Portraits d'acteurs

Agnès Reiner, Directrice générale déléguée - Appui opérationnel et stratégique ANCT

Agnès Reiner

Directrice générale déléguée - Appui opérationnel et stratégique ANCT

« J'ai occupé des fonctions très diverses et dans des structures très variées. Mon choix a été, dès le départ, de ne pas m'enfermer dans une spécialité mais, au contraire, de me confronter au plus grand nombre de domaines possibles pour apprendre, encore et encore. »

Quelles sont vos fonctions actuelles ?

Agnès Reiner : Je suis, depuis le 1er avril 2020, directrice générale déléguée à l'appui opérationnel et stratégique à l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), établissement public de l'État créé le 1er janvier 2020 à partir de la fusion du Commissariat général à l'égalité des territoires, de l'Agence du numérique et de l'Établissement public pour l'aménagement et la restructuration des espaces commerciaux et artisanaux.

Quelles ont été les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

Agnès Reiner : À la fin de mes études (DESS en droit public et diplôme de Sciences-Po Paris), j'ai passé le concours d'administrateur territorial. À cette époque, l'INET n'existait pas encore et nous suivions la formation initiale en alternance pendant deux ans, après avoir été recrutés. Mon premier poste fut au Conseil général des Vosges où j'ai passé quatre ans. Recruter une jeune administratrice du concours externe, qui plus est devant suivre une semaine de formation tous les mois, n'était pas une évidence et je remercie encore le DGS du conseil général d'avoir fait ce pari.

Ensuite, je suis venue à Paris et je n'en suis plus repartie. J'ai passé de nombreuses années au CNFPT d'abord en tant que directrice des concours puis en tant que directrice générale adjointe chargée de l'emploi et des carrières.

J'ai quitté le CNFPT en 2010 et depuis, j'ai multiplié les détachements : à l'AMF d'abord où j'ai occupé le poste de directrice générale adjointe, au ministère de l'Intérieur ensuite, avec deux postes successifs à la DGCL et à la Direction générale des étrangers en France. Enfin, j'ai rejoint l'ANCT cette année.

Citez le projet qui vous a le plus marquée et dont vous êtes le plus fière ?

Agnès Reiner : Même si c'est un peu ancien maintenant, je reste particulièrement fière de ce que j'ai construit avec mon équipe de la direction des concours : nous avons été les premiers, au CNFPT, à établir une programmation des concours sur trois ans, à proposer une pré-inscription en ligne et nous avions créé huit centres interrégionaux de concours (CIC) qui apportaient beaucoup de professionnalisme à cette activité exigeante. Depuis, la plupart de ces concours ont été transférés aux centres de gestion et les CIC ont été supprimés. C'était donc en partie une œuvre éphémère. Mais le soin que nous avons apporté à l'organisation des concours pendant plusieurs années a permis au CNFPT d'obtenir par la suite une certification qualité, ce qui est remarquable. J'ai l'impression d'y avoir contribué et je garde un excellent souvenir de cette période.

Avez-vous un rêve que vous souhaiteriez concrétiser ?

Agnès Reiner : Mon rêve professionnel serait de retravailler un jour dans une collectivité ou un établissement public local. Il ne semble pas si inatteignable que cela mais jusqu'à présent, le seul frein était celui de la mobilité géographique. Même si mon parcours a essentiellement été tourné vers les collectivités, exercer au sein de l'une d'elles, porter la responsabilité d'un projet local me donnerait la satisfaction de retrouver le sens du travail de proximité.

Comment décririez-vous votre engagement personnel en tant qu'acteur public ?

Agnès Reiner : Si je suis fonctionnaire territorial, c'est parce que je souhaite que mon activité soit utile socialement. Cette notion d'utilité est essentielle pour moi. J'ai donc besoin de porter des projets qui apportent des choses concrètes aux citoyens.

J'ai occupé des fonctions très diverses et dans des structures très variées. Mon choix a été, dès le départ, de ne pas m'enfermer dans une spécialité mais, au contraire, de me confronter au plus grand nombre de domaines possibles pour apprendre, encore et encore. Comme je ne suis pas experte de tous ces domaines, ma principale valeur ajoutée est de savoir faire travailler les équipes ensemble, de créer des ponts, des liens. Si je devais le résumer en un mot, ce serait un rôle de chef d'orchestre : faire jouer des musiciens nombreux et différents dans une belle harmonie.

Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?

Agnès Reiner : Pour jouer efficacement ce rôle de chef d'orchestre, il faut avant tout des qualités relationnelles. Être à l'écoute, remercier, faire preuve d'humour et d'empathie, cela peut paraître banal mais c'est essentiel. Et je suis toujours étonnée quand on me remercie d'être ainsi car cela me semble tellement normal.

D'autres qualités ne sont pas moins importantes : faire ce qu'on dit, dire ce qu'on fait, avoir une rigueur personnelle, être exemplaire. Tout cela permet d'instaurer une relation de confiance avec les équipes qui me paraît absolument nécessaire.

Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marquée dans votre carrière ?

Agnès Reiner : J'ai une reconnaissance toute particulière pour les deux DGS que j'ai eus au CNFPT et qui m'ont accordé leur confiance : Christian Olivérès, qui m'a recrutée et m'a confié des projets ambitieux relatifs aux concours, évoqués tout à l'heure, et Jacques Charlot, qui a cru en moi et m'a nommée directrice générale adjointe. Ils ont tous les deux été marquants dans mon parcours parce qu'ils m'ont fait franchir des étapes que je n'aurai jamais osé franchir, en me forçant à surmonter ma réserve et mes complexes.

Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière ?

Agnès Reiner : Sur un plan personnel, ma carrière a pris un autre tournant à partir du moment où j'ai été détachée. La première partie était un parcours territorial classique. Ensuite, j'ai pris des chemins variés : association d'élus, administration centrale de l'État puis établissement public de l'État. Cela m'a permis d'élargir mon horizon professionnel, de m'ouvrir à d'autres réseaux, de découvrir des cultures vraiment différentes. Le détachement est un véritable atout dans le statut de la fonction publique, même si on se sent parfois un peu de nulle part.

Sur un plan plus général, le développement des outils numériques, et en particulier des courriels, a provoqué une accélération du rythme depuis de nombreuses années maintenant, et induit un stress permanent qu'il faut apprendre à gérer. Tout devient urgent et les relations directes passent parfois au second plan. Je pense que nous n'avons pas encore trouvé la bonne manière d'utiliser ces outils. Avec le télétravail qui va certainement se développer dans les mois à venir, nous allons devoir encore adapter nos pratiques managériales et cela sera un nouveau chantier passionnant.

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