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Nicolas Lonvin, Directeur général des services du Centre de gestion de la Fonction Publique Territoriale du Finistère

Nicolas Lonvin

Directeur général des services du Centre de gestion de la Fonction Publique Territoriale du Finistère

« Tous les managers et agents ont pris une place prépondérante dans la réponse à la crise de la Covid-19. J’aimerais que l’on puisse en tirer enseignement pour revaloriser durablement l’image de nos métiers auprès du grand public et attirer de nouveaux talents. »

Quelles sont vos fonctions actuelles et quelles ont été les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

Nicolas Lonvin : Depuis le 1er janvier 2021, je suis Directeur général des services du Centre de gestion de la Fonction Publique Territoriale du Finistère.

C’est un nouvel échelon d’intervention dans ma carrière, échelon de mutualisation pour les communes adhérentes et pour les collectivités non affiliées. Pour le Finistère, c’est 450 établissements/collectivités que nous accompagnons dans leur rôle d’employeurs publics locaux. Nous développons une offre de service réglementaire et désormais le législateur a laissé bon nombre de possibilités pour adapter localement les politiques publiques aux enjeux des territoires. Certains se sont saisis des questions d’intérim, d’autres d’informatique, et comme en Bretagne, une coopération historique entre les 4 CDG eux-mêmes (bien au-delà de la notion de l’organisation des concours).

Au CDG 29, j’ai l’ambition de poursuivre la dynamique innovante engagée par mes prédécesseurs et voulue par le Président en accompagnant les élus et les fonctionnaires dans le cadre de la modernisation de l’action publique.

Précédemment, j’ai exercé à deux reprises les fonctions de DRH, au Conseil départemental du Pas-de-Calais (5 200 agents) puis sur un poste mutualisé à la Métropole et à la ville d’Orléans (3 600 agents) avant d’arriver à Quimper. Deux expériences significatives au sein de collectivités qui portaient de forts enjeux en termes d’aménagement et de développement du territoire et d’accompagnement humain des populations.

Entre 2008 et 2015, j’ai été successivement DGA Ressources puis DGS d’Armentières (Nord/25 000 habitants). Ce mandat municipal complet a marqué pour moi la possibilité de mettre en perspective un projet souhaité par les élus en le programmant d’un point de vue financier, technique, humain, et pour l’organisation des services.

Entre 1997 et 2008, j’ai occupé différentes fonctions de communication SDIS-Ville-Conseil départemental, avec comme aboutissement une campagne nationale d’image pour le CD62 « Le relief de nos talents ».

Je suis diplômé de la Chambre de commerce de Lille en matière de communication et de ressources humaines. J’ai réussi le concours d’attaché territorial en 2004, l’examen professionnel d’attaché principal en 2007 et celui d’administrateur en 2015.

Si vous deviez décrire votre métier actuel en 3 mots, quels seraient-ils ?

Nicolas Lonvin : Ressources humaines : elles constituent le socle de nos actions en CDG. L’année passée a, par ailleurs, confirmé qu’elles font la richesse du service public et sa capacité à anticiper, s’adapter, même aux crises profondes.

Offre de service : le CDG est un établissement de mutualisation qui dispose d’une offre de service minimale et réglementaire mais qui peut développer des politiques publiques d’initiatives locales pour répondre aux enjeux de l’ensemble du territoire départemental. Nous sommes dans une relation partenariale avec le service public territorial qui doit pouvoir compter sur nos services pour les accompagner dans leurs projets.

Coopération : elle est essentielle ! Nous collaborons tous les jours avec nos adhérents, les collectivités non affiliées qui nous demandent notre intervention sur différents sujets, avec les CDG voisins de Bretagne et avec la Fédération nationale des CDG...

Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?

Nicolas Lonvin : L’écoute : écouter les élus du Conseil d’administration qui portent un projet pour l’établissement ; les collègues du Centre de gestion quant à leur ressenti des attentes des adhérents et à nos modes de fonctionnement ; les adhérents eux-mêmes ; les partenaires.

Le management : après l’écoute active, il faut traduire au fur et à mesure les attentes, les projets pour les rendre possibles, lisibles, les programmer en se dotant de l’organisation humaine et technique pour les mener à bien.

