Portraits d'acteurs

Claire Sorrentini

Claire Sorrentini

Directrice générale adjointe Petit-e-s Marseillais-e-s (Petite enfance, Éducation, Jeunesse) à la ville de Marseille

« La richesse des postes dans la Territoriale, c'est justement de pouvoir rencontrer des femmes et des hommes de métiers et d'horizons divers, parmi les élus, les équipes, les partenaires institutionnels ou associatifs, ou les citoyens, dont certains ont des parcours qui ne laissent jamais indifférent-e. »

Quelles sont vos fonctions actuelles et les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

Claire Sorrentini : Je suis actuellement DGA de la ville des petites Marseillaises et petits Marseillais (Petite enfance, Éducation, Jeunesse) à la ville de Marseille, ma ville, que je retrouve presque 20 ans après en être partie pour faire mes études à l'IEP de Bordeaux en 2002. J'ai ensuite suivi la formation d'administrateur territorial à l'INET à Strasbourg (promotion Lucie Aubrac) qui m'a permis d'intégrer la grande famille des fonctionnaires territoriaux, pour mettre mes valeurs, mes convictions, mes compétences au service de l'intérêt public local.

Après l'INET, j'ai pris mon premier poste à la communauté d'agglomération de Saint-Étienne, comme directrice du Développement durable, mutualisé quelques mois après avec la ville centre, dans un contexte de renouvellement politique et d'élaboration d'un nouveau projet de mandat. Trois ans après, j'ai opté pour le poste de DRH. En 2014, j'ai ensuite quitté la région Rhône-Alpes pour aller en région parisienne au Département de Seine-Saint-Denis comme directrice de la gestion du personnel puis comme DGA en charge des RH et de la lutte contre les discriminations. Après une maternité et un déménagement à Lyon, j'ai réalisé le fameux « pas de côté » en rejoignant en 2019 l'Agence France locale (AFL-ST), la banque créée par et pour les collectivités, comme directrice du développement puis directrice générale déléguée. Et en juillet 2021, j'ai eu la chance de rejoindre la « dream team » de la ville de Marseille.

Si vous deviez décrire votre métier actuel en 3 mots, quels seraient-ils ?

Claire Sorrentini : La ville de Marseille connaît de profonds changements depuis un an et demi, qui bouleversent à tous les niveaux. Dans ce contexte, le rôle de la DG est d'accompagner ce changement, d'assurer l'interface entre le maire, les élu-e-s et les équipes, en mettant en cohérence les initiatives, en gérant les différents temps, celui des citoyens, impatients, et celui de de l'administration, en priorisant les projets et les ressources, et s'agissant en particulier de ma DGA, en ayant toujours en ligne de mire l'amélioration du service rendu aux petits et jeunes Marseillaises et Marseillais.

Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?

Claire Sorrentini : Écouter, s'adapter, donner du sens, accompagner, faire preuve de courage, ne rien lâcher, mais choisir ses combats.

Qu'est-ce qui vous fait lever chaque matin ?

Claire Sorrentini : Mon fils de 3 ans qui m'appelle quand il se réveille dans son lit, très tôt, même le week-end. C'est le bien-être des petites marseillaises et des petits marseillais qui me motive, comme l'ensemble des équipes de la DGA qui partagent cette volonté de leur donner le meilleur. Fille d'enseignants, j'ai grandi avec la passion du service public à la maison, et l'envie de transmettre cette passion ! Aujourd'hui, l'urgence de la situation marseillaise nous oblige à une évolution en profondeur, au bénéfice des enfants, qui ne peuvent pas être les victimes collatérales des errements des adultes... Cités éducatives, plan d'actions « Ville amie des enfants » dans le cadre du label délivré par l'Unicef, continuité éducative entre tous les temps de l'enfant, amélioration de la restauration scolaire, conseils municipaux des enfants et des jeunes... les projets ne manquent pas.

Quel est le projet qui vous a le plus marquée et dont vous êtes le plus fière ?

Claire Sorrentini : Je n'ai pas la prétention d'avoir révolutionné les organisations là où je suis passée, mais j'ai beaucoup aimé la co-construction de politiques publiques porteuses ou transversales comme la promotion de la diversité et la lutte contre les préjugés et les discriminations, ou la finance durable. Je suis fière d'avoir porté des projets et du changement en particulier là où on m'avait dit : « on a toujours fait comme ça » ou bien « on a déjà essayé, « laissez tomber, vous n'y arriverez pas ». Ces préventions ne m'ont pas empêché par exemple, de porter avec les élus et les équipes, différentes réformes RH, grâce à un dialogue social nourri.

Avez-vous un rêve que vous souhaiteriez concrétiser ?

Claire Sorrentini : J'en ai beaucoup ! J'ai toujours été un peu idéaliste, mais avec les pieds sur terre. Comme un élu me l'a dit récemment : « Le principe de réalité ne doit pas être un principe de renoncement ». Je rêve d'un monde avec moins d'inégalités sociales, où toutes les femmes et les hommes seraient réellement égaux, prendraient davantage soin les un-e-s des autres, et de leur planète. Je fonde beaucoup d'espoir dans les enfants et les jeunes qui feront ce monde-là.

Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marquée dans votre carrière ?

Claire Sorrentini : Quand j'étais étudiante à l'IEP de Bordeaux, j'ai eu l'occasion d'échanger avec une sénatrice qui m'a ouvert les yeux sur les phénomènes d'auto-censure des femmes, dans leur prise de parole et dans l'accès au pouvoir. Son analyse n'a malheureusement pas été démentie car les années suivantes, j'ai eu peu d'occasions de rencontrer des modèles féminins de dirigeantes. Ceci dit j'ai eu la chance de croiser, dans ma promo, en poste ou dans les réseaux (de l'AATF ou d'autres) des leaders aux profils très différents, qui m'ont beaucoup appris avec avec leurs exemples ou leur contre-exemples aussi, sur le management, des équipes ou des projets.

La richesse des postes dans la Territoriale, c'est justement de pouvoir rencontrer des femmes et des hommes de métiers et d'horizons divers, parmi les élus, les équipes, les partenaires institutionnels ou associatifs, ou les citoyens, dont certains ont des parcours qui ne laissent jamais indifférent-e.

Quelle est votre citation préférée et pourquoi ?

Claire Sorrentini : Je n'emploie pas très souvent des citations littéraires ou philosophiques, mais je suis plutôt adepte des verbatim de celles et ceux qui m'entourent, que je note régulièrement, et qui rendent les formules beaucoup plus incarnées. Ceci dit, par hasard, j'ai lu récemment une formule qui fait écho aux problématiques professionnelles (et/ou personnelles) que j'évoquais plus haut : « de la sérénité pour accepter les choses qu'on ne peut pas changer ; du courage pour changer les choses qu'on peut changer ; et de la sagesse pour distinguer l'un de l'autre ».

Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière ?

Claire Sorrentini : Ma première expérience professionnelle dans le domaine du développement durable en 2009 m'a fait réellement prendre conscience des enjeux locaux, nationaux et internationaux en matière de dérèglement climatique et de préservation des ressources naturelles, et du rôle que nous pouvons et devons jouer chacun-e à notre mesure.

À titre plus personnel, la naissance de mon fils a nécessairement revisité mon organisation professionnelle et familiale, et malgré les assouplissements permis notamment par le télétravail, je confirme que la « conciliation vie pro et vie perso » sur des postes à responsabilités reste toujours un sport quotidien !

 

Propos recueillis par Hugues Perinel

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