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Portrait de Jean-Paul Vogel

Jean-Paul Vogel

Directeur de projet « grandes mutations » au CNFPT

« J’ai le sens du service public totalement présent dans mes modes de pensée et de faire, indifféremment à l’État et en territorial, ainsi que dans mes engagements militants. »

Quelles sont vos fonctions actuelles ?

Jean-Paul Vogel : Je suis Directeur de projet « grandes mutations » au CNFPT.

Quelles ont été les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

Jean-Paul Vogel : Ingénieur de l’État, après avoir suivi l’ENTPE, à Vaulx en Velin, j’ai complété cette formation par une maîtrise de sociologie et un DEA « urbanisme et pratique de l’espace », commun à Paris VIII et l’ENPC (1986). J’ai débuté ma carrière professionnelle en DDE dans les années 80, en pleine vague de décentralisation, dans les domaines de l’urbanisme, de l’habitat, de la politique de la ville.

J’ai quitté l'État en prenant une disponibilité au bout de sept ans, pour travailler en bureau d’études privé, puis en agence d’urbanisme, en étant notamment chef de projet d’opérations DSQ et de Contrat de Ville, dans le Nord Franche-Comté (Belfort et Montbéliard) pendant les années pionnières de la politique de la Ville. J’ai ensuite été directeur d’une agence décentralisée (3 300 logements) d’un office public d’HLM dans le Pays de Montbéliard de 1993 à 1999, avant d’être recruté comme secrétaire général du district du Grand Besançon dont j’ai accompagné la transformation en communauté d’agglomération en 2000-2001, et dont j’ai ensuite été le DGS jusqu’à début 2011. Au moment de la transformation du district en CA, je réussis le concours d’ingénieur en chef de la FPT, et je poursuis donc mon parcours en FPT après une période en détachement de la FPE vers la FPT en tant qu’IC.

En 2011, je deviens directeur de l’INSET de Montpellier, institut spécialisé de formation des cadres, dépendant du CNFPT, et tourné plus particulièrement vers la filière technique, avec ses pôles de compétence ingénierie écologique, bâtiments, énergie, infrastructures et réseaux.

Je suis à présent, depuis septembre 2016, directeur de projet « grandes mutations », rattaché au directeur général du CNFPT, direction créée en application du projet et de la feuille de route du CNFPT 2016-2021.

Citez le projet qui vous a le plus marqué et dont vous êtes le plus fier ?

Jean-Paul Vogel : Indiscutablement la transformation du district du Grand Besançon en communauté d’agglo. Il s’est agi de passer d’un EPCI de 41 communes, administration de mission, avec 25 agents, à une CA de 59 communes, 180 000 habitants, en passant progressivement à 350 agents avec des transferts de compétences et des compétences nouvelles.

Des étapes successives ont ponctué cette évolution, avec les transferts de compétence de collecte et traitement des déchets, des transports (maîtrise d’ouvrage d’une ligne de tram), de l’élaboration d’un SCoT, de la création d’une agence d’urbanisme...

La mutualisation de services entre la ville, la CA, le CCAS, de services communs avec les communes périphériques ont complété le projet communautaire.

Avez-vous un rêve que vous souhaiteriez concrétiser ?

Jean-Paul Vogel : Que les collectivités publiques territoriales assument enfin leur pleine et entière responsabilité de la mise en œuvre des politiques publiques territoriales, après trente cinq ans de décentralisation sans avoir la nostalgie des services de l'État, notamment dans le domaine de l’ingénierie ; les compétences, les savoirs faire, les capacités d’innovation, de performance sont aujourd’hui bien supérieures dans la FPT que dans la FPE, mais les élus n’en sont souvent pas conscients. Cela passe par une vraie fédération des associations de CT (Régions de France, ADF, AMF, ADCF, France Urbaine, APVF...) et en mettant fin à leur balkanisation. Et aussi par le rapprochement et la fusion du CNFPT avec les centres de gestion.

Comment décririez-vous votre engagement personnel en tant qu’acteur public ?

Jean-Paul Vogel : J’ai le sens du service public totalement présent dans mes modes de pensée et de faire, indifféremment à l’État et en territorial, ainsi que dans mes engagements militants. Je suis un homme de réseaux, et œuvrant au développement et aussi au rapprochement des associations professionnelles. Je suis membre actif de l’ADGCF depuis une quinzaine d’années, ayant été vice-président délégué, et aujourd’hui toujours membre de son bureau élargi. Je suis aussi membre actif de l’AITF depuis plus de vingt ans.

Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?

Jean-Paul Vogel : L’adaptabilité (jusqu’à la résilience), l’engagement complémentaire en tant que citoyen engagé et cadre de la fonction publique, la loyauté, le sens du service public, de la démocratie, l’écoute des habitants, citoyens, des collègues de travail, de l’évolution et des mutations qui traversent les politiques publiques territoriales.

Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marqué dans votre carrière ?

Jean-Paul Vogel : Des rencontres politiques et associatives : lors de mes forts engagements dans la vie associative et politique, j’ai pu profiter de ces expériences et en tirer des enseignements pour ma vie professionnelle. Belfort a ainsi été le creuset de beaucoup de ces expériences, par exemple lors de ma présidence du Centre des Cultures Méditerranéennes pendant trois ans, ou encore de celle de la Ligue des Droits de l’Homme de Besançon de 2008 à 2011.

La rencontre avec le DG de l’OPDHLM du Doubs lors de mon arrivée en tant que directeur d’agence, dont le charisme m’a marqué.

Et enfin lors de mes deux années comme SG du district de Besançon de 1999 à 2001, avant le passage en CA, ma collaboration étroite avec Robert Schwint, alors maire de Besançon et Président du District.

Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière ?

Jean-Paul Vogel : Les lois de décentralisation de 1982-83, qui m’ont conduit à passer de la FPE à la FPT. La Loi Chevènement de 1999 et son impact sur l’essor de l’intercommunalité qui m’ont permis de vivre une aventure formidable au service du Grand Besançon. Les années pionnières de la politique de la Ville et celles de l’interco m’ont ainsi passionné.

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