L’Insee dresse le « portrait social » de la France (1)

Publié le 21 novembre 2011 à 0h00 - par

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) vient de publier l’édition 2011 de son ouvrage de référence « France, portrait social ». Présentation.

En quelque 300 pages, « France, portrait social », l’ouvrage de référence de l’Institut de la statistique et des études économiques (Insee), présente le bilan des évolutions économiques et sociales de l’année écoulée. L’institut brosse le portrait de la population française en matière de démographie et d’éducation, décrit les disparités et les évolutions de salaires et de niveaux de vie et dépeint les conditions de vie.
 

Une population en forte croissance

En l’espace d’une génération, la population française est passée de 55 millions d’habitants, en 1981, à 65 millions, au 1er janvier 2011 ! La croissance démographique se révèle beaucoup plus forte en France que chez nos voisins européens. La forte croissance de la population française trouve son origine dans plusieurs facteurs.

La progression de l’espérance de vie (+ 7 ans en 30 ans) et les effets des migrations ont chacun entraîné une augmentation de la population de 3 millions. Enfin, 5 millions découlent de la forme très particulière de la pyramide des âges française en 1981. Celle-ci se caractérisait par une population relativement faible au-delà de 60 ans, du fait notamment des générations creuses de la première guerre mondiale. Au contraire, les générations alors âgées de moins de 30 ans (issues du baby-boom) étaient relativement nombreuses ; elles ont eu des enfants depuis.
 

Des inégalités de niveau de vie relativement stables

Le niveau de vie d’une personne dépend de ses revenus personnels, mais aussi des ressources du ménage (revenus des autres membres du ménage, revenus du patrimoine, prestations sociales). La moitié des personnes avait un niveau de vie inférieur à 1 590 euros par mois en 2009. En moyenne, les personnes en emploi ont des revenus personnels supérieurs à ceux des autres statuts d’activité, et qui représentent plus de la moitié des ressources totales de leur ménage. Pour cette raison, mais aussi parce qu’elles ont plus souvent un conjoint en emploi, leur niveau de vie moyen est plus élevé que celui des personnes dans une autre situation d’activité. Les retraités ont en moyenne des revenus personnels plus faibles, mais des revenus du patrimoine plus élevés.

Cependant, les niveaux de vie moyens cachent des inégalités plus ou moins fortes au sein de chaque statut d’activité, observe l’Insee. Ainsi, deux personnes en emploi sur dix font, malgré tout, partie des 30% de personnes les plus modestes. C’est le cas de six chômeurs sur dix et de trois retraités sur dix. Entre 1996 et 2009, les inégalités de niveau de vie dans l’ensemble de la population semblent globalement stables. Néanmoins, en haut de l’échelle, la part des niveaux de vie détenue par les plus aisés augmente. C’est notamment le cas au sein des personnes en emploi. Les inégalités de niveau de vie sont plus élevées parmi les chômeurs et elles ont eu tendance à augmenter légèrement depuis 2002.
 

La redistribution : état des lieux en 2010 et évolution depuis 20 ans

Les prestations sociales et les prélèvements réduisent les inégalités de revenus dans la population. En 2010, les prestations sociales (prestations familiales, minima sociaux et allocations logement) contribuent pour les deux tiers à cette réduction et les prélèvements pour un tiers, imputable en très grande partie à l’impôt sur le revenu. En 20 ans, l’impact redistributif du système socio-fiscal, est peu modifié : il s’est légèrement réduit, sous l’effet de différentes mesures. L’impôt sur le revenu était, en 2010, à la fois moins progressif et d’un montant relativement plus faible qu’en 1990. « Il réduit donc moins les inégalités de revenus », conclut l’Insee.

De même, les prestations sociales apparaissent moins redistributives qu’elles ne l’étaient en 1990. Elles ont été, le plus souvent, revalorisées selon l’inflation et ont donc évolué moins vite que les revenus moyens de la population. « Cette érosion relative de leurs montants, qui affecte leur capacité à réduire les inégalités, l’a emporté sur certaines réformes ayant, à l’inverse, accentué leur progressivité », note l’Insee. La création de la CSG a eu, en revanche, un impact de sens opposé, car ce prélèvement apparaît plus progressif que les cotisations auxquelles il s’est substitué. Au total, entre 1990 et 2010, le rôle du financement de la protection sociale dans la réduction des inégalités s’est accru, tandis que celui des deux canaux traditionnels de la redistribution (les prestations et l’impôt sur le revenu) s’est resserré.

Le document intégral est à télécharger sur www.Insee.fr


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