Portraits d'acteurs

Emmanuel Cattiau, Directeur général des services de la ville de Savigny-le-Temple

Emmanuel Cattiau

Directeur général des services de la ville de Savigny-le-Temple

« Les deux changements les plus importants sur 35 ans de carrière sont les révolutions générées par les nouvelles technologies et le développement durable. L’une et l’autre sont étroitement liées pour le meilleur et pour le pire. Je défends le parti du meilleur sinon il n’y aurait plus d’espoir. »

Quelles sont vos fonctions actuelles ?

Emmanuel Cattiau : Attaché hors classe, je viens de prendre, au 2 mai 2018, les fonctions de Directeur général des services de la ville de Savigny-le-Temple (dans le 77, 30 260 habitants, OIN de Sénart, membre de la communauté d'agglomération de Grand Paris Sud Seine-Essonne-Sénart à cheval sur le 91 et le 77 avec 24 communes et 346 826 habitants).

Quelles ont été les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

Emmanuel Cattiau : Issu de la filière animation, j’ai changé de trajectoire en devenant étudiant salarié puis en préparant les concours de la filière administrative lors de préparations longues grâce au CNFPT Nord-Pas de Calais.

J’ai démarré ma carrière en 1982 à Villeneuve d’Ascq (59), passant en 15 ans d’animateur à directeur périscolaire puis responsable du service protocole et manifestations. J'ai ensuite été chargé de mission financements européens et enfin responsable du service développement économique et relations avec les universités.

La suite se déroule depuis 20 ans en région Île-de-France sur 3 départements de grande couronne : directeur de cabinet du maire de Villiers-le-Bel (95), directeur culture et sport à la communauté d’agglomération Val de France (95), DGA Services au public et moyens généraux à Mantes-la-Ville (78), DGS de Magny-les-Hameaux (78) et DGS de Moissy-Cramayel (77).

Citez le projet qui vous a le plus marqué et dont vous êtes le plus fier ?

Emmanuel Cattiau : Les projets qui m’ont le plus marqué sont ceux qui "tournent" autour de la programmation de nouveaux équipements publics, la réhabilitation des quartiers en politique de la ville (opération ANRU notamment) et la programmation d’écoquartiers, en lien avec les partenaires (État, communautés d’agglomération, aménageurs, bureaux d’études, bailleurs et promoteurs).

Les questions à se poser sont : comment réparer ce qui ne fonctionne pas dans la ville ? Comment ne pas répéter les erreurs du passé ?

Et une conviction forte : la concertation n’est pas une mode, mais un processus démocratique qui doit permettre de garantir la réussite des projets en incluant la parole et le contrôle des habitants, l’accessibilité des quartiers pour tous et le développement durable.

Les projets dont je suis le plus fier ? Développer les circuits courts et ambitionner un minimum de 50 % de bio et local chaque jour dans l’assiette des enfants à la cantine.

Avez-vous un rêve que vous souhaiteriez concrétiser ?

Emmanuel Cattiau : Il est en train de se réaliser même si je peux passer pour un "dangereux" optimiste.

La transition écologique n’est plus l’affaire de quelques pionniers écologistes mais devient une urgence et une priorité pour nombre de citoyens, d’élus et de professionnels des collectivités. Contrôler l’origine de notre alimentation pour rester en bonne santé, maîtriser notre empreinte écologique, observer la nature et la protéger, sont les combats à mener pour la survie du genre humain.

Toutes les autres questions deviennent périphériques à ces enjeux.

Comment décririez-vous votre engagement personnel en tant qu’acteur public ?

Emmanuel Cattiau : Je me considère comme un "technico-politique". Par cette affirmation, je pense, en tant que DGS, qu’il faut assumer notre lien aux élus dans la définition et la mise en œuvre des politiques publiques.

Si nous n’y croyons pas ou plus, nous donnons un signal négatif aux collègues que nous encadrons. Notre légitimité de manager s’en trouve entachée et notre capacité à peser dans le débat avec les élus s’en retrouve diminuée.

Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?

Emmanuel Cattiau : Elles sont celles rencontrées au cour de ma carrière parmi certains de mes "ainés" cadres et élus des collectivités, et qui m’ont donné envie de progresser : l’enthousiasme, le courage, la curiosité, la créativité, l’humilité et la capacité à toujours vouloir défendre l’intérêt général.

Ajoutons une qualité : l’humour (mais jamais au détriment des autres).

Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marqué dans votre carrière ?

Emmanuel Cattiau : Des cadres et des élus qui ont exercé leur bienveillance au quotidien, en particulier dans les difficultés ou lorsque j’ai pu faire des erreurs d’appréciation.

Ils ont mis en œuvre le "droit à l’erreur" en exerçant l’art difficile de la bienveillance même s’ils étaient très exigeants avec eux-mêmes et les autres.

Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière ?

Emmanuel Cattiau : Les deux changements les plus importants sur 35 ans de carrière sont les révolutions générées par les nouvelles technologies et le développement durable. L’une et l’autre sont étroitement liées pour le meilleur et pour le pire. Je défends le parti du meilleur sinon il n’y aurait plus d’espoir.

Et j’ajoute un combat politique indispensable : celui de la place des femmes et des minorités dans notre société.

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