L’ambition et l’anticipation de l’établissement : et donc pour le service que l’on rend aux adhérents et aux collectivités non affiliées. Nous proposons déjà une très belle offre de service que l’on peut améliorer de manière continue et développer pour répondre toujours mieux aux besoins. L’anticipation constitue également un enjeu de service public. Il nous faut tisser des réseaux partenaires qui nous apportent de l’information et qui nous permettent d’identifier les évolutions et de réfléchir tôt à leurs impacts.

Qu’est-ce qui vous fait lever chaque matin ?

Nicolas Lonvin : Plusieurs éléments sont pour moi source de motivation. L’engagement pour le service public, c’est une notion essentielle. J’aime l’idée d’être au service des citoyens dans leurs relations avec les collectivités territoriales.

Je m’investis pleinement dans mes missions pour développer l’établissement et son offre de service, tout en insistant sur la méthode pour y arriver. La qualité de vie au travail de mes collègues constitue un axe majeur dans ma manière d’appréhender le travail collectif et mon rôle de manager.

Quel est le projet qui vous a le plus marqué et dont vous êtes le plus fier ?

Nicolas Lonvin : La gestion de la crise sanitaire à Orléans m’a particulièrement marqué. Elle a associé de larges notions que l’on vit au quotidien mais dans des intensités bien différentes :

  • La continuité du service public d’une Métropole et d’une ville,
  • L’engagement indéfectible et dans la durée des élus et des agents pour répondre aux besoins des citoyens,
  • La protection/l’accompagnement/le conseil des agents pour exercer leurs missions par la DRH et les managers.

Avez-vous un rêve que vous souhaiteriez concrétiser ?

Nicolas Lonvin : J’aimerais participer à une mission humanitaire et/ou environnementale. Je me souviens du naufrage de l’Erika en décembre 1999 qui m’a particulièrement marqué. Je travaillais à l’époque au SDIS du Nord et nous avions mobilisé des sapeurs-pompiers pour aller nettoyer les plages de Bretagne.

Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marqué dans votre carrière ?

Nicolas Lonvin : Plusieurs rencontres ont été très importantes dans ma carrière. Je citerai collectivement les membres de l’association des DRH des grandes collectivités pour leur expertise impressionnante, leurs idées et initiatives toujours tournées vers l’humain, le service public et l’intérêt général.

Et puis individuellement, je vous dirai Jean-Yves Douchez, actuel Commissaire à la lutte contre la pauvreté en région Centre-Val de Loire. Nous avons travaillé ensemble à plusieurs reprises. Il m’a fait énormément progresser en m’apportant ses conseils et en me laissant beaucoup d’autonomie.

Quelle est votre citation préférée et pourquoi ?

Nicolas Lonvin : « Même si je ne pense qu'à moi, je vais m'associer avec les autres parce que ce que l'on réalisera ensemble sera toujours supérieur à ce que je pourrais réussir seul » - Le règne des affranchis de Claude Onesta.

Cette métaphore sportive rapproche mes loisirs de ma pratique professionnelle. Je suis toujours intéressé par la stratégie des entraîneurs d’équipes de sports. Elles peuvent nous donner des orientations et idées pour accompagner les collectifs de travail.

Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière ?

Nicolas Lonvin : La crise de la Covid-19 a incontestablement bousculé beaucoup de mes repères professionnels. Elle a mis au centre des collectivités la fonction RH et pas uniquement la DRH. Tous les managers et agents ont pris une place prépondérante dans la réponse à la crise. J’aimerais que l’on puisse en tirer enseignement pour revaloriser durablement l’image de nos métiers auprès du grand public et attirer de nouveaux talents.

Le second changement important est plus personnel dans ma carrière, c’est la transition entre des missions de communication et des missions de fonctions ressources. En 2005, en arrivant au Conseil départemental du Pas-de-Calais, j’ai associé les deux enjeux dans une direction de la communication de 31 agents. Et en 2008, j’ai basculé totalement sur des fonctions ressources en prenant le poste de DGA Ressources d’Armentières. J’ai eu la chance d’avoir la confiance d’un nouveau maire et de son équipe politique et administrative, pour prendre ce poste, alors que je n’avais exercé que des missions très centrées sur la communication dans trois collectivités.

 

Propos recueillis par Hugues Perinel

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