La moitié des enseignants du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse à temps plein déclare travailler au moins 42,8 heures par semaine, selon une récente note d’information (n° 22.30 – octobre 2022) de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP). Cette médiane masque d’importantes disparités. En effet, 10 % des enseignants déclarent travailler moins de 34 heures hebdomadaires ; à l’opposé, 10 % plus de 63 heures hebdomadaires. En complément, durant leurs 16 semaines de vacances scolaires, la moitié des enseignants déclare travailler au moins 34 jours, répartis à parts égales entre les congés d’été et les autres vacances. Cela représente 2 jours par semaine, en totalité ou partiellement, le nombre d’heures travaillées chaque jour n’étant pas précisé, indique la DEPP.
Un temps de travail qui diffère peu entre le primaire et le secondaire
Hors vacances scolaires, le temps de travail hebdomadaire médian est légèrement supérieur chez les enseignants du premier degré (43 heures) par rapport à ceux du second degré (42 heures). Par ailleurs, la variabilité du temps de travail s’avère plus importante dans le second degré que dans le premier. Ainsi, en excluant les 10 % d’enseignants aux temps de travail les plus faibles et les plus élevés, le temps total déclaré varie de :
- 33 heures à 65 heures par semaine dans le second degré ;
- 35 heures à 60 heures par semaine dans le premier degré.
Cette variabilité traduit l’hétérogénéité de leurs situations, ainsi que les difficultés, pour un enseignant, à déclarer son temps de travail sur une semaine « habituelle ». Cette variabilité rend les moyennes sur le temps de travail fragiles, reconnaît la DEPP.
Plus d’heures devant les élèves dans le 1er degré, plus de préparation dans le 2nd degré
Le temps de travail des enseignants peut se décomposer en trois catégories : les heures d’enseignement devant les élèves, les heures de préparation de cours et de correction de copie, et les heures consacrées aux autres activités (périscolaire, conseils des professeurs, réunion avec les parents). L’importance de ces tâches diffère selon le niveau d’enseignement. Ainsi, les enseignants du premier degré déclarent consacrer plus de temps d’enseignement face aux élèves (59 % de leur temps de travail contre 49 % dans le second degré), tandis que les enseignants du second degré déclarent consacrer plus de temps à la préparation et à la correction des copies. Les professeurs d’EPS et les professeurs documentalistes déclarent, quant à eux, un temps d’enseignement plus important et moins de préparation ou correction des copies que les autres enseignants du second degré.
Les femmes travaillent plus que les hommes pendant les vacances scolaires
Quel que soit le degré, les hommes et les femmes travaillent sensiblement le même nombre d’heures dans la semaine. Cependant, les femmes déclarent travailler plus que les hommes pendant les vacances scolaires. Dans le premier degré, la médiane est de 34 jours pour les femmes et 29 jours pour les hommes, respectivement 35 et 31 jours dans le second degré.
Le fait d’être en couple ou d’avoir des enfants à charge semble jouer assez peu sur le nombre d’heures hebdomadaires et le nombre de jours travaillés pendant les vacances scolaires, observe la DEPP. Toutefois, ces deux variables ont un effet sur la répartition du temps de travail. Les enseignants ayant des enfants organisent leur temps de travail différemment. Ils semblent moins travailler pendant la semaine, mais profitent des vacances scolaires pour préparer leurs cours et corriger les copies.
Enfin, sans surprise, les jeunes enseignants, quel que soit leur sexe, consacrent plus de jours à préparer leurs cours durant les vacances scolaires que les professeurs plus expérimentés. En effet, la moitié des moins de 35 ans enseignant dans le premier degré déclare travailler au moins 41 jours pendant les vacances contre 27 jours pour ceux âgés de 45 ans ou plus, rapporte la DEPP.
