Portraits d'acteurs

Alexandra Artis

Alexandra Artis

Directrice Générale des Services de la ville de Charvieu-Chavagneux

« Je considère que la mobilité pour un cadre est primordiale, car elle est toujours enrichissante et gage de développement de compétences. »

Quelles sont vos fonctions actuelles et les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

Alexandra Artis : Depuis novembre 2021, j'occupe les fonctions de Directrice Générale des Services de la ville de Charvieu-Chavagneux, qui compte un peu plus de 10 000 habitants. Elle est membre de la Communauté de communes la LYSED : Lyon Saint Exupéry en Dauphiné, qui rassemble les quatre communes les plus proches de l'agglomération lyonnaise. C'est une ville qui voit sa population en constante augmentation (plus de 17 % en cinq ans) et qui peut être considérée comme appartenant à la banlieue de Lyon.

Après Hypokhâgne et un DESS en droit à l'université de Montpellier, j'ai débuté ma carrière dans la fonction publique territoriale à la Direction de la commande publique de la communauté d'agglomération de Nice Côte d'azur. Puis à la ville d'Antibes, mon affectation suivante, j'ai développé une politique de centralisation des achats au sein de la Direction de la commande publique de cette collectivité, et j'ai élaboré un guide interne d'achat, outil didactique, dont le double objectif était non seulement la sécurisation juridique, mais aussi l'optimisation des achats. Par la suite, j'ai été Responsable de la Coordination à  la Direction des Ressources humaines de la ville d'Antibes. Ensuite j'ai eu en charge, en qualité de  Directrice Générale Adjointe des Services à la ville de Vence, la Caisse des écoles, les actions en matière de famille, enfance, jeunesse, éducation, sports et vie associative, logement social et également la direction du CCAS.

J'ai occupé des postes dans des collectivités de tailles très différentes. Chaque mutation a été pour moi un nouveau défi. L'expérience dans des villes de strate démographique moyenne m'a dotée d'une polyvalence et d'une vision que je pense nécessaires. Je considère que la mobilité pour un cadre est primordiale, car elle est toujours enrichissante et gage de développement de compétences.

Si vous deviez décrire votre métier actuel en 3 mots, quels seraient-ils ?

Alexandra Artis : Stratégie – Écoute - Adaptabilité.

Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?

Alexandra Artis : Je citerai la Charte de déontologie et d'éthique du Syndicat National des Directeurs Généraux des Collectivités Territoriales (SNDGCT) à laquelle j'adhère totalement. La culture de l'exemplarité que doit développer un DGS auprès de l'équipe encadrante mais également auprès de l'ensemble des agents, participe à la crédibilité de l'action du service public. En sa qualité de manager d'équipe et de projets, un DGS doit également veiller au respect des valeurs humaines : engagement, respect, écoute, solidarité et reconnaissance.

Qu'est-ce qui vous fait lever chaque matin ?

Alexandra Artis : Participer à la mise en œuvre des politiques publiques et contribuer au développement des services publics au bénéfice des citoyens.

Quel est le projet qui vous a le plus marquée et dont vous êtes le plus fière ?

Alexandra Artis : Le projet que je mène actuellement : optimiser l'organisation des services et accompagner les équipes pour mettre en œuvre le programme de l'équipe municipale, pour préparer le futur de la ville et améliorer le quotidien de ses habitants.

Avez-vous un rêve que vous souhaiteriez concrétiser ?

Alexandra Artis : Voir plus de femmes accéder au poste de direction générale. Selon les statistiques, il n'y a qu'une très faible proportion de femmes DGS, dans une fonction publique pourtant très féminisée. Il y a pourtant un vivier de femmes compétentes ! Parce que je suis une femme, j'ai dû beaucoup démontrer, et faire « le kilomètre supplémentaire », toujours... Aujourd'hui nos métiers exigent en même temps, la rigueur, la souplesse, la réactivité, la technicité, la totale disponibilité, l'intelligence émotionnelle, la richesse de perceptions... Honnêtement, des équipes formées seulement d'hommes ne permettent pas d'intégrer cette complexité. Il faut de la diversité !

Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marquée dans votre carrière ?

Alexandra Artis : « Il n'y a pas de hasard. Il n'y a que des rendez-vous » disait Paul Éluard. J'ai eu rendez-vous avec certaines personnes qui m'ont fait progresser et ont contribué à mon évolution professionnelle. Je pense notamment à un ancien directeur général des services du département des Alpes Maritimes, à deux maires… qui m'ont fait confiance et grâce à qui je vis des aventures professionnelles très enrichissantes.

Quelle est votre citation préférée et pourquoi ?

Alexandra Artis : « Je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme ». Tiré de Invictus, poème de William Ernest Henley. Au-delà du poème qui est magnifique, il y a une vérité à retenir. L'adversité nous touche tous de façon imprévisible et de manière différente. Il ne tient qu'à nous de relever le défi qu'elle nous a réservé, aussi difficile soit-il.

Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière ?

Alexandra Artis : Tout d'abord, la crise sanitaire qui a indéniablement impacté nos vies professionnelles. Elle nous a obligé à repenser nos modes organisationnels, nos modes de management et à intégrer la pratique du télétravail. Ensuite, la numérisation des services publics. Ce mouvement de numérisation massif transforme de manière profonde les relations entre usagers et services publics. Cela ne peut se faire à marche forcée, sans tenir compte des territoires, des difficultés bien réelles d'une partie de la population et des besoins spécifiques de certaines catégories d'usagers.



Propos recueillis par Hugues Perinel

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