Emploi : des personnes handicapées restent sans formation

Publié le 9 août 2012 à 0h00 - par

Selon quatre associations du secteur, plus de 3 300 personnes en situation de handicap sont « privées de formation faute de moyens accordés par les pouvoirs publics ! »

Emploi : des personnes handicapées restent sans formation

L’APF, l’Apajh, l’Unapei et la Fnath s’associent pour dénoncer « l’abandon de 3 334 parcours de formation destinés aux demandeurs d’emploi en situation de handicap, en raison d’un blocage des moyens de fonctionnement du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) par les tutelles. »

Alors que la situation de l’emploi des personnes en situation de handicap connait actuellement une forte dégradation – 14,7 % d’augmentation du taux du chômage en 2011, selon Pôle emploi – et quelques semaines après la conférence sociale, « cette décision sonne comme un recul inacceptable pour l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap ! », s’insurgent les quatre associations. Aussi, l’APF, l’Apajh, l’Unapei et la Fnath demandent aux tutelles d’accorder les crédits suffisants au FIPHFP, « afin que ce dernier puisse assurer ses missions et permettre, dans les meilleurs délais, la mise en place de ces 3 334 parcours de formation ! »

En application de la loi de finances pour 2011, le FIPHFP et l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) se sont vu transférer, de façon partagée, la compétence pour financer et assurer la mise en œuvre des parcours de formation professionnelle pré-qualifiante et certifiante des demandeurs d’emploi en situation de handicap. À ce titre, il a été prévu que ces deux fonds se substituent à l’État comme cocontractants de l’Afpa pour l’exécution du lot du marché de formation professionnelle relatif aux demandeurs d’emploi reconnus travailleurs handicapés. Arrivant à échéance en juin, cette convention était susceptible de bénéficier d’une prolongation. Cependant, les deux fonds étant solidairement engagés dans le cadre d’un groupe de commande, toute prolongation suppose l’accord des deux parties, précisent les quatre associations.

Or, si l’Agefiph a émis un avis favorable début juillet, une telle décision n’a pu être obtenue du FIPHFP. En effet, ce dernier reste dans l’attente de nouveaux arbitrages des pouvoirs publics, les tutelles bloquant, depuis un an, tout octroi de moyens de fonctionnement au FIPHFP, en dépit d’un audit externe conduit en 2011 démontrant les besoins liés à la montée en charge de son activité.

Les trois collèges du Comité national du FIPHFP (employeurs, associations et organisations syndicales) ont voté à l’unanimité contre l’arbitrage de l’État en mars dernier et sollicité un nouvel arbitrage du Premier ministre à ce sujet fin juin, après avoir ajourné la tenue du comité national.

Au-delà des raisons administratives et budgétaires invoquées par les pouvoirs publics, l’APF, l’Apajh, l’Unapei et la Fnath « constatent les conséquences directes et les dommages collatéraux provoqués par ces décisions. Alors que l’accès à la formation et à la qualification constitue le moteur essentiel de l’accès ou du retour à l’emploi, ce sont aujourd’hui 3 334 personnes qui sont privées de leur formation ! »


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