volontaires, un professeur référent orientation accompagnera un même groupe d’élèves de la 1re à la terminale.

Dans le même temps, l’implication des familles dans la conception du projet d’orientation de leur enfant sera renforcée, notamment par l’organisation d’une réunion parents-professeurs avant les conseils de classe du 2e trimestre en 3e et 2de générale et technologique. Dans le cadre du processus d’orientation en 2de professionnelle et en 1re technologique, une bonification pourra être accordée, afin de reconnaître l’engagement personnel et la motivation de l’élève pour la formation visée.

Enfin, pour mieux accompagner les étapes du parcours de l’élève, l’État et les régions vont renforcer leur coopération. Une charte clarifiera les rôles de chacun : l’Éducation nationale assurera l’éducation à l’orientation, tandis qu’il reviendra aux régions d’informer les élèves et de faciliter les liens avec les entreprises et les professionnels du territoire.

  • L’intelligence artificielle

Des formations à l’intelligence artificielle dans la plateforme Pix seront déployées à partir de la rentrée 2025 dans des collèges et lycées volontaires, puis généralisées à tous les collèges et lycées début 2026. Ces formations seront obligatoires pour les élèves de 4e et 2de .

  • La formation initiale et continue des enseignants

La réforme de la formation initiale des professeurs et des conseillers principaux d’éducation (CPE) entrera en vigueur dès la session 2026 des concours de recrutement, avec trois objectifs décline la circulaire ministérielle :

  • attirer davantage de candidats,
  • préparer plus tôt au métier,
  • élever le niveau de formation des futurs professeurs et CPE.

Dès la licence, les étudiants pourront s’engager dans un parcours structuré vers les métiers de l’enseignement. Le concours de recrutement sera désormais accessible à la fin de la licence, permettant une entrée plus précoce, progressive et accompagnée dans la profession. Une licence dédiée préparera spécifiquement au professorat des écoles, afin de susciter ou de confirmer leurs motivations. Les lauréats du concours bénéficieront d’une formation statutaire rémunérée durant les deux années de master, qui articulera contenus disciplinaires, savoir-faire professionnels et réflexion sur les enjeux éducatifs. Dès la rentrée 2025, des modules d’accompagnement de 60 heures seront proposés dans les universités pour aider les étudiants à se préparer à cette nouvelle voie d’accès. Enfin, le concours en master restera ouvert en 2026 et 2027 pour celles et ceux qui s’y préparent.

Parallèlement, le nouveau schéma directeur de la politique de formation continue pour la période 2025-2029 marque « la volonté de mieux répondre aux attentes des personnels tout en soutenant les priorités de l’institution. » Dans cette perspective, les écoles académiques de la formation continue (EAFC) voient leur rôle conforté comme acteurs clés, à la fois relais de la stratégie nationale et moteurs d’une mise en œuvre adaptée aux réalités locales partagées dans le cadre des instances académiques et départementales. Le prochain programme national de formation (PNF) s’inscrira « pleinement dans cette ambition. »

Bâtir une école de l’engagement, de la justice et de la responsabilité

« L’École doit rester le premier lieu d’une transmission des principes et valeurs qui fondent le pacte républicain et garantissent à tous les élèves de devenir des citoyens libres et éclairés », défend le ministère via sa circulaire.

Le 9 décembre 2025 marquera le 120e anniversaire de la loi de séparation des Églises et de l’État. Cette commémoration offre l’occasion de promouvoir le principe de laïcité qui sous-tend les valeurs de la devise républicaine, d’expliciter sa portée émancipatrice et de permettre à chacun d’être conscient de ses implications, annonce le ministère. Un appel à projets, lancé à la rentrée scolaire, permettra de rendre visibles et de valoriser les actions menées dans les académies et les établissements à cette occasion, ajoute-t-il.

Par ailleurs, la lutte contre les inégalités territoriales s’appuiera, à la faveur de la convention signée entre le ministère de l’Éducation nationale et l’Association des Maires de France (AMF), sur le renforcement des observatoires des dynamiques rurales (ODR).

Pour lutter contre les inégalités sociales, le déploiement des cités éducatives dans les territoires volontaires se poursuit avec 40 nouvelles labellisations annoncées en mai 2025, portant ainsi à 251 le nombre de cités éducatives réparties sur l’ensemble du territoire.

Enfin, à la rentrée 2025, près de 500 pôles d’appui à la scolarité (PAS) vont se déployer sur l’ensemble du territoire en vue de leur généralisation prévue en 2027. En appui des équipes pédagogiques, les PAS visent à améliorer la scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers, dont les élèves en situation de handicap.

Garantir les conditions d’une école qui protège et rassemble

« Un climat scolaire serein et protecteur est une condition indispensable à la transmission des savoirs et au bien-être des élèves et des personnels. Tous les moyens doivent être mis en œuvre pour garantir la promesse républicaine de protection et d’émancipation de tous les élèves », insiste le ministère.

Pour contribuer à la santé et au bien-être des élèves, la mobilisation de l’ensemble de la communauté scolaire sur la question de la santé mentale doit être amplifiée. C’est pourquoi chaque circonscription, chaque collège et chaque lycée devra disposer d’un protocole santé mentale opérationnel avant la fin de l’année 2025. Deux personnels repères seront également identifiés et formés dans chaque circonscription, collège et lycée.

Par ailleurs, dans la continuité des mesures déjà engagées, une stratégie pour une École plus sûre et protectrice sera mise en œuvre dès la rentrée 2025. Ainsi, les mesures de lutte contre l’introduction d’armes, notamment de couteaux, dans les établissements seront poursuivies. Le conseil de discipline sera désormais systématiquement réuni lorsqu’un élève introduit ou détient une arme dans un établissement scolaire.

Enfin, déployé dans l’ensemble des écoles, collèges et lycées publics, le programme phare structure l’action pour lutter contre le harcèlement : prévenir, détecter et prendre en charge les situations. Dans ce cadre, à la rentrée 2025, les élèves du CE2 à la terminale répondront de nouveau à un questionnaire d’autoévaluation afin de mieux repérer les situations de harcèlement.