Portraits d'acteurs

Dolorès Laope

Dolorès Laope

DGA en charge des Ressources humaines, la relation usager.ère et la transformation digitale au sein de la ville de Clermont-Ferrand

« La crise sanitaire a permis, s'il en était besoin, de reconnaître la compétence de la RH à transformer les organisations en étant actrice dans les relations aux agents comme aux usagers et donc contribuant pleinement à l'intérêt général. »

Quelles sont vos fonctions actuelles et quelles ont été les grandes étapes de votre arcours professionnel ?

Dolorès Laope : Actuellement, je suis DGA en charge des Ressources humaines, la relation usager.ère et la transformation digitale au sein de la ville de Clermont-Ferrand.

Administratrice territoriale (promotion Léo Lagrange, 2016), je suis titulaire d'un master de recherche en sociologie du droit et d'une maîtrise en psychologie cognitive. J'ai commencé ma carrière dans la fonction publique d'État, au Cned (Centre national d'enseignement à distance) puis à l'Université de Poitiers où j'ai exercé des fonctions opérationnelles liées aux politiques publiques de la formation tout au long de la vie et des fonctions supports dans les domaines de la commande publique et des affaires juridiques. En 2017, je rejoins la fonction publique territoriale en tant que DGA en charge des Ressources humaines et de la qualité du service public à Clermont-Ferrand.

Si vous deviez décrire votre métier actuel en 3 mots, quels seraient-ils ?

Dolorès Laope : Éthique, confiance et dialogue.

Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?

Dolorès Laope : Le courage, l'efficacité, la créativité, et même si cela peut sembler convenu, le sens du service public.

Qu’est-ce qui vous fait lever chaque matin ?

Dolorès Laope : C'est l'envie de « faire », d'imaginer des solutions, de trouver des issues inédites à des problèmes complexes qu'ils soient individuels ou collectifs. C'est aussi être efficace, ce qui n'est pas toujours facile à percevoir dans une fonction support à la différence d'une fonction opérationnelle, où le résultat du travail est plus visible...

On connaît la fameuse perception de la DRH « quand ça va bien, personne ne le sait, quand ça va mal tout le monde le sait ». Il est vrai que les RH souffrent souvent d'une certaine invisibilité. Mais, je suis convaincue que c'est grâce à un travail combinant la précision, la minutie et la créativité, en sachant mobiliser les bons moyens, les bons outils adaptés à chaque situation que les RH peuvent être reconnues comme le soutien indispensable d'une organisation et renforcer ainsi leur position stratégique.

Quel est le projet qui vous a le plus marquée et dont vous êtes la plus fière ?

Dolorès Laope : Lors de la sortie du 1er confinement, nous avons mis en place une équipe mobile en nous inspirant du travail social sur l'espace public. Cette équipe était composée d'agents RH, de représentants du CHSCT, de chargés de mission égalité des droits, de membres du service prévention et du personnel soignant de la ville. Cette équipe s'est déployée rapidement dans les écoles, avec l'idée que la DRH devait être proche des agents qui reprenaient le travail. Cela nous a permis notamment de régler un conflit social nourri par les craintes bien compréhensibles des agents et de baisser la pression génératrice de conflits.

Un rôle de médiation donc mais aussi d'appropriation des consignes sanitaires et une « main courante » pour la DG lui permettant d'être véritablement en lien avec le terrain.

Avez-vous un rêve que vous souhaiteriez concrétiser ?

Dolorès Laope : Créer une école réunissant culture, art, sport, éducation, savoir, recherche et l'imaginaire avec comme ambition de permettre à tout un chacun de vivre une expérience heureuse du savoir, émancipatrice pour soi-même et utile à la société.

Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marquée dans votre carrière ?

Dolorès Laope : Deux femmes : ma première responsable hiérarchique au Cned, Françoise Desmaison. J'étais emploi jeune à l'époque, elle m'a aidée à faire mes premiers pas et a eu la finesse de m'apprendre les ficelles du métier tout en privilégiant mon autonomie en me permettant de prendre aussi bien des chemins de traverses que des responsabilités.

La seconde fût Nicole Gontier, DGS de l'Université de Poitiers, qui m'a écoutée, m'a fait confiance et mis le pied à l'étrier pour passer les concours A+.

Deux femmes très inspirantes, à qui je suis profondément reconnaissante.

Quelle est votre citation préférée et pourquoi ?

Dolorès Laope : « Deviens ce que tu es ». Cette maxime de Pindare reprise par Spinoza et Nietzche est un projet de vie.

Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière ?

Dolorès Laope : La crise sanitaire, bien que je n'en mesure pas encore tous les effets, car la DRH s'est retrouvée en 1ere ligne. Jusque-là, nous étions sur notre périmètre, sans avoir cette position de pilote avec la DG.

L'intrusion de l'intime dans le professionnel voire la dilution d'une ampleur inédite de ces 2 sphères, ont profondément et différemment mobilisé la RH l'obligeant en permanence à interpréter le contexte et produire de la norme ; parfois en l'absence de textes. La crise sanitaire a permis, s'il en était besoin de reconnaître la compétence de la RH à transformer les organisations en étant actrice dans les relations aux agents comme aux usagers et donc contribuant pleinement à l'intérêt général.

 

Propos recueillis par Hugues Perinel

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