La ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot, a reçu le 5 mars, des mains de la sénatrice de Paris Chantal Jouanno, son rapport sur l’hypersexualisation des enfants, intitulé : « Contre l’hypersexualisation, un nouveau combat pour l’égalité ». « Alertée par ce phénomène de société », la ministre avait confié, en novembre 2011, une mission à Chantal Jouanno, afin de dresser un état des lieux et de formuler des recommandations.
« L’hypersexualisation s’insinue, en effet, dans de nombreux domaines : publicité, mode, produits de consommation (strings, soutiens-gorges ampliformes, etc.) et évènementiel (concours de mini-miss) », constate le ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale. La sénatrice de Paris et ancienne ministre « a identifié les dangers et les conséquences de l’hypersexualisation sur les enfants, que ce soit en matière de sexualité ou de rapport au corps ».
Le Centre d’analyse stratégique (CAS), organisme directement rattaché au Premier ministre, s’est également saisi du sujet. La note remise à Roselyne Bachelot par son directeur général, Vincent Chriqui, analyse les mesures adoptées ou proposées à l’étranger depuis le début des années 2000, afin de protéger les enfants contre le phénomène d’hypersexualisation de l’espace public.
Ces mesures s’articulent autour de deux axes : d’un côté, l’information et l’éducation, de l’autre, l’encadrement des pratiques jugées abusives.
Le rapport de la sénatrice de Paris avance une série de 12 recommandations, dont la première est « d’interdire la promotion d’images hypersexualisées des enfants ». Parmi les recommandations formulées, la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale retient en priorité les suivantes :
- L’interdiction des concours de mini miss de moins de 16 ans.
- La mise à la disposition des parents d’informations pratiques, notamment sur l’usage du numérique par les enfants.
- La rédaction d’une charte par laquelle les acteurs économiques s’engagent à lutter contre l’hypersexualisation.
- La création d’un guichet unique d’information et la mise en place d’un système de signalement par les parents d’abus observés dans le secteur marchand ou médiatique via un site internet public.
« Le hasard nous a conduit à 12 recommandations – ma superstition m’incite à éviter le chiffre 13 – cela aurait donc pu ressembler à une interpellation des candidats aux élections futures. Mais « toute ressemblance serait le pur fruit du hasard… », conclut Chantal Jouanno. Je souhaite simplement que nous parvenions à rompre le silence de la complaisance, car les mesures de prévention ne sont pas d’une complexité redoutable ».