Quartiers prioritaires : les habitants veulent plus de mixité sociale

Publié le 1 juillet 2021 à 7h30 - par

Relativement satisfaits par leur territoire, les habitants des quartiers prioritaires de la ville (QPV) plébiscitent la mixité sociale et la restauration des infrastructures, selon un sondage commandé par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru).

Quartiers prioritaires : les habitants veulent plus de mixité sociale

Soixante-quinze pour cent des personnes interrogées se déclarent attachées à leur quartier.

Le chiffre descend légèrement à 68 % pour les personnes résidant dans un QPV. Elles sont tout autant à juger que la situation dans leur quartier est bonne, contre 84 % pour l’ensemble de la population vivant en France.

« Les gens aiment leur quartier. Dans l’imaginaire collectif, ce n’est pas forcément la vision que les personnes s’en font », considère Nicolas Grivel, directeur général de l’Anru, commanditaire du sondage réalisé par Harris Interactive.

S’ils sont satisfaits de la situation de leur quartier, seule une minorité la considère comme meilleure, lorsque comparée à la moyenne des autres territoires en France : 29 % dans les QPV, 48 % partout en France.

Les habitants des QPV ont des « attentes plus marquées envers les pouvoirs publics », souligne l’Anru. Parmi leurs principales préoccupations : les rénovations énergétiques, plus d’espaces verts et la rénovation intérieure des logements.

« L’essentiel des habitants ont envie de rester dans leur quartier mais veulent y vivre mieux », résume Olivier Klein, président de l’Anru et maire de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Selon lui, cet attachement s’explique par une fraternité et une solidarité fortes dans ces territoires ainsi qu’une vie associative développée.

Ils sont aussi 77 % des habitants des QPV à souhaiter être mieux intégrés dans leur ville (53 % dans la population générale), 76 % veulent des bâtiments plus diversifiés comme des commerces et des services publics (contre 54 %) et 65 % aimeraient regrouper des habitants aux situations sociales plus différentes (43 %).

Outre la santé, l’éducation et la sécurité dans l’espace public, la mixité sociale est plébiscitée par les habitants des QPV comme priorité pour améliorer la vie des habitants.

Ils sont 70 % des habitants des QPV à considérer comme « tout à fait prioritaire » l’amélioration de la mixité sociale dans leur quartier contre 45 % de la population française. « Ce sondage montre que l’entre-soi et le communautarisme sont subis mais pas voulus », estime Olivier Klein.

L’Anru présentera les résultats du sondage lors des Journées d’échanges du renouvellement urbain jeudi et vendredi 2 juillet, durant lesquelles plusieurs initiatives locales seront mises en valeur.

Enquête Harris Interactive pour l’Anru, réalisée en ligne du 28 mai au 10 juin auprès de deux échantillons : l’un de 1 013 personnes, représentatif de la population vivant en France âgée de 18 ans et plus ; l’autre de 655 représentatif des habitants des QPV majeurs, selon la méthode des quotas.

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