Sous-budgété, mal piloté : l’hébergement d’urgence passé au crible

Publié le 17 juillet 2025 à 13h10, mis à jour le 17 juillet 2025 à 13h10 - par

Le programme d’hébergement d’urgence souffre d’une sous-budgétisation chronique et d’un déficit de pilotage qui ne lui permettent pas en l’état de répondre à l’ensemble des demandes, selon un rapport de trois inspections générales publié mercredi 16 juillet 2025.

Sous-budgété, mal piloté : l'hébergement d'urgence passé au crible
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L’inspection générale des finances (IGF), l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l’inspection générale de l’administration (IGA) ont passé au crible le programme « Hébergement, parcours vers le logement et insertion des personnes vulnérables ».

En 2024, ce programme a représenté 2,3 milliards d’euros pour 203 000 places en structure d’hébergement généraliste.

Le « parc actuel d’hébergement généraliste, stable en nombre de places depuis 2021, ne permet pas de répondre à l’ensemble des demandes », observent-elles dans leur rapport de 400 pages. « Depuis cette date, le nombre de demandeurs d’hébergement a progressé de 49 % et (…) 61 % des demandes demeurent non pourvues chaque jour, en moyenne ».

« Dans ce contexte, les services de l’État ont été amenés à définir des critères de priorité d’accès à l’hébergement restrictifs, reposant sur une analyse de la vulnérabilité des demandeurs parfois poussée à l’extrême », déplorent-elles.

Les trois inspections pointent également une « sous budgétisation chronique » aux « alentours de 200 millions d’euros par an sur les trois dernières années » et un « déficit de pilotage ».

Face à ces constats, elles émettent une vingtaine de recommandations visant à « fluidifier les parcours » vers le logement et à « optimiser les moyens publics » alloués à l’hébergement.

Elles appellent notamment à une « augmentation du taux d’occupation des places du parc d’hébergement généraliste, avec un pilotage départemental et régional renforcé, visant 96 % d’occupation », soit « potentiellement 4 700 personnes hébergées en plus à l’instant T ».

Sur le plan budgétaire, les inspections ont identifié deux mesures d’économie « sans réduction du nombre de places » : la convergence du coût administratif par place (entre 18 et 63 millions d’euros d’économies) et la convergence des coûts des centres d’hébergement d’urgence (CHU) entre départements « ayant des caractéristiques similaires » (10,5 millions d’euros).

